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L’Europe et l’Otan, deux lapins pris dans les phares

 

 


Donald Trump est désormais aux commandes à Washington,
et face à ses très nombreuses promesses de redorer le rêve
américain. Même si cette ambition s’appuie sur la douce
assurance d’avoir plus, sinon autant de pétrole dans le
sous-sol que d’idées sous la mèche, celle-ci le rendra

nécessairement comptable à un moment ou un autre.


Cependant, soyons-en certains : avec lui, le Bureau ovale sera avant
tout un poste de combat. Et l’Europe figurera en bonne place dans la
ligne de mire du canonnier de la Maison-Blanche. Le 47e président des
États-Unis l’a assuré : les mesures de rétorsion douanières vont pleuvoir.
C’est ainsi : ce chantre de la liberté absolue n’aime rien moins que
les barrières et les murs.


Côté français, le message a été reçu cinq sur cinq. Lundi, pendant que
la cérémonie d’investiture battait son plein au Capitole, de l’autre côté
de l’Atlantique, Emmanuel Macron, lui, présentait ses voeux aux armées,
appelant une nouvelle fois l’Europe au « réveil ».

Le locataire de l’Élysée a raison d’insister sur ce point. Car, s’il

plaide depuis plusieurs années en faveur d’une souveraineté

européenne en matière de défense, le retour aux affaires de Donald

Trump risque de reposer le sujet de l’Otan. Et celui du bouclier américain

sur le Vieux Continent.


Durant son premier mandat, Donald Trump a menacé à
plusieurs reprises de se désengager de l’Alliance

si les États membres n’augmentaient pas leurs dépenses
militaires. Depuis, l’invasion de l’Ukraine par la Russie est
passée par là. C’est un fait : le retour de la guerre aux portes de l’Union
européenne a déclenché une salutaire prise de conscience et donné le
coup d’envoi d’une nouvelle course à l’armement. Pour compenser
l’aide à Kiev et se préparer à l’appétit grandissant du Kremlin.


Or, l’Europe ne doit plus seulement composer avec l’imprévisibilité

de Moscou. S’y ajoute désormais celle de Donald Trump,

dont l’isolationnisme économique ne l’empêche pas de promettre

l’extension des États-Unis, revendiquant le canal de Panama mais aussi

le Groenland et, bien sûr, ses innombrables ressources naturelles.

Mais ce territoire autonome de l’Arctique, qui appartient au Danemark,

est couvert par l’Otan. Dès lors, comment peut-il menacer de s’en

emparer alors qu’il est censé le protéger ? Ses déclarations participent

de l’instabilité ambiante. À bien des égards, l’Otan et l’Europe, qui plus

est minée par des nationalistes prêts à toutes les génuflexions,

ne peuvent subir cette présidence comme deux lapins pris dans les phares.

 

        Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest



22/01/2025
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