2968-Les programmes économiques du RN et du NFP : le grand bêtisier 4 posts

 

 

 Rabougrisme,hausses des dépenses publiques, creusement des déficits.Voilà à quoi le RN et le Nouveau Front populaire exposent la France. Le Point  

 

 

 

Le programme économique du Nouveau Front populaire fait la part belle aux augmentations : des salaires et des impôts, mais aussi, en conséquence, du chômage, des déficits et même des prix.
Le programme économique du Nouveau Front populaire fait la part belle aux augmentations : des salaires et des impôts, mais aussi, en conséquence, du chômage, des déficits et même des prix.
© Philemon Henry/SIPA
 

 

 

 

 

 

 

 

L’application du programme de 2022 de Marine Le Pen creuserait de près de 100 milliards d’euros le déficit, selon le chiffrage de l’Institut Montaigne. Le programme du NFP est chiffré à 125 milliards entre 2024 et 2025. Certes, le macronisme n’a pas été un modèle en matière de dépenses publique

 

iMais le problème ne vient pas seulement des dépenses : les programmes du RN et du NFP se caractérisent surtout par une accumulation de solutions… « de bon sens ». En apparence seulement. Des soucis de pouvoir d'achat ? Alors, bloquons les prix. Un besoin de recettes immédiates ? Luttons contre la fraude, ou faisons payer les riches. Derrière nombre de ces mesures se cachent de fausses bonnes idées, qui peuvent se révéler inefficaces, ou pire, délétères. Passage en revue des plus grosses bêtises.

 

Du côté des dépenses

Augmentation du smic versus exonération de charges

 

L'alliance de gauche propose de relever le smic à 1 600 euros, soit une hausse de 14 %. Cette augmentation significative du coût du travail pourrait entraîner « des destructions d'emplois, ou du moins rendre les patrons réticents à embaucher. Ce serait environ 350 000 emplois qui seraient menacés, ou qui ne verraient pas le jour », observe Bertrand Martinot, économiste, spécialiste de l'emploi et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

 

 

 

Le Rassemblement national prévoit, quant à lui, une exonération de charges patronales pendant cinq ans en échange d'une augmentation des salaires de 10 %, et cela jusqu'à trois fois le smic. Une réforme au coût élevé d'autant que de nombreuses TPE-PME n'ont ni la trésorerie ni les marges suffisantes pour appliquer une telle hausse. Comme l'exprime Stéphane Carcillo, professeur d'économie à Sciences Po Paris : « Cette année, les négociations salariales pointent vers une augmentation de 4 à 5 %, ce qui est déjà bien. Il n'est donc pas certain que toutes les TPE-PME augmentent les salariés de 10 %, même avec l'exonération des charges. »

 

Blocage des prix versus baisse de la TVA

 

Le Nouveau Front populaire veut bloquer les prix des biens de première nécessité, dans l'alimentation, l'énergie et les carburants. Cette mesure a des effets pervers : elle peut créer des pénuries ou des hausses de prix sur d'autres produits. Si le prix de vente n'est pas assez élevé pour compenser le coût, les entreprises peuvent en effet choisir de cesser de fabriquer le produit en question. Ou d'augmenter les prix des autres produits qu'elles fabriquent. Le blocage des prix peut également coûter cher au contribuable si le gouvernement compense la différence, comme l'a montré le bouclier tarifaire sur l'électricité.

 

 

 

La baisse de la TVA sur les produits énergétiques et de première nécessité, prônée par le RN, est aussi une fausse bonne idée : cette mesure coûte cher pour des résultats contestables. La baisse n'est pas toujours répercutée sur les prix et, si elle l'est, cela profite d'abord aux personnes aisées, qui consomment plus. « Il vaut mieux utiliser l'argent public pour mettre en place des mesures ciblées pour ceux qui en ont besoin, estime Olivier Redoulès, directeur des études chez Rexecode. De plus, bloquer les prix ou baisser la TVA sur les produits énergétiques comme le carburant va à rebours de l'objectif climatique », ajoute-t-il

 

À bas la mondialisation, vive le protectionnisme

 

Pour les deux formations, la mondialisation est le diable dont il faut se protéger. « Elles défendent l'idée erronée que l'économie française serait plus prospère si elle se protégeait de la concurrence internationale par des barrières douanières », remarque le cabinet Asterès. Les deux blocs affichent des positions contre le libre-échange. Le NFP plaide pour l'annulation du traité entre l'UE et le Canada (Ceta). De son côté, le RN veut un moratoire sur la négociation de nouveaux accords de libre-échange par l'UE. Et que dire de « la taxe kilométrique sur les produits importés » ? Elle ne tient pas la route en pratique. « D'abord, ce n'est pas conforme au droit européen et aux règles de l'OMC, prévient l'économiste Patrick Artus. Ensuite, si l'on taxe les produits importés, nos exportations seront taxées en retour, ce qui entraînera un déclin de notre compétitivité à l'export. Enfin, c'est une mesure extrêmement inflationniste. »

 

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        <STRONG>Repli national. </STRONG>Les mesures économiques du RN (<I>photo</I> : Jordan Bardella avec son allié LR Éric Ciotti, le 20 juin) risquent d’affaiblir le poids économique et commercial de la France.</FIGCAPTION> ©  Sébastien Leban pour Le Point
Repli national. Les mesures économiques du RN (photo : Jordan Bardella avec son allié LR Éric Ciotti, le 20 juin) risquent d’affaiblir le poids économique et commercial de la France.
© Sébastien Leban pour Le Point

 

Du côté des recettes

L'abolition des « privilèges des milliardaires » pour le NFP

Dans le programme du Nouveau Front populaire, la tête de chapitre dédiée à la fiscalité s'intitule « Abolir les privilèges des milliardaires ». Mais les 68 milliardaires que compte la France sont loin d'être les seuls visés par cet incroyable matraquage. Voilà le programme : faire passer l'impôt sur le revenu de quatre à quatorze tranches (aujourd'hui seuls 45 % des foyers s'en acquittent), rétablir l'ISF, mais avec un « volet climatique », supprimer la flat tax sur les revenus des capitaux, réinstaurer une exit tax pour tenter de dissuader l'exil fiscal, supprimer des niches « inefficaces, injustes et polluantes », etc. La mise en pratique de ce projet reviendrait en réalité à asphyxier l'économie de la France, où la pression fiscale est déjà la plus forte de tous les pays de l'OCDE, à 46 % de la richesse nationale. Selon les calculs de Patrick Artus, un tel programme pourrait faire bondir la pression fiscale d'environ 6 points, à 52 % de la richesse nationale. Du jamais-vu dans les pays comparables.

 

La fraude, le faux pactole sur lequel fantasme le RN

 
 

Pour convaincre de son sérieux budgétaire, le Rassemblement national convoque une vieille rengaine : « Il y a beaucoup de pistes d'économies à faire dans la dépense publique. La fraude en est une. » Jordan Bardella a évoqué le chiffre de 15 milliards d'euros par an. « C'est complètement fantaisiste ! » réagit François Ecalle, ancien membre du Haut Conseil des finances publiques. En 2023, l'État a récupéré 10,6 milliards d'euros de rattrapages et de pénalités fiscales

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



27/06/2024
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