Je suis frappé par l'interpellation de Ségolène par les "Gracques",ce groupe de "technocrates" ou de dirigeants sympathisants socialistes , pour beaucoup amis du couple Royal-Hollande  et proches de Delors .

Ils  proposent à Ségolène Royal une alliance "social-démocrate" avec François Bayrou et les centristes,une recomposition du paysage politique .Celui d'aujourd'hui n'est le nôtre que depuis Epinay et François Mitterrand puisque la sfio gouvernait auparavant avec le centre.Il n'est pas très moderne:Ernest Cazelles venait tenter de nous le vendre à la fin des années 60 et dans les années 70.Delors,vous en souvient 'il fut viré du cabinet de Chaban-Delmas pour avoir préconisé une politique trop sociale.

Le Point comme le Nouvel Observateur de cette semaine,comme de nombreux blogs s'y réfèrent et polémiquent.Ségolène Royal la candidate,comme François Hollande premier secrétaire pour le Parti socialiste ont répondu par une fin de non recevoir.

Ces grands économistes passés parfois par le monde de l'entreprise ne veulent plus quitter les sphères du pouvoir,ils tentent "d'assurer le salut de la France",et d'eux-mêmes pour l'occasion(ce qui reconnaissons le,pour eux est second puisqu'ils sont, eu égard à leurs compétences,assurés de continuer à servir quelque soit le résultat des urnes).jean-Pierre Jouyet,directeur-adjoint du cabinet de Jospin,ancien directeur du cabinet de Delors,est le plus emblémathique.

Ce salut,passe,si on les écoute,par "une modernisation socialement négociée dont la recomposition politique est la condition".Cette mutation ils la voient dans la copie des solutions des partis sociaux démocrates du nord de l'Europe,de Grande-Bretagne et d'Allemagne:croissance,plein emploi,
protection sociale,relance de l'union européenne.Ces objectifs seraient aussi disent-ils, ceux de la  brillante école économique française dont les jeunes et géniaux leaders conseillent Ségolène Royal.

J'en tire quelques réflexions:ce serait une rupture avec la stratégie de François Mitterrand d'union de la gauche puis de la gauche plurielle de Jospin.Ce serait une formidable mutation du PS et probablement son éclatement.Il est vrai que c'est la stratégie que préconise Daniel Cohn Bendit: l'alliance des verts avec les socialistes et les centristes.Elle ne  se distingue que peu de celle de Sarkozy au risque de troubler notre électorat.On voit au conseil municipal de Gramat ce que cela donne.

Elle a toujours échoué parce que pour la pratiquer il faudrait être deux comme pour le mariage et toujours les centristes sont repartis à droite.

L'essentiel n'est pas dans le dépérissement de l'Etat,ni dans une quelconque puissance excessive, "garant de la solidarité",ils le reconnaissent,ni"dans la puissance excessive du marché" ce que la gauche affirme,mais dans "la mauvaise articulation entre les deux".

Apparemment,mathématiquement,si l'on croit les Gracques...
et les sondages: les centristes sont la seule force d'appoint au second tour"pour remplacer les communistes" qui faisaient élire Mitterrand! C'est très beau et très intelligent.Ségolène  semble l'avoir  bien compris: ces stratégies en chambre c'est trop beau et trop  intelligent pour nous qui sommes associés avec le PC et les radicaux dans les consils généraux,régionaux et les municipalités.Un renversement d'alliances?

Comment obtenir toutes les voix de gauche et mêmes toutes les voix socialistes au premier tour, si c'est pour les jeter par dessus bord au second pour s'allier avec Bayrou?Jouer le second avant le premier tour nous avons déjà donné en 2002.Et puis comment oublier que j'ai toujours été élu,comme tant d'autres, au second tour avec les voix communistes?

François Mitterrand en créeant l'union de la gauche,ne l'a pas fait la veille de 1981,il a construit,convaincu et conduit une bataille de dix ans!Nous n'avons plus ce stratège expérimenté,
ce patron qui savait mettre de l'ordre, couturé par ses batailles sur le terrain .Nous n'avons que notre confiance notre soutien et notre vote pour la candidate socialiste.