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Sabotages, occupations, destructions... Les Français exaspérés par les méthodes des écologistes radicaux

  • par Christophe Cornevin, pour Le Figaro - juillet 2023 Republié par JALR
EXCLUSIF - Vent debout contre les sabotages et les intrusions sauvages, plus de 70 % de nos concitoyens veulent que l’État surveille et arrête les activistes avec «les mêmes moyens que l’antiterrorisme».
 
Sabotages d’installations électriques et d’antennes 5G, équipées de type commandos contre des sites protégés, des laboratoires ou des sièges sociaux d’entreprises accusées de «salir la planète», actions «coups de poing» menées dans les musées nationaux, lors de compétitions sportives ou de spectacles brassant des foules entières: alors que ceux qui rêvent d’un Grand Soir repeint en vert épousent les méthodes de l’ultragauche et repoussent toutes les limites, jusqu’à se retrouver dans le viseur des services spécialisés du ministère de l’Intérieur, le dernier baromètre «Sécurité des Français» Fiducial-Odoxa pour Le Figaro révèle que nos citoyens rejettent en bloc les méthodes d’actions des activistes écologistes.
 
De manière massive, la population condamne ainsi les opérations visant à asperger de peinture les œuvres d’art (88 %). Le dernier vandalisme remonte au 15 juin, lorsque deux militantes ont badigeonné de rouge Le Jardin de l’artiste à Giverny (1900), chef-d’œuvre de Claude Monet prêté par le Musée d’Orsay au Nationalmuseum, à Stockholm. Fin octobre dernier, une activiste du collectif Dernière rénovation a été neutralisée alors qu’elle allait arroser de soupe une toile de Gauguin au Musée d’Orsay, pour attirer l’attention du public sur l’«effondrement sociétal». Cette irréductible avait également l’intention de se coller le visage contre un autre chef-d’œuvre, a priori la célèbre toile de Vincent Van Gogh Autoportrait à Saint-Rémy. Peu avant, lors d’une représentation à l’Opéra Bastille, un jeune homme s’était quant à lui attaché par le cou, avec un antivol de vélo, à une échelle qui constituait un des éléments du décor.
Agacé par ces scandales, le public rejette aussi les sabotages d’infrastructures et d’exploitations agricoles (85 %), en général perpétrés sur fond de logorrhée anticapitaliste. Ce fut le cas récemment, sur la cimenterie Lafarge de Provence, dévastée par une centaine de casseurs revêtus en mode «white bloc» de combinaisons blanche. Quatorze d’entre eux ont été interpellés en Loire-Atlantique, et notamment à Notre-Dame-des-Landes, où divers militants écologistes ont élu refuge au sein de l’ex-«zone à défendre» (ZAD).
 
Dans une même quasi-unanimité, les Français ont jeté un regard plus que sévère sur la destruction, en juin, des serres et de 3600 m2 de terres expérimentales à Pont-Saint-Martin (Loire-Atlantique) ou sur l’attaque des mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 25 mars dernier.
Outre les dégradations, les Français fustigent aussi les modes d’action plus «symboliques» que déploient les irréductibles de l’écologie radicale. Notre dernier baromètre est formel: «Ils sont près des trois-quarts à s’opposer aux infiltrations dans des sites sensibles comme les centrales nucléaires (77 %) ou encore aux “mains collées”, empêchant les forces de l’ordre d’évacuer les militants (74 %) ainsi qu’aux blocages de routes et d’aéroports (72 %)», relèvent les analystes.
 
Dans une moindre mesure, nos concitoyens désapprouvent (65 %) les occupations sauvages des ZAD, les «zones d’aménagement différé» rebaptisés par les militants «zones à défendre». Plus que jamais, le sujet fait figure d’épouvantail auprès de l’exécutif, qui garde en mémoire le cuisant épisode de Notre-Dame-des-Landes, qui remonte à dix ans. Tirant les leçons des violentes manifestations de mars dernier contre l’installation de mégabassines à Sainte-Soline, Gérald Darmanin a annoncé la création d’une «cellule anti-ZAD, avec des juristes spécialisés», qui verra le jour le 1er septembre prochain. Seuls les sympathisants de gauche soutiennent à une légère majorité (54 %) ce mode d’action.
 
Un prétexte pour s’en prendre aux symboles
Dans une atmosphère de ras-le-bol généralisé, les Français durcissent le ton. Comme le révèle le dernier baromètre «Sécurité», près des trois quarts (73 %) se disent même convaincus que «les services de renseignements doivent pouvoir utiliser les mêmes moyens que l’antiterrorisme pour surveiller et arrêter les activistes qui comptent saboter les sites sensibles»«Cela ne signifie pas que les Français les assimilent à des terroristes mais qu’ils souhaitent que tout soit mis en œuvre pour éviter qu’ils agissent», souligne les analystes, qui précisent que «cette idée est majoritairement approuvée par toutes les catégories de la population, y compris les sympathisants de gauche (56 %) ou encore les moins de 35 ans (61 %)». Sans attendre, les services spécialisés prennent déjà très sérieux ce type de profil. «La manière dont l’ultragauche investit la sphère environnementale, en y important ses modes d’action, est un sujet de préoccupation», a ainsi assuré le 11 juillet dernier le directeur général de la sécurité intérieure, Nicolas Lerner, dans un entretien au Monde.
 
Son diagnostic, très charpenté, est sans appel: «Il existe des marqueurs traditionnels sur lesquels se mobilise l’ultragauche: la lutte contre “l’État capitaliste”, l’extrême droite, les forces de l’ordre ou encore le personnel pénitentiaire. Le phénomène nouveau de ces derniers mois, c’est la part croissante de ses militants qui a investi la question environnementale. Que mes propos ne soient pas mal interprétés: la lutte contre le réchauffement climatique est un combat légitime qui mérite d’être mené avec détermination. Mais avec les moyens admis en démocratie! Or, ce qui a très nettement été documenté à Sainte-Soline, c’est que cette revendication constitue pour certains un prétexte pour s’en prendre aux symboles de l’État, aux forces de l’ordre, à ce qu’ils appellent le “système”, au capital et à tous ceux qui le représentent.»
 
Alors que le ciel s’assombrit donc sur le front de l’écologie, une petite majorité de nos concitoyens (55 %) affirment que les «sites industriels, les installations et infrastructures sont aujourd’hui mal protégées face au risque d’intrusion et de dégradation». Pour y remédier, toute une batterie de solutions est suggérée. Plus de huit sondés sur dix jugent ainsi qu’il serait efficace de «déployer en permanence des agents de sécurité» (82 %, soit un bond de 9 points depuis 2019), d«installer davantage des caméras et d’élargir les zones de surveillance» (82 %) mais aussi de «mieux payer et mieux former les agents» (81 %). Pour durcir encore la protection des sites, les Français préconisent aussi d’utiliser des drones de surveillance au-dessus et aux alentours des sites industriels (78 %), de recourir à des agents armés dans les installations très sensibles ou encore de permettre aux opérateurs de la sécurité privée de se poster dans la rue, aux abords des bâtiments industriels susceptibles d’être visés.
 
Relevant qu’aucune action de nature terroriste n’a jusqu’ici été commise au nom de la cause environnementale, le patron de la DGSI précise de même source: «Néanmoins, face à des idéologies qui légitiment et théorisent le recours à l’action violente pour inviter nos gouvernements à agir encore plus contre le réchauffement climatique, lorsque des faits de dégradation par incendie commis en juin glorifient la personne du terroriste américain Unabomber, récemment décédé, au travers de l’inscription “Nous prenons la relève”, lorsque des organisations comme les Soulèvements de la Terre, même si elles s’en défendent, diffusent des modes opératoires fondés sur la violence, qui sont ensuite suivis d’effets, ou font le tour de la mouvance radicale d’ultragauche française et européenne pour les mobiliser, il y a de quoi rester vigilant.»
 
Depuis l’annonce, fin mars dernier, de la dissolution des Soulèvements de la Terre, la Direction nationale du renseignement territoriale (DNRT) a, selon nos informations, dénombré près de 180 collectifs de soutien à travers tout le pays. Soit un émiettement que scrutent à la loupe les analystes de la Place Beauvau. «C’est sur le thème de l’eau que les structures vont se mobiliser cet été», confie au Figaro un fonctionnaire de haut rang. D’ores et déjà, quelques actions pourraient émailler la saison jusqu’à l’automne, sous la bannière de campagnes intitulées «100 jours pour les sécher» ou encore «Eau - rage - gronde», portant la marque d’Extinction Rebellion. À Montaut, en Ariège, quelque 200 inconnus en combinaisons blanches ont récemment investi de force une gravière tandis qu’une petite centaine d’activistes ont envahi un terrain de golf près de Lyon pour protester contre l’arrosage du gazon. À la fin du mois d’août, les services spécialisés ont aussi inscrit à leur agenda la programmation par le collectif Bassines non merci d’un «grand convoi pour l’eau», à vélos et en tracteurs, depuis Orléans jusqu’à Paris.
 
Si la population se montre sans concession à propos des modes d’action des activistes, cela ne signifie pas pour autant que les Français sont insensibles aux questions de l’écologie. Bien au contraire. Même si cet item arrive au sixième rang de leurs priorités, derrière le pouvoir d’achat, la santé, le système de protection sociale, la sécurité et l’immigration, les Français plébiscitent à 84 % l’idée de «protéger les espèces animales et d’interdire les projets qui pourraient les mettre en danger». «Plus de trois-quarts d’entre eux partagent aussi la volonté des mouvements écologistes de lutter contre le dérèglement climatique (78 %) ainsi que celle d’interdire les pesticides dans l’agriculture (76 %)», relève le baromètre, qui observe en outre, «légèrement en retrait, près de deux Français sur trois considèrent qu’il faut mettre fin à l’agriculture intensive (67 %) ainsi qu’aux nouvelles artificialisations des sols (62 %)».
 
Plus que jamais, la cause écologique mérite d’être défendue par d’autres armes que celles du vandalisme et des batailles rangées contre les forces de l’ordre. Le 17 juin dernier, lors d’un rassemblement hostile à la ligne ferroviaire Lyon-Turin, un groupe de «radicaux», constitué d’environ 300 personnes, avait provoqué les heurts avec les forces de l’ordre au niveau de Saint-Rémy-de-Maurienne. «Quatre-vingt-seize ressortissants étrangers, connus des services, avaient été refoulés à la frontière. Plus de 400 objets dangereux ont été saisis lors des contrôles en amont», avait alors réagi Gérald Darmanin, venu apporter son «soutien aux douze gendarmes blessés». L’autoroute A43 a même dû être momentanément fermée à la circulation après une tentative d’intrusion. Pas sûr que ce calamiteux épisode ait adouci l’humeur d’une opinion déjà chauffée à blanc par les bouffées de violence qui ont secoué la France.�
Illustration :
  • Deux militantes badigeonnent de peinture un tableau de Claude Monet, le 15 juin, à Stockholm. À droite, des manifestants protestent contre le projet de ligne ferroviaire entre Lyon et Turin, le 17 juin, à La Chapelle (Savoie). AFP / HANDOUT / Hans Lucas via AFP / NICOLAS LIPONNE
  • Vidéo. - Des militants écologistes ont mené une opération contre un golf dans le Var - Durée 01:27 - Samedi matin, plusieurs activistes ANV-COP21 ont marqué le fairway du golf Frégate Provence, à Bandol.
 
 
 


30/07/2023
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