3001- REVUE DE PRESSE : "le secret perdu de la « troisième force » 9 posts

Renaissance, le secret perdu de la « troisième force »

 

 


«Le macronisme, c’est fini. » Ce jugement sans appel d’un
«marcheur » de la première heure, Gilles Le Gendre, ne
vient pas que de l’amertume de l’ex-député de Paris et
pilier du groupe Renaissance, privé d’investiture dans
sa circonscription. Il confirme le désarroi du camp présidentiel après sa
défaite électorale du 7 juillet.


Seule formation à n’avoir pas encore désigné un chef de groupe parlementaire,
Renaissance porte mal son nom ces jours-ci. Même s’il a pu
sauver 102 sièges grâce au « front républicain » et forme sur le papier un
bloc incontournable de 162 députés avec ses alliés du MoDem, d’Horizons
et de l’UDI, le parti d’Emmanuel Macron a perdu confiance en son
chef et étale ses fractures.


Des poids lourds comme Gérald Darmanin à l’aile droite ou Élisabeth
Borne sur l’aile gauche ont certes surmonté leur tentation d’aller voir
ailleurs et restent dans le groupe. Mais le départ annoncé du député de
la Vienne Sacha Houlié, figure de la mouvance sociale-démocrate,
et les tiraillements entre le ministre de l’Intérieur sortant et le
Premier ministre Gabriel Attal, offrent le spectacle d’un parti
rétréci et menacé de dislocation.


On peut y voir l’échec du dépassement du clivage gauche/droite
cher au président élu en 2017, et dont le retour profite plus aux extrêmes
qu’aux vieux partis de gouvernement. Résultat : c’est l’ensemble du bloc
central allant des socialistes à la droite républicaine qui est pris en étau :
«Un aigle aux ailes rognées, incapable de prendre son envol », pour
reprendre la formule de Jean-Louis Bourlanges.


Le sagace ex-député du MoDem et figure sortante de l’Assemblée refuse
pourtant de prononcer l’oraison funèbre du centre. Certes, la tentative
de fonder un grand parti central unifié est un échec cuisant. Mais l’espace
politique du centre n’a bien sûr pas disparu. Et Bourlanges de
rappeler qu’à des moments cruciaux de notre histoire politique, des
alliances de « concentration républicaine » ont su agir dans l’intérêt du
pays, qu’il s’agisse de rejeter le stalinisme, bâtir l’Europe ou conjuguer
les conquêtes sociales avec le progrès économique.


Retrouver la formule de ce qu’on a appelé « troisième force » suppose
que les partis de l’arc central coopèrent. Et s’il veut apporter sa pierre à
une coalition capable de gouverner, Renaissance doit parvenir, après
l’inventaire des échecs et sa prise de distance avec son fondateur, rester
uni, garder ses alliances et chercher des compromis avec les modérés
des deux bords.

 

                       Christophe Lucet édito Sud-Ouest



14/07/2024
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