Médias Citoyens
DEPUIS 2017, LE LENT CRÉPUSCULE DU JOURNAL DE RÉFÉRENCE -
Au service politique du Monde, cela fait bien longtemps que l’on a transformé le rigorisme des fondateurs (Hubert Beuve-Mery - Jacques Fauvet) en narration militante au service d’une idéologie radicale. Mise en perspective avec 2 journalistes vedettes du « journal de référence »...
LE BRAS ARMÉ DE LA DIRECTION DU MONDE
La paire de journalistes Claire Gatinois - Solenn de Royer, digne successeuse du duo Gérard Davet et Fabrice Lhomme, s’est spécialisée dans le Macron bashing depuis 2017. Elle a la charge, avec une douzaine d’autres journalistes militants, de mettre en musique la ligne éditoriale édictée par la direction et qui pourrait se résumer ainsi : « La fonction présidentielle d’Emmanuel Macron ne correspond pas aux valeurs de la rédaction ». Cette déclaration - pour le moins surprenante - émane de Caroline Monnot, directrice des rédactions du Monde (et ex activiste du groupuscule révolutionnaire Alternative Libertaire) ; elle a été prononcée lors de l’émission Soft power du 15 septembre 2024 sur France Culture. Ainsi, les 2 rédactrices nourrissent cette ligne en multipliant les articles fielleux, les brûlots vengeurs et les chroniques à charge contre « L’ex banquier Rotschild » (l’un des sobriquets dont elles usent pour qualifier le chef de l’État). Pour effectuer leurs basses œuvres, le duo bénéficie d’une carte blanche de la part de leur direction ; toutes les armes éditoriales pouvant être utilisées pour atteindre la cible, y compris les moins déontologiques. Ainsi, nombre de leurs articles se répandent en bruits de couloir, déclarations anonymes ou autres rumeurs du « château » (surnom qu’elles assignent à l’Élysée) qui n’ont rien à envier au trash-journalisme, aux tabloïds anglo-saxons.
FIN DES PRIVILÈGES ET DÉTESTATION VISCÉRALE
Contrairement à l’ère François Hollande où « Melon & Melon » (surnom donné à la paire Davet - Lhomme pour leur léger manque d’humilité) disposait de son rond de serviettes à l’Élysée jusqu’à la publication du pamphlet « Un président ne devrait pas dire ça », les fins limiers du Monde ne sont plus les bienvenus « au palais ». Cette mise à distance contribuerait, selon certains, à la détestation viscérale du « journal de référence » pour le « locataire de l’Élysée » (formule également recourue par Le Monde pour décrire le chef de l’État). Autre épisode peu goûté par la direction du Monde, la façon dont la journaliste Gatinois a été recadrée - par le chef de l’État lui-même - lors de la conférence de presse du 16 janvier 2024 à l’Élysée. Seule journaliste à se rendre habillée de manière très décontractée à l’événement officiel (veste de cuir et jean tandis que l’ensemble des journalistes étaient apprêtés), la journaliste militante a affiché une agressivité qui la distinguait, une nouvelle fois, de confrères globalement respectueux du président de la République. Il y avait quelque chose de l’adolescente en révolte contre l’autorité, dans cette posture décalée, qui correspond parfaitement à la ligne éditoriale « anarchiste, punk et hippie » théorisée par le journaliste Frédéric Martel lors de cette même émission sur France Culture (en présence des 3 directeurs du Monde).
LE MÉLANGE DES FAITS ET DE L’OPINION
À l’instar de la mythomanie qui associe des éléments de réalités avec des représentations délirantes, le journalisme militant mélange - sans le moindre scrupule - des faits tangibles avec des projections et/ou opinions qui appartiennent à son auteur(e). Ainsi, à longueur d’articles, le duo Gatinois - De Royer n’hésite pas à convoquer des éléments de réalité pour les tordre et mieux orienter le jugement du lecteur. un exemple (parmi des centaines) avec la retranscription d’une cérémonie officielle à l’Élysée récompensant Michel Sardou, les 2 journalistes écrivent : "« Ce que vous exprimez, ce ne sont pas vos pensées personnelles, ce sont celles d’un éternel Français », lance Emmanuel Macron à l’artiste qui chante depuis les années 1970 « le temps béni des colonies » ou « j’ai envie de violer les femmes, de les forcer à m’admirer »". Par ce procédé rhétorique, les 2 journalistes laissent entendre que le chef de l’État serait nostalgique des colonies françaises et cautionne, indirectement, les appels au viol. Elles poursuivent ainsi : « Un chanteur populaire qui tire sa révérence et un président démonétisé qui voit la fin approcher : quelle affiche singulière, six mois après la dissolution ratée de l’Assemblée nationale. Mais ce soir-là, dans le palais à demi vide, on savoure ce moment d’insouciance, loin du brouhaha de la crise politique qui tourmente le pays ». Tout, dans la construction du récit, est mis en œuvre pour renvoyer l’image d’un président odieux, déconnecté, cynique. EN
CONCLUSION
Le travail de fossoyeur(e) éditorial(e) au service d’une idéologie - celle des gauches radicales - est exigeant, il nécessite une vigilance de chaque instant. Malheureusement, la pseudo-neutralité qui fait office de vernis déontologique pour le duo de journalistes se craquelle lorsque l’une des 2 se laisse aller à des confidences face caméra. C’est ainsi que dans l’émission C dans l’air du 21 septembre 2024, la journaliste Gatinois reprend, au mot près, l'argumentaire sur "le déni de démocratie" et "le gouvernement de loosers" déroulé par La France Insoumise la semaine précédente. Quel dommage de gâcher tout ce travail de dissimulation par un excès d’authenticité militante.