3747-Le gouvernement veut fermer des agences du service public pour faire « 2 à 3 milliards d’économie »
Le gouvernement veut fermer des agences du service public pour faire « 2 à 3 milliards d’économie »
La ministre des comptes publics Amélie de Montchalin a annoncé ce dimanche une mesure drastique pour réduire l’endettement. Le gouvernement envisage selon elle de « fusionner ou supprimer » un tiers des agences et des opérateurs de l’État « d’ici la fin de l’année ». À quoi ces organismes servent-ils ? Comment ces postes seraient-ils supprimés ? Éléments de réponse.
« L’État est en train de faire le plus grand effort de réduction de ses dépenses depuis 25 ans. » Invitée sur CNews et Europe1 ce dimanche 27 avril 2025, la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin a dévoilé une nouvelle piste du gouvernement visant à « réduire notre dépense publique de 2 % ». Elle concerne les opérateurs et agences de l’État, ces organismes de service public spécialisés dans des domaines particuliers comme la santé, l’environnement ou l’aménagement du territoire.
La ministre souhaite ainsi proposer, dans le cadre du budget 2026, qu’un tiers de ces organismes soient « fusionnés ou supprimés », et ce « d’ici la fin de l’année ». Elle précise cependant que les universités ne seront pas concernées par cette mesure.
L’organisation de ces services publics est, selon elle, « devenue illisible, difficile à comprendre pour les Français et crée une inefficacité ». « Parce que nous demandons des efforts collectifs, nous devons être irréprochables dans notre organisation de l’État », a-t-elle déclaré.
Des organismes qui emploient 180 000 personnes
Les opérateurs de l’État sont « des organismes distincts de l’État, au statut juridique public ou privé, auxquels est confiée une mission de service public de l’État », précise le site du ministère de l’Économie. « Placés sous le contrôle direct de l’État, ils sont financés en majorité par lui et contribuent à la performance des programmes auxquels ils participent. » Ce qui représente un budget annuel de 91 milliards d’euros.
Parmi les principaux opérateurs de l’État, on trouve par exemple les universités, France Travail (ex-Pôle emploi), Météo France, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Le site servicepublic.fr cite une vingtaine d’agences et d’opérateurs de l’État rattachés au ministère chargé de la transition écologique. On y trouve notamment l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le Conservatoire du littoral, les agences de l’eau, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ou encore le Muséum national d’histoire naturelle.
Dans son intervention, Amélie de Montchalin n’a cependant pas précisé quels seraient les organismes concernés. Mais elle ajoute que ces structures publiques emploient 180 000 personnes au total, soit « plus que le nombre de gendarmes » qui sont 155 000, d’après le site de la gendarmerie nationale. « Notre rôle, c’est de considérer que les choses ne sont pas immuables », commente-t-elle.
Deux à trois milliards d’économies
Comment ces emplois seraient-ils supprimés ? « Vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale », assure Amélie de Montchalin.
Plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite en début d’année, notamment l’Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel la ministre de l’Agriculture, rappelle l’Agence France-Presse.
Cette mesure, qui vise à réduire la masse salariale dans l’emploi public, pourrait contribuer à réaliser deux à trois milliards d’économies selon elle. Elle doit participer aux cinq milliards d’euros d’économies supplémentaires que le gouvernement compte faire pour ramener le déficit à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025.
En 2024, le déficit public s’est creusé à 5,8 % du PIB. Le gouvernement entend ensuite le réduire à 4,6 % en 2026 grâce à un nouvel effort chiffré à 40 milliards d’euros.