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La sieste de Yannick Neuder, une histoire à dormir debout
Pandémie de Covid, crise permanente de l’hôpital public, réformes à répétition d’une organisation des soins à bout de souffle... Depuis le début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, pas moins de neuf ministres de la Santé se sont tour à tour frottés à la reconfiguration d’un système de protection sociale qui est la quintessence même de l’Etat-providence. Des milliards d’euros ont été investis – ou engloutis, c’est selon – sans que ni l’efficacité de l’ensemble, ni le service rendu aux patients ne s’améliorent réellement. Qu’importe, c’est en affrontant les difficultés qu’on se transforme. Tel Sisyphe qui pousse inlassablement son rocher (en l’occurrence, ici, son boulet), chacun des locataires de l’avenue de Ségur devrait avoir pour seule boussole la remise en ordre du monde des blouses blanches.
Eh bien non, comme si cela ne suffisait pas, certains s’inventent de nouveaux combats, tel Yannick Neuder, actuel titulaire du poste, chantre... de la sieste d’une façon générale, et au travail en particulier. Que les Français aient des problèmes de sommeil est sans doute avéré. Mais est-il besoin d’y remédier par une feuille de route interministérielle comme l’Etat-nounou en est si friand ? Est-ce prioritaire quand des pans entiers de la Maison France sont en lambeaux ? Est-ce ainsi que l’on met en musique la réconciliation avec le travail que François Bayrou a appelée de ses vœux pas plus tard que la semaine dernière ? En quoi la sieste concourt-elle à la production, à une meilleure compétitivité et une croissance accrue ?
Le message de Yannick Neuder, pourtant issu de LR, famille politique qui érige le travail en valeur cardinale, est d’autant plus déroutant qu’il flirte avec le « droit à la paresse » défendu par la députée écologiste Sandrine Rousseau. Ou comment gommer une notion consubstantielle au clivage gauche-droite : l’effort.
