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Riches, racistes, golfeurs… La nauséabonde liste de Mathilde Panot
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par Sophie Coignard, pour Le Point - février 2024
La députée LFI Mathilde Panot s’en prend aux «riches», aux «racistes» et aux «golfeurs», qu’elle met dans le même sac. Pourquoi s’arrêter là ?
Dresser des listes d'ennemis publics est rarement une idée de nature à favoriser la concorde nationale et à sublimer la démocratie. C'est par ailleurs une initiative qui appelle fatalement à la surenchère.
Une fois nommées une catégorie d'ennemis publics, puis une deuxième, puis une troisième, il se trouvera toujours un populiste, un démagogue, pour lever la main et faire œuvre de proposition.
Si elle a quelques notions d'histoire, Mathilde Panot ne peut ignorer cet engrenage délétère qui divise, qui «négativise», qui «stigmatise», pour reprendre un vocable que La France insoumise adore employer. Pourtant, c'est bien tranquille, sûre de son fait, qu'elle a tenu à populariser les slogans retenus pour la campagne d'affichage concoctée par LFI en vue des élections européennes. Sur X, elle a publié cet étrange appel au civisme : «Les riches votent ! Les racistes et les golfeurs aussi. Vérifiez votre situation électorale.»
Les affiches LFI, donc, ciblent les «riches», les «racistes» et les «golfeurs», tous dans le même sac. Étrange et dérangeant amalgame. Le racisme est un délit réprimé par le Code pénal, la richesse et la pratique du golf, en revanche, ne sont pas criminalisés. Madame Panot n'en a cure. Par ailleurs, elle ne précise pas, contrairement à François Hollande en son temps, à partir de quel revenu mensuel, on est «riche». Pour Hollande, en 2011, c'était 4.000 euros par mois. Pour la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, on espère que c'est au moins 6.000 euros net, l'équivalent de ce qu'elle gagne chaque mois, selon ses déclarations à la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique).
Populisme moisi
Le président de la Fédération française de golf a réagi, en fin de semaine, par une missive bien sentie, à cette mise en cause des golfeurs, ces 600.000 pratiquants qui seraient de «mauvais Français», selon les critères lfistes. Il propose à Mathilde Panot de l'informer et lui indique les tarifs pratiqués par la plupart des clubs, comparables à ceux pratiqués dans d'autres sports, surtout pour les adhérents les plus jeunes. Il y a peu de chances, malheureusement, pour que son invitation soit honorée. C'est dommage, on aurait adoré y être.
Mais le plus choquant n'est pas cette ridicule caricature du golfeur plein aux as. Le plus effrayant, c'est cette détermination hargneuse à diviser et à amalgamer. C'est ce populisme moisi qui utilise les clichés les plus éculés pour tenter des coups de communication pathétiques. C'est cette décontraction à établir des listes de citoyens suspects dont on semble déplorer qu'ils disposent du droit de vote.
En fait, Mathilde Panot souhaiterait, semble-t-il, que seuls les électeurs susceptibles de voter pour elle et ses amis puissent se rendre aux urnes. Pas de riches et pas de golfeurs, donc. Mais pourquoi n'ajoute-t-elle pas à sa liste d'autres catégories peu sympathisantes. Les plus de 70 ans, par exemple : à la dernière présidentielle, seuls 9 % d'entre eux ont voté pour Mélenchon, et 41 % pour Macron. Cette omission est-elle destinée, justement, à ne pas froisser ledit Mélenchon, phare de la pensée panotiste, qui fêtera ses 73 ans l'été prochain ?
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Illustration : Mathilde Panot à l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement. © Alexis Sciard / MAXPPP / IP3 PRESS / MAXPPP
