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Médias Citoyens
LA FAUTE MORALE DU GROUPE M6 -
Le choix de David Larramendy, nouveau directeur du groupe M6, de recruter l'animateur Cyril Hanouna illustre une dérive inquiétante dans l'univers audiovisuel. Plutôt que de parier sur l’innovation et la créativité, des valeurs qui devraient constituer le socle d’un média respecté comme M6, la direction a préféré opter pour la facilité en attirant une personnalité racoleuse, complotiste et à la réputation entachée par de multiples condamnations.
PERDRE SON ÀME POUR DE L’AUDIENCE
Cette décision ne fait pas seulement écho à un appétit pour l’audience à tout prix, mais aussi à une volonté d’adopter une approche de plus en plus bas de gamme pour atteindre ce but. En s’engageant dans cette voie, le groupe M6 se perd dans une course effrénée à la médiocrité, au détriment de son identité et de sa crédibilité. Il semble loin le temps où « la petite chaîne qui monte » offrait des programmes de qualité (Culture Pub, Capital version Emmanuel Chain, Zone interdite version non racoleuse) susceptibles d'élever les téléspectateurs français.
DES GARDE-FOUS INAPPLICABLES
Pour répondre aux inquiétudes légitimes des rédactions du groupe RTL-M6, le nouveau directeur a argué qu’un cadre spécifique serait mis en place pour éviter les écarts du trublion populiste. Mais qui peut imaginer l’admirateur de Trump ne plus intervenir dans les champs sociétaux et politiques ? Qui peut réellement croire que celui qui a construit sa renommée sur la vulgarité, les polémiques stériles et les saillies anti-système puisse lisser son discours du jour au lendemain ? Enfin, les mouvances complotistes et d’extrême droite autour desquelles l’animateur évolue depuis plusieurs années auraient dû alerter la direction du groupe M6 et constituer une ligne rouge. Leur faute morale est d’autant plus grave, d’autant plus inexcusable.
LE DIVERTISSEMENT BAS DE PLAFOND
Cette tendance inquiétante n’est pas propre à M6, elle reflète une dynamique plus large au sein des groupes audiovisuels privés. Dans un univers fortement concurrentiel et atomisé, de nombreux médias "mainstream" semblent aujourd’hui privilégier la rentabilité immédiate et l’audience facile au détriment d'une suffisante qualité des programmes.