3020- La députée des Yvelines l’emporte sans être prophétesse en macronie 2 posts
La députée des Yvelines l’emporte sans être prophétesse en macronie
Yaël Braun-Pivet a déjoué les pronostics pour se faire réélire au Perchoir. Un tour de force pour celle qui était encore une novice en politique en 2017
Pari remporté pour Yaël Braun-Pivet, qui reprend donc son perchoir. Un tour de force pour celle qui a rapidement gravi les échelons en macronie. Ces dernières semaines, peu de gens voyaient la première femme présidente de l’Assemblée nationale se succéder à elle-même. Sourde aux mauvais augures, la députée des Yvelines, âgée de 53 ans, a inlassablement défendu sa candidature : « Je fais partie de ceux qui réussissent à faire fonctionner une Assemblée compliquée. » Un argument qui semble avoir fait effet dans son groupe (Ensemble pour la République, ex-Renaissance), personne ne lui contestant le rôle de candidate. Sa position institutionnelle d’accorder des postes-clés à tous, RN et LFI compris, a toutefois été mise en minorité, et son profil ne fait pas l’unanimité.
Elle « a fait honneur à la fonction de présidente », affirme la députée Violette Spillebout, quand une conseillère Renaissance regrette une victoire qui « n’envoie pas le message d’un changement ». « Ce n’était pas idiot d’avoir quelqu’un d’autre, mais ce n’est pas une candidature qu’on sort du chapeau en vingt-quatre heures », philosophe
une ministre.
Une décision fortuite pour la macronie, qui, malgré la perte de nombreux députés, survit à la dissolution avec le perchoir en poche et a posé les jalons d’une éventuelle coalition avec la droite, Yaël Braun-Pivet ayant été élue par 220 voix,
après un accord avec le camp Wauquiez.
Ancienne avocate
Encore novice en politique, Yaël Braun-Pivet se laisse tenter par l’aventure Emmanuel Macron en 2017, adhérant à En Marche après avoir « toujours voté PS ». Descendante de « l’immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec
des grands-parents entrés en France avec des visas touristes » dans les années 1930, sa famille doit, selon ses mots, « tout à la République ». Elle porte régulièrement plainte pour les menaces de mort antisémites dont le fait l’objet.
Native de Nancy et « première parmi les siens à accomplir des études supérieures », elle avait mis sa vocation entre parenthèses pour suivre son mari, cadre chez L’Oréal, sept ans à Taïwan et au Japon, et élever leurs cinq enfants.
Entrant à l’Assemblée, l’ancienne avocate pénaliste préside rapidement la prestigieuse Commission des lois, mais rencontre un vrai vent de face lorsque la commission d’enquête sur l’ex-collaborateur du président Alexandre Benalla, dont elle est co-rapporteure, explose après le retrait de l’opposition, plusieurs députés l’accusant de « protéger »
l’Élysée.
Elle obtient le Perchoir dès 2022, consacrant une bonne partie de sa présidence à ouvrir l’Assemblée au public, et multipliant les déplacements diplomatiques, quitte à susciter de vives critiques à gauche pour son soutien jugé trop appuyé au gouvernement de Benyamin Netanyahou après le 7 octobre.
Au Perchoir, elle part souvent à l’affrontement avec la gauche, notamment LFI, qui l’accuse d’avoir empêché un vote dans l’Hémicycle pour abroger la réforme des retraites, ou de recourir trop facilement aux sanctions. Elle fait également du renouvellement démocratique et de l’instauration d’une dose de proportionnelle aux législatives un bâton de pèlerin, temporairement laissé de côté avec la dissolution, et qu’elle pourrait reprendre. article Sud-Ouest
Ces dernières semaines, peu de gens voyaient la première femme présidente
de l’Assemblée nationale se succéder à elle-même. AFP