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JEAN-MICHEL APHATIE, L’ANNÉE DE TROP ?
- Comme les grands sportifs ou les stars de cinéma, il est préférable - pour un éditorialiste vedette - de savoir quitter les studios de télévision à temps ; si possible avant que la magie ne cesse d’opérer avec les téléspectateurs. Pour Jean-Michel Aphatie, la problématique est quelque peu différente puisque le sommet de la gloire n’a jamais vraiment été atteint et que la comparaison avec des confrères aussi prestigieux qu’Alain Duhamel ou Patrick Cohen ont rapidement fait pâlir l’étoile du polémiste. Néanmoins, grâce à Quotidien et Yann Barthès, notre Jean-Mimi national peut continuer à délivrer ses prêches « étonnants » en toute quiétude ; il s’en trouve même encouragé par un animateur en quête de diatribes populistes, de bruits de couloir (présentés comme très sérieux) et de ragots en tous genres. Une aubaine pour l’éditorialiste qui enchaine les pamphlets mêlant réalité, commentaires désobligeants et fantasmes ; où son inaltérable fiel dirigé contre la France peut tranquillement salir l’action des responsables publics.
UN VISIONNAIRE, UN ORACLE
Rappelons quelques faits d’armes de notre champion : il avait prévu avant tout le monde (dès 2018) qu’Emmanuel Macron ne finirait pas son premier mandat, qu’Anne Hidalgo serait la surprise de l'élection présidentielle de 2022 ou encore que Jordan Bardella - un athlète de haut niveau selon notre Jean-Mimi - deviendrait premier ministre à 99% (pronostic établi sur France Inter au lendemain du premier tour des élections législatives 2024). En outre et sans grande surprise, le Jean-Mimi figurait parmi les plus ardents contempteurs des Jeux Olympiques de Paris 2024 et a maintes fois affirmé que reconstruire Notre-Dame en 5 ans était un délire, une hérésie. Bien sûr, il ne s’agit là que d’un petit florilège car l’éditorialiste sait afficher, au Quotidien, une belle constance dans la forfaiture, une remarquable continuité dans la duperie.
LE VIRTUOSE RÉCOMPENSÉ
Les mauvaises langues diront qu’il a de la chance de pratiquer son métier de saltimbanque-éditorialiste en France. Dans n’importe quel autre pays démocratique, ses pairs lui auraient demandé des comptes suite à ses innombrables erreurs de jugements, à ses fautes professionnelles en cascade, à ses errances analytiques. Mais pas dans l’hexagone où les rédactions ont plutôt tendance à valoriser les cancres à partir du moment où ceux-ci leur assurent de bonnes audiences. Et puis tant pis si ce cirque médiatique participe au populisme ambiant et finit par plonger le pays dans l’abime des extrêmes. Ni Jean-Mimi ni les médias qui l’emploient ne seront responsables. Ce sera la faute de ces gros nazes de politiques, de ces incapables d’élus, de ces institutions médiocres ; et bien sûr de l’affreux libéralisme qui autorise, mine de rien, ces vedettes de pacotille à s’enrichir dans des proportions qui frôlent l’indécence.
