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Jean-Luc Mélenchon et la névrose du Parti socialiste

Article de Par Serge Raffy le Point

 

 

 

Jean-Luc Mélenchon et la névrose du Parti socialiste© Cesar VILETTE/OLA NEWS/SIPA / SIPA / Cesar VILETTE/OLA NEWS/SIPA

Sacré Méluche, comme on l'appelait dans l'Essonne quand il courait les préaux pour devenir sénateur ! Il a réussi le tour de force de hanter le congrès du Parti socialiste ce week-end à Nancy. Du grand art.

Ces malheureux héritiers des deux François, Mitterrand et Hollande, n'en finissent plus de se faire peur avec le diablotin Insoumis. Le disciple de Simon Bolivar était, au fond, le seul sujet qui passionnait ces congressistes au bord de la crise de nerfs.

 

L'Europe, la crise mondiale, les délires trumpistes, la révolution numérique, le grand projet de société à construire, la mondialisation malheureuse ? Pacotilles. Non, pour donner du sel à ce conclave tristounet, il fallait faire dans le drama, aller chercher la seule figure qui, à gauche, hystérise les débats, occupe le terrain médiatique au bazooka et a fini par s'insinuer insidieusement dans les cerveaux socialistes.

« Salopard antisémite »

Le plus atteint par le virus Mélenchon est le député Jérôme Guedj, l'ex-meilleur ami du patron des Insoumis. Dans une diatribe ne manquant pas de talent oratoire, avec une certaine fougue, il a traité son vieux pote de « salopard antisémite ». Ce dernier a joué les veuves effarouchées en demandant des excuses publiques à l'impétrant. Mais, au fond, il ne boudait pas son plaisir. Il ne pouvait que se satisfaire de constater son omniprésence dans les esprits de ceux sur qui il cogne allègrement depuis de longs mois. Ces sociaux-traîtres qui n'adhèrent pas à sa propagande pro-Hamas et qui n'en finissent pas de vouloir se détacher de sa tutelle.

 

Mélenchon peut se frotter les mains. Son ancien parti est bel et bien englué dans sa toile d'araignée. Olivier Faure, réélu à la tête du parti, a ce sparadrap qui lui colle aux mollets, celui de l'alliance électorale avec LFI qu'il a conclue à l'occasion des élections législatives consécutives à la dissolution de juillet 2024.

Mariage de raison devenu un pacte avec le diable. Les socialistes veulent désormais jouer les francs-tireurs, s'émanciper de l'ancien secrétaire d'État de Jospin. Mais en ont-ils vraiment les moyens ? Pour reprendre une formule de François Mitterrand, « ce n'est pas l'union qui fait la force mais la force qui fait l'union ». Or le congrès de Nancy n'a pas été le détonateur nécessaire pour que le PS reprenne le leadership à gauche. Il a révélé, au contraire, les grandes faiblesses d'un mouvement en perte de repères, obnubilé par le patriarche trotskisant, cherchant une figure tutélaire pouvant le représenter à l'élection présidentielle de 2027.

 

Existe-t-elle ? Pour l'heure, la réponse est plus que négative. Le PS n'a jamais été aussi fragile qu'à la suite de ce congrès et pourrait bien, à moins d'un miracle, voir ses adhérents chercher un candidat extérieur. On pourrait assister, dans les jours prochains, à des appels favorables à Bernard Cazeneuve ou à Raphaël Glucksmann pour tenter de sortir les sociaux-démocrates du long sommeil dans lequel ils sont en train de tomber. Et aussi les extirper définitivement du piège mélenchoniste. L'affaire est loin d'être gagnée.



16/06/2025
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