Créateur de Radio Galère, ça ne s’invente pas, avant de devenir un des monstres les mieux payés du service public, Nagui Fam n’aime pas les vachettes. Ou plutôt, si on essaie de le croire, il les aime trop pour les laisser s’amuser dans les arènes d’Intervilles. L’émission revient donc cet été, privée de celles qui ont tant contribué à son succès fou. Leur image a même disparu du logo pour la première fois. Il faudra penser un jour à brûler toutes les archives rappelant ces tristes combats qui ont fait pleurer de rire tout un pays.

« Pendant deux ans j’ai vu ce qui se passait avec ces animaux et je n’ai pas envie de reproduire ça » a déclaré le célèbre présentateur au moment de l’annonce du retour du jeu télévisé à peine moins âgé que lui. Le « sympathique » animateur préféré des Français favori pour le titre de « plus détesté de tout le Sud-ouest » a provoqué la colère sur les places et sous les clochers de nos régions impliqués historiquement par ces joutes cathodiques.

Il ne mange pas de viande, soutient la cause animale, très bien, on ne peut le lui reprocher, mais là, comme chanterait son « copain » Eddy Mitchell, il en fait trop. Il faut quand même mal connaître les ambassadrices des Landes vénérées sur le sable (dans des courses et des concours prestigieux comme à Pomarez en Chalosse considérée comme « La Mecque » de la discipline, à Mont-de-Marsan, Nogaro, Dax etc.), et surtout ceux qui les élèvent, pour mettre en avant de prétendues maltraitances et en profiter pour les zapper du programme.

Les jolies et pétillantes cornues rayées de la carte de nos chères mémoires, ce n’est évidemment pas un drame mais un épisode de plus dans la quête d’une télévision qui se rêve aussi propre sur elle que le patron d’Intervilles. Une télé qui s’autorise, par ailleurs, à diffuser à longueur de jour et de nuit, des heures et des heures de programmes inadaptés, parfois violents, parfois insultants, et surtout sans le moindre intérêt.

Au siècle dernier, on ne parlait pas de violence faite aux bébêtes mais aux animateurs ! Le paquet de cacahuètes qui avait atteint Léon Zitrone (le 22 septembre 1971) à Dax, lors d’une finale contre Carcassonne (« Guy Lux, je n’y vois plus rien, on m’a cassé mes lunettes, mais je tiens à rassurer les miens ! ») et mis en grand danger la sacro-sainte épreuve du tir à la corde a enflammé toute une génération.

Un point positif quand même, dans cette histoire d’amour vache, avec cette décision, les ruminantes n’auront pas à subir l’étalage des baskets bariolées du bonimenteur de Taratata. Et puis elles n’auraient peut-être pas survécu à l’arrivée de Yoann Riou, le Breton qui commente avec générosité et sans modération aucune, en direct sur le petit écran, des matches de football que personne ne voit. Ça aussi, il fallait y penser.