La Fondation du Patrimoine a décidé de remettre son prix « Patrimoine naturel et biodiversité » à la Ville de Figeac pour le projet de renaturation du Surgié. Une cérémonie s’est déroulée le vendredi 18 juillet 2025 à la mairie de Figeac, salle du Conseil municipal, en présence des élus figeacois, de représentants de la Fondation du Patrimoine, du Syndicat mixte Célé Lot-médian (maître d’ouvrage délégué de l’opération d’effacement du barrage et de renaturation du site), et de la sous-préfète de Figeac.
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80 000 euros pour la Ville de Figeac
Cet important projet, dont la réalisation court sur la période 2025-2027, a retenu l’attention du jury de la Fondation du Patrimoine. Celle-ci a décerné à la Ville de Figeac le prix « Patrimoine et biodiversité 2025 », qui s’accompagne d’une dotation de 80 000 €. André Mellinger, maire de Figeac, salue cette distinction. « Avec ce projet, l’idée, c’est redonner la place au Célé, une rivière vivante. Le côté » retour à la nature « a retenu l’attention. Quand on parle de patrimoine, on a trop tendance à oublier qu’elle en fait partie. C’est un gros projet qui vise à prendre soin de l’eau qui nous nourrit, et à redonner à la nature un peu de ce qu’elle nous donne. Je remercie la Fondation du Patrimoine pour son soutien, car les 80 000 € représentent 10 % de la partie financière restant à la charge de la commune. »
Anne-Marie Leroy, déléguée régionale de la Fondation du Patrimoine, fait remarquer que « nous sommes le premier acteur de la restauration en France. Lorsqu’on parle patrimoine, on pense toujours au bâti avant de penser à la nature, alors qu’elle fait partie de notre vie. Ce patrimoine est aujourd’hui menacé, détérioré. Nous intervenons ici pour aider les collectivités qui aident à remettre la nature sur le droit chemin. L’exemple du Surgié a été retenu parmi 38 projets issus de candidatures publiques, associatives ou privées, qui tous s’engagent à respecter l’impact environnemental ».
Michel Fel, vice-président du Syndicat mixte Célé Lot-médian, rappelle le contexte de ce projet, en termes de biodiversité, conservation du patrimoine naturel, lutte contre les inondations, réalisé dans le même esprit que l’ancienne gravière d’Espagnac-Sainte-Eulalie en aval. Catherine Mey-Fau, vice-présidente du Département, parle d’ « un projet modèle, avec la remise de la nature dans son milieu ».
Pour Vincent Labarthe, président du Grand Figeac, « Le projet, c’est plus de nature en ville. Les enjeux climatiques nous mettent face à nos responsabilités. Comment mesurer la qualité de notre environnement, si ce n’est en le préservant ? ». Eve Hermann, sous-préfète de Figeac, évoque « un projet pertinent, qui répond à l’enjeu des changements climatiques et d’alimentation en eau potable de la ville par la réalisation d’une nouvelle prise d’eau. Le site du Surgié pourra redevenir un poumon vert de la ville ».
Calendrier
Le chantier de renaturation du site du Surgié, qui a débuté cette année, court sur deux ans.
Lors du conseil municipal du 30 juin, il a été indiqué un phasage indicatif. Sur la période printemps-été, des prestations d’abaissement du clapet ont été réalisées. Cet été sont menés des travaux préalables à l’effacement de la digue séparatrice amont, prévu pour la fin d’été-début automne. Des travaux de protection post-abaissement de la retenue et avant effacement du barrage auront lieu sur l’automne et début hiver 2025-2026. La suppression de barrage et la réalisation d’aménagements annexes doivent intervenir pour l’hiver 2026. Fin hiver-début printemps 2026 seront réalisés des travaux au niveau du camping (devant être terminés avant la période d’étiage). Durant l’année 2026 seront effectués des travaux post-effacement du barrage (les travaux doivent être terminés avant fin 2026 et doivent pouvoir se dérouler durant l’été). D’autres travaux devant être finis avant fin 2026 sont programmés (ne pouvant se dérouler en été). Ils concernent notamment la nouvelle prise d’eau AEP (alimentation en eau potable), le moulin, et différents traitements paysagers.
Un projet de plus de 7 millions d’euros HT
Pour mémoire, par délibération du 17 février, le Conseil municipal a arrêté un coût de 4 427 665 € HT pour le volet 1 de l’opération (effacement du barrage, hydromorphologie, renaturation, et aménagements paysagers), et 2 879 263 € HT pour le volet 2 (réalisation de la nouvelle prise d’eau AEP). Le tout représente un coût global de 7 306 928 € HT.
Sébastien CASSES ACTU lOT