3497-Carole DELGA, l'avenir, avec La Dépêche du Midi 2 posts

Propos recueillis par Lionel Laparade, Nicolas Moscovici et Eric Berger

Entretien de La Dépêche du Midi avec Carole DELGA (extraits) Pour le texte complet lire La DDM

 

 

La DDM Serez-vous candidate aux élections municipales de Toulouse en 2026 ?

J’ai pris le temps de la réflexion, car ces derniers mois, j’ai été énormément sollicitée par des citoyens, des militants, des chefs d’entreprise, des acteurs associatifs qui m’interpellaient sur l’avenir de Toulouse. C’est une ville qui m’est chère, c’est là que je suis née, c’est ville de ma famille paternelle, là que j’ai fait mes études. Cependant, être candidate à Toulouse, ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère. Je ne serai pas candidate car je pense être plus utile dans mes fonctions actuelles à la tête de la Région Occitanie et des Régions de France. Le contexte actuel m’amène à concentrer mon action pour le redressement de la France, qui traverse une crise budgétaire sans précédent qui met en péril nos services publics, nos infrastructures, notre capacité d’investissement.

 

Dans le même temps, nous sommes confrontés à une crise de confiance envers les responsables politiques. La défiance et la lassitude grandissent, nourries par une instabilité institutionnelle et par des choix gouvernementaux qui renforcent les inégalités. Il faut redonner du sens à l’action politique, redonner confiance, démontrer les élus sont là pour améliorer la vie des gens, et qu’ils ne sont pas candidats à tout.

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Vous écartez donc toute candidature aux municipales ?

Oui. Je veux continuer à travailler pour mon païs et pour mon pays dans les fonctions qui sont les miennes : capitaine d’un grand paquebot de 6 millions d’habitants vivant en Occitanie, et présidente d’un collectif, celui des 18 régions françaises de droite et de gauche. On gagne en équipe. L’Occitanie incarne un nouveau modèle de développement, en France et en Europe. Avec Régions de France, nous avons obtenu les moyens pour poursuivre nos investissements. Et au sein du Parti Socialiste, la ligne que je porte depuis plusieurs années, parfois peu entourée, est devenue une évidence. La direction du PS est revenue à la raison à l’occasion du vote du budget.

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Si vous n’êtes pas candidate à Toulouse, briguerez-vous un troisième mandat à la tête de la région Occitanie ?

Le scrutin n’aura lieu que dans trois ans. Je suis donc concentrée sur mon mandat actuel pour cette région que j’aime tant. L’Occitanie joue un rôle majeur dans la transformation économique et écologique de la France, et je veux poursuivre ce travail. Nous avons démontré que l’on pouvait concilier développement économique et écologie. Notre politique de souveraineté énergétique, d’innovation pour les mobilités : avion vert, bus à hydrogène, train à 1€ sont des exemples de ce que nous pouvons faire à la fois pour le climat et pour améliorer le quotidien des citoyens. Le moral des Français est extrêmement pessimiste, je veux poursuivre mon action en transmettant mon énergie, une énergie positive au service des habitants.

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Vous êtes une figure montante et atypique du PS. Avez-vous des ambitions nationales ?

J’ai une voix singulière parce que mon parcours est atypique. Je viens d’un milieu très modeste où personne ne faisait de politique autour de moi. J’ai encore en moi les stigmates des fins de mois difficiles, je sais ce que c’est de bosser dur la journée et de ne pas s’en sortir. Je pense qu’il faut plus de gens à Paris pour porter la voix de ceux qui se sentent loin de tout géographiquement, et loin des élites qui prennent des décisions ou débattent de sujets qui paraissent loin des problèmes du quotidien. Il faut prendre soin de tous ces territoires, quartiers populaires, périurbains ou ruraux, qui se sentent abandonnés. Je veux contribuer à ce que les Français se sentent plus respectés et mieux associés. Mon ancrage populaire est ma force, et ma liberté.

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Le Parti socialiste doit-il changer de direction ?

Le Parti socialiste doit retrouver une ligne sincère et claire. Aujourd’hui, il est beaucoup trop divisé, il faut apaiser et rassembler. La direction a, ces dernières années, trop ménagé Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants. C’est le moment de l’affirmation et de la clarification, donc du changement. Aux grands tribuns qui se contentent de faire de grands discours, je préfère la modestie et l’efficacité de l’action. Nous devons démontrer que la gauche connait la réalité du quotidien de nos concitoyens et est capable de changer la vie des gens. Je veux redonner du souffle à la gauche de gouvernement, du souffle à la politique et du crédit à la France, loin des discours déclinistes qui font le lit de l’extrême droite.

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Envisagez-vous de vous porter candidate à la succession d’Olivier Faure ?

Il faut garder la tête froide et être déterminée. Ce qu’il faut c’est un cap, une vision et une volonté d’ouverture, sans compromission. Je contribuerai fortement au projet de justice sociale et de transformation écologique, par mes idées, celles portées avec force et réussite par nos territoires, au sein d’un collectif soudé pour notre pays.

LGV, A 69 : "Des projets validés"

Sur la LGV, avez-vous des craintes de retards ou de blocages ?

Non, pour l’instant, nous avons la garantie du financement de l’État. Les travaux sont engagés, et il est hors de question de revenir en arrière. Cela fait des années que nous nous battons pour obtenir cette infrastructure essentielle au développement de l’Occitanie.

Bien sûr, nous devons rester vigilants face aux recours juridiques et aux tentatives de blocage, mais la LGV est un projet validé, financé et indispensable.
Le gouvernement, les collectivités et les entreprises sont mobilisés pour que cette ligne voie le jour au plus vite.

Je continue à mettre la pression pour que le calendrier soit respecté. L’objectif reste une mise en service autour de 2032, mais je pousse pour qu’on se rapproche de 2030. Nous avons trop attendu, il faut maintenant avancer concrètement.

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Sur l’A69, vous maintenez votre soutien malgré les oppositions ?

Oui, c’est un projet qui répond à une demande locale forte. Je rappelle que les habitants du sud du Tarn sont majoritairement favorables à cette infrastructure. Aux dernières élections, les candidats opposés à l’A69 ont été largement battus, ce qui montre que ce n’est pas une contestation généralisée.

Il faut aussi être clair : l’A69 n’est pas un ‘projet’, c’est un chantier en cours. Les ouvrages d’art sont déjà réalisés, et des centaines de millions d’euros de travaux ont été engagés.
Je respecte le droit à manifester, mais je suis ferme sur un point : nous sommes dans un État de droit.

Les ZAD et les tentatives d’occupation illégales ne peuvent pas empêcher un projet légalement validé et soutenu par la majorité des élus et des habitants concernés. L’État doit garantir le respect des décisions prises démocratiquement.

 
 


12/02/2025
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