Le Président n’exclut pas de lancer des produits d’épargne pour soutenir le financement de programmes de défense et l’augmentation de l’effort de guerre.
Comment soutenir le financement de programmes de défense et l’augmentation de l’effort de guerre face à l’escalade des capacités de nos principaux adversaires
? Jeudi 20 février, lors d’un échange sur les réseaux sociaux avec des internautes autour de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a répondu qu’il n’excluait pas
de lancer des produits d’épargne
et de faire appel à la nation
pour financer certains programmes
de défense.
Face aux impératifs de l’économie de guerre, l’État pourrait effectivement chercher des moyens de mobiliser l’épargne privée et de la réorienter vers l’industrie de défense et vers les secteurs stratégiques.
Utilisation du Livret A ?
La proposition présidentielle ne constitue pas une nouveauté. La création d’un Livret d’épargne défense ou l’utilisation du Livret A sont des solutions proposées par des députés depuis 2023. Mobiliser les Livrets A, ce serait assurer une manne pour l’industrie de la défense, puisque l’encours du seul Livret A dépasse les 400 milliards d’euros. Ce qui correspond à un peu plus de 6,5 % de l’épargne des Français.
Mais l’idée a déjà été retoquée plusieurs fois par le gouvernement sous la pression de partis politiques, de syndicats et d’associations pour qui le Livret A, ce n’est pas pour l’armement, mais pour le logement social !
À défaut de Livret A, il reste les actions et les assurances-vie, qui sont les placements préférés des Français et constituent un pactole de 2 400 milliards d’euros, soit 38,5 % de l’épargne des Français.
En cas d’échec d’une mobilisation générale de l’épargne privée, le gouvernement pourra toujours décider d’un emprunt d’État forcé, comme les quatre lancés entre 1915 et 1918.