3861-Élisabeth Borne appelle l’exécutif à ne pas « légiférer à chaud, ni dans l’émotion » 1 post
Dans une interview accordée au Parisien, Élisabeth Borne a lancé un appel au calme en matière de sécurité. Une prise de position qui sonne comme une réponse à peine voilée à ses collègues Gérald Darmanin et Bruno Retailleau. La ministre de l'Éducation nationale a jugé nécessaire d' « éviter la surenchère de mesures éculées » dans le domaine régalien. « L'action du gouvernement ne se mesure pas en décibels sur les sujets régaliens », a-t-elle affirmé.
Favorable à une approche plus réfléchie, l'ancienne Première ministre invite l'exécutif à ne pas « légiférer à chaud, ni dans l'émotion », citant notamment le rapport sur l'entrisme, la mort d'Elias ou encore les violences le soir de la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions. Pour la numéro deux du gouvernement, il est impératif d'identifier les causes profondes de ces événements et d'y apporter « avec sang-froid des réponses cohérentes, efficaces et réalistes ».
Élisabeth Borne n'a pas non plus épargné son successeur à Matignon, Gabriel Attal, qui a proposé en mai dernier d'interdire le port du voile islamique aux mineures de moins de 15 ans. Une mesure jugée par elle « inconstitutionnelle » et « inapplicable ». Rappelant le grand principe de laïcité en France, elle a plaidé pour une véritable réflexion et des débats internes au sein du parti.
Toujours en phase avec son parti
Est-elle toujours en phase avec Renaissance, son parti, qui a pourtant majoritairement soutenu la mesure ? « Oui », affirme-t-elle, tout en reconnaissant que l'échéance présidentielle de 2027 pousse certains à « s'exprimer de façon très médiatique », quitte à glisser vers la droite. Quoi qu'il en soit, elle continue de défendre sans relâche le « bloc central », qu'elle juge plus efficace pour agir que l'alternance, fondée selon elle sur « des positions figées ».
Celle qui avait mis en oeuvre la planification écologique lorsqu'elle était à Matignon a également abordé la question environnementale. « Le dérèglement climatique est là ! L'effondrement de la biodiversité, aussi », a-t-elle déclaré, appelant à « se battre pour notre planète ». « On ne peut absolument pas baisser la garde », a-t-elle insisté. Candidate en 2027 ? Pas pour l'heure, élude-t-elle : « Je n'ai pas envie de rentrer là-dedans ».