4140-Devant l’ONU , Emmanuel Macron acte la reconnaissance de l’État de Palestine

Devant l’ONU à New York, Emmanuel Macron acte la reconnaissance de l’État de Palestine

Article de envoyé spécial à New York Adrien Jaulmes

 

 

 

 

La France reconnaît «l'Etat de Palestine», «pour la paix» entre Israéliens et Palestinien, affirme Emmanuel Macron© Figaro Live

«Le temps de la paix est venu», a lancé Emmanuel Macron à la tribune des Nations unies. «Je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine», a-t-il proclamé sous les applaudissements. « Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas . Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza , les massacres et les populations en fuite. Le temps est venu car l’urgence est partout. Le temps de la paix est venu, car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir», a répété le président français

call to action icon

La reconnaissance d’un État palestinien par la France a ouvert lundi de façon inhabituelle la semaine de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Le président français a fait son annonce dans une conférence conjointe avec l’Arabie saoudite dans la salle de l’Assemblée à New York. Son allocution a été suivie par celle du ministre saoudien des Affaires étrangères, Faycal Ben Farhane, qui a appelé les « autres pays à prendre une mesure historique similaire qui aura un impact important pour soutenir les efforts vers la mise en place de la solution à deux États, parvenir à une paix totale au Moyen-Orient et trouver une nouvelle réalité où la région peut jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité ».

«Le peuple Palestinien n’est pas un peuple en trop»

La France n’est pas le premier pays à reconnaître ainsi l’État Palestinien, plus d’une centaine d’États membres de l’ONU l’ayant déjà fait. Mais elle est la première puissance occidentale et le premier membre permanent du Conseil de Sécurité à prendre une telle décision. Elle devrait être suivie par d’autres pays, dont le Royaume-Uni, autre membre permanent du Conseil, ainsi que le Canada, l’Australie et le Portugal. Mais manque celui, pourtant essentiel, des États-Unis, qui ont exprimé leur mécontentement à propos de la décision française. La porte-parole de la Maison-Blanche a fait savoir que le président Trump considérait la décision française comme « une récompense pour le Hamas ». La délégation palestinienne ne s’est pas vue accorder de visas par les États-Unis pour venir assister à l’Assemblée générale. L’initiative a aussi tendu les relations de la France avec Israël. Benyamin Netanyahou a répété dimanche qu’il n’y aurait pas d’État palestinien et a menacé d’étendre la  colonisation en Cisjordanie.

 

« Certains diront qu’il est trop tard, d’autres qu’il est trop tôt », a dit Emmanuel Macron à la tribune. « Une chose est sûre, nous ne pouvons plus attendre... Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple Palestinien n’est pas un peuple en trop. La reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens n’enlève rien aux Israéliens », a aussi assuré Macron.

« En 1947 cette assemblée décidait du partage de la Palestine entre deux États, l’un Juif, l’autre Arabe, consacrant l’établissement de l’État d’Israël, accomplissant le destin de ce peuple persécuté», a-t-il aussi rappelé. «La promesse d’un État arabe reste jusqu’à ce jour inachevé. Un long chemin d’espérance et de désespérance que Palestiniens et Israéliens ont parcouru à leur manière. Nous portons la responsabilité collective d’avoir failli à bâtir une paix juste et durable au Proche-Orient. C’est l’évidence même qui s’est imposée à nous le 7 Octobre quand Israël a subi la pire attaque terroriste de son histoire… Nous la condamnons sans aucune nuance ».

 

 

Macron a aussi invoqué« l’amitié avec Israël» « a qui notre engagement n’a jamais fait défaut». «Jamais la France n’a manqué à Israël quand sa sécurité était en jeu, y compris face aux frappes iraniennes». Mais il a critiqué la poursuite des opérations à Gaza contre le Hamas ». « Rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza ! », a-t-il lancé. «Tout commande au contraire d’y mettre un terme définitif maintenant pour sauver des vies ; celles des otages et celles des civils palestiniens ».

« Le temps est venu, car le pire peut advenir », a aussi prévenu Macron, « qu’il s’agisse du sacrifice de tant d’autres civils, l’expulsion de la population de Gaza vers l’Égypte, de l’annexion de la Cisjordanie, de la mort des otages détenus par le Hamas, ou des faits accomplis qui changent de façon irréversible la situation sur le terrain... Au point où nous en sommes, il est à craindre que les accords d’Abraham ou de Camp David soient remis en cause par l’action d’Israël et que la paix devienne impossible pour longtemps au Moyen-Orient. Il pèse donc sur nous une responsabilité historique. Nous devons tout faire pour préserver la possibilité même d’une solution à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité ».

« Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop». Emmanuel Macron a aussi répondu aux critiques, notamment américaines, selon lesquelles son initiative offrait une victoire diplomatique pour le Hamas. «Cette reconnaissance de l’État de Palestine est une défaite pour le Hamas comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite ».

«Rendre justice au peuple palestinien»

Emmanuel Macron a cependant posé comme condition à l’ouverture d’une ambassade la libération des otages détenus par le Hamas. Il a aussi exigé « le désarmement et le démantèlement » du Hamas. « Le Hamas a été vaincu sur le plan militaire… Il doit l’être sur le plan politique », a insisté le président français. Il a aussi décrit les étapes successives qui devront selon lui aboutir à la création d’un « État de Palestine souverain, indépendant, et démilitarisé ». « Dès lors que le cessez-le-feu aura été agréé, c’est un effort massif que nous devrons produire collectivement pour porter secours à la population de Gaza… Le deuxième temps est celui de la stabilisation et de la reconstruction à Gaza ». Il a décrit « une administration de transition intégrant l’Autorité palestinienne… accompagnée de forces de sécurité dont nous accélérerons la formation », qui « aura le monopole de la sécurité à Gaza, et mettra en œuvre le démantèlement et le désarmement du Hamas». 

Macron a aussi promis que la France pourra apporter son soutien à « une mission internationale de stabilisation et à soutenir, avec ses partenaires européens, la formation et l’équipement des forces de sécurité palestiniennes». Il a aussi évoqué la possibilité du « déploiement d’une mission de soutien civil et sécuritaire, en liaison avec les autorités palestiniennes, avec le consentement des autorités israéliennes ».

« Le temps est venu de rendre justice au peuple palestinien et ainsi de reconnaître un État de Palestine, frère et voisin, à Gaza et en Cisjordanie  et à Jérusalem  », a conclu Macron. « Le temps est venu de chasser de ces terres le visage hideux du terrorisme et de bâtir la paix. Oui, bâtir la paix, c’est ce qui nous rassemble ici. C’est un choix à faire et c’est notre devoir. La paix est beaucoup plus exigeante, beaucoup plus difficile que toutes les guerres ».



23/09/2025
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 375 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion