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Défense et retraites, un même combat, une solution: les fonds de pension

Syndicats et patronat se réuniront, jeudi, pour une nouvelle séance sur le financement des retraites. En dehors de donner un peu d’air politiquement à François Bayrou, en laissant l’illusion aux opposants de l’âge de départ à 64 ans qu’une autre voie serait possible, le conclave n’avait déjà pas vraiment de sens avec l’audit, implacable, de la Cour des comptes. Au regard de la nécessaire augmentation des dépenses militaires d’une France surendettée et étranglée fiscalement, à quoi sert-il ? Le salut ne viendra-t-il pas d’une sérieuse réduction des dépenses publiques, sociales notamment ?
Il est à craindre pourtant qu'à l’exception du Medef et de quelques responsables patronaux, cet aréopage, scotché mordicus à une grille de lecture dépassée, ne continue à fantasmer sur une chimérique alternative à la réforme de 2023.
Sur le papier, jamais les planètes n’ont été aussi alignées pour explorer, au moins pour une partie du système de retraite, la solution de la capitalisation collective. Elle permettrait le développement d’entreprises françaises au savoir-faire reconnu, particulièrement dans le domaine de la défense, élevé aujourd’hui au rang de priorité. Un secteur d’autant plus attractif qu’il vit de commandes publiques, obéit à des cycles industriels longs et affiche des perspectives de rentabilité synonymes, pour des épargnants-cotisants, de rendements supérieurs à ce qu’offre l’actuel régime par répartition, exsangue. Bref, on ferait d’une pierre, deux coups : assurer sur le court terme le financement d’une activité clé pour notre souveraineté, et celui d’une partie des retraites sur le long terme.
Des fonds de pension publics investissant dans la défense existent en Suède ou en Corée du Sud et ce, de façon très encadrée. Le moment historique que vit la France commande de s’y intéresser, de s’en inspirer en mettant au rebut les œillères idéologiques du passé.