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De quoi la crise agricole est-elle le nom ?
Il serait erroné de croire que cette crise agricole d'une ampleur inédite a commencé le 15 janvier à l'initiative de l'éleveur Jérôme Bayle avec le premier barrage de l'autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), et qu'elle pourrait se terminer par une réponse positive centrée sur quelques mesures sectorielles, aussi utiles soient-elles
Cela faisait en effet plusieurs mois que, partout en France, à l'instigation des fédérations locales de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, agriculteurs, céréaliers, éleveurs mettaient à l'envers des milliers de panneaux signalétiques des entrées de communes. Le symbole était clair : signifier que l'on « marche sur la tête ». Cette grogne agricole, que le gouvernement a totalement ignorée, ne se taira donc pas tant que les choses ne seront pas remises à l'endroit.
Un projet de société décroissante au détriment de l'acte de production
On marche en effet sur la tête depuis qu'une forme de défense de l'environnement, qui est trop souvent le cache-sexe d'un projet de société décroissante, s'est imposée comme priorité politique au détriment de l'acte de production, tant agricole qu'industriel, qui était il y a encore peu d'années considéré comme prioritaire pour la République. Aujourd'hui, le monde agricole vit dans sa chair cette inversion de priorité qui le met en péril. Ainsi, le fait même de produire - ce qui implique inévitablement de modifier son environnement - apparaît comme un crime de lèse-Nature, voire même un écocide en puissance. Et ceux qui le commettent sont pourchassés comme des criminels par cette nouvelle police de l'environnement qu'est l'Office français de la biodiversité (OFD). La placer simplement sous la tutelle du préfet, de façon permanente ou non, ne sera pas de nature à calmer la colère de ce mouvement.