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Congrès du PS : Nicolas Mayer-Rossignol, le challenger qui veut changer le parti

Face au premier secrétaire sortant, mais aussi face au troisième candidat, le chef des députés PS Boris Vallaud, Nicolas Mayer-Rossignol a assuré samedi, lors d’un meeting à Paris, qu’il serait « le futur premier secrétaire » du parti. Il a défendu « un socialisme clairement à gauche et clairement républicain » et « un parti du travail et qui travaille », une formule qui sera « notre feuille de route pour les années à venir », a-t-il affirmé.
Apparu en 2023 sur la scène politique nationale en se présentant contre le premier secrétaire sortant du PS, Nicolas Mayer-Rossignol avait été battu sur le fil, sur un score qu’il n’a jamais reconnu, accusant son adversaire de tricheries. Deux ans après, il a réussi à reprendre les rênes d’une coalition anti-Faure, -même s’il dément cette formule- en fusionnant son courant avec celui de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, et celui des députés Philippe Brun et Jérôme Guedj.
Rassembler. Une « dream team » (équipe de rêve), selon lui, qui compte aussi la présidente d’Occitanie Carole Delga, le maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) Karim Bouamrane, et le patron des sénateurs Patrick Kanner tous présents au meeting. Mais Nicolas Mayer-Rossignol, 48 ans, a dû batailler pour s’imposer: « On a regardé qui était le plus à même de rassembler. J’ai prouvé ma détermination et mon leadership », balaye l’élu.
Celui qui a annoncé en novembre être atteint d’un cancer de la vessie depuis 2022 - il est en rémission depuis un an avec toujours « une épée de Damoclès au dessus de la tête » - raconte que cette épreuve lui a donné « une envie de vivre et une énergie supplémentaires ». Assurant ne pas être dans la revanche, l’édile résolument anti-LFI, explique que « c’est le dernier moment pour nous pour réorienter la gauche », en proposant le « changement contre le statu quo » et « la clarté » de la ligne face au « flou » de la direction sortante.
Partisan d’une « affirmation socialiste », celui qui avait refusé la Nupes en 2022 mais soutenu le Nouveau Front populaire lors des législatives 2024, promet de ne faire « aucune alliance » avec La France insoumise. Sans exclure toutefois des désistements républicains au profit de la formation de gauche radicale en cas de risque RN. « Qu’est-ce qu’il a produit de nouveau, à part dire pas LFI? « , interroge un partisan de Boris Vallaud, regrettant que le courant du Rouennais rejoue « des règlements de comptes déjà réglés » depuis qu’Olivier Faure a pris ses distances avec le parti mélenchoniste.
Grand PS. Nicolas Mayer-Rossignol prône la création d’un grand parti socialiste (un « GPS », sourit-il), avec un objectif de 100 000 adhérents, contre 39 800 actuellement, agrégeant « ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur », comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. C’est de là qu’émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027, estime-t-il. « Mayer-Rossignol estime qu’il faut un candidat socialiste qui va s’imposer aux autres. Mais le truc de dire on est la grande gauche de gouvernement on a vu ce que ça a donné avec Anne Hidalgo » à la présidentielle de 2022 (1,7 %), se désole l’eurodéputé Pierre Jouvet, proche du premier secrétaire sortant.
Le maire de Rouen, qui a obtenu le soutien de l’ex-Premier ministre Lionel Jospin, assure qu’il n’a aucune ambition présidentielle. Sa priorité à la tête du parti sera les municipales de 2026, pour lesquelles il prévoit un « plan de bataille » dès sa victoire, a-t-il annoncé lors de son meeting, promettant aussi « un plan de préparation à une éventuelle dissolution » dès le mois de juin.
Ce guitariste à ses heures perdues rappelle qu’il est le seul des trois candidats à exercer des responsabilités locales. A la tête de la métropole rouennaise, « l’union de la gauche et le rassemblement, je dois le faire tous les jours », argumente-t-il. Alors qu’Olivier Faure le juge soutenu par « tous les sociaux-libéraux », Nicolas Mayer-Rossignol rétorque qu’il « n’a pas de leçons de gauche à recevoir », relevant qu’il a voté contre le traité européen de 2005 et qu’il n’a lui « jamais travaillé avec François Hollande ».
Cécile AZZARO
© Agence France-Presse