Fanny Guinochet La Tribune Dimanche

L’ouverture du conclave par le Premier ministre le 17 janvier, au ministère du Travail à Paris. Tous les partenaires sociaux étaient alors présents.
latribune.fr
Fanny Guinochet La Tribune Dimanche
L’ouverture du conclave par le Premier ministre le 17 janvier, au ministère du Travail à Paris. Tous les partenaires sociaux étaient alors présents.
latribune.fr
C'est l'ultime volte-face. La dernière chance pour trouver un accord, après des mois de discussions. Dans ce conclave, les portes ont claqué - FO, la CGT et l'U2P sont partis. Une fois n'est pas coutume, le clan patronal s'est déchiré... Sous la houlette de Jean-Jacques Marette, placé en médiateur par Matignon, patronat et syndicats disposent encore de quelques heures pour batailler. Medef et CFDT doivent échanger ce dimanche, avant la dernière séance de négociation, mardi, qui promet d'être houleuse.
À Matignon, François Bayrou surveille presque heure par heure les échanges. Le Premier ministre martèle « qu'un chemin est possible », que sa méthode, à laquelle personne ne croyait il y a encore quelques jours, est susceptible d'ouvrir une voie. « Cette semaine, alors qu'on partait de positions très éloignées, il me semble que les choses ont quelque peu avancé, confiait-il vendredi soir à La Tribune Dimanche.
Propos recueillis par Fanny Guinochet
Les syndicats et le patronat doivent rendre leurs conclusions sur l'avenir des retraites mardi 17 juin.
LTD/CYRILLE GEORGE JERUSALMI
LA TRIBUNE DIMANCHE — Quel bilan tirez-vous de ce conclave ?
PATRICK MARTIN — Dès l'origine, nous trouvions malencontreux de rouvrir le sujet même si les syndicats y tenaient. Rediscuter de cette réforme nous paraissait décalé par rapport à la situation financière du pays. Mais notre responsabilité est de participer à ces discussions. Même si tout au long de ce conclave, la question de se retirer, comme l'a fait l'U2P, s'est posée de manière récurrente.
Pourquoi ne pas lâcher sur l'âge légal de 64 ans ?
Parce que c'est vital. Les rapports de la Cour des comptes comme du COR (Conseil d'orientation des retraites) montrent que, malgré un âge légal de départ à 64 ans, le régime reste déficitaire. Aucune autre solution n'est robuste. Dire que l'on va compenser par la suppression d'une niche fiscale ou autre subterfuge n'est pas sérieux. Nos partenaires européens, l'OCDE, le FMI... nos créanciers nous regardent avec sidération et inquiétude. Revenir sur les 64 ans serait un terrible signal. Reculer l'âge permet aussi de faire progresser le taux d'emploi et d'améliorer la croissance. Cela répond aux attentes des Français qui souhaitent plus de pouvoir d'achat et des régimes sociaux qui les protègent.
********************************************************************
Fonction publique
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 375 autres membres