2912- Nouvelle Revue de presse 22 posts
Ces douze jurés qui font trembler Donald Trump
Au siècle dernier, un candidat à la présidence des États-Unis avait fait campagne au fond de sa prison. Rien ne dit que
Donald Trump en fasse autant, car le juge qui fixera la peine découlant de sa condamnation pénale dans l’affaire Stormy
Daniels pourrait lui épargner cette avanie en prononçant un sursis, une assignation à résidence ou un travail d’intérêt général.Mais le verdict des 12 jurés de Manhattan déclarant l’ex président coupable de chacun des 34 chefs d'inculpation du procès a rendu la course à l’élection américaine encore plus stupéfiante.
Dans son entreprise de délégitimation de la justice, Trump a franchi une nouvelle marche en se déclarant « prisonnier politique » d’un système « corrompu », d’un juge « partial » et de rivaux démocrates « fascistes ». Ne se donnant plus de limites dans son discours d’autojustification, il peut espérer que ce verdict, inédit pour un ex-locataire de la Maison-Blanche, échauffe davantage, si c’était possible, le soutien de ses inconditionnels partisans.
Parmi eux figure un certain Vladimir Poutine qui a fait dire par son porte-parole que l’on cherchait aux États-Unis à «éli- -miner des adversaires politiques ».Voilà de quoi faire se retourner dans leurs tombes tous les opposants russes liquidés
physiquement sur ordre du Kremlin. Pourquoi se gêner ? Mais il n’est pas sûr qu’au final ce cynisme écoeurant serve le milliardaire républicain dont la victoire en 2016 fut tant désirée à Moscou.
Touché mais pas coulé, l’inoxydable Trump attend l’autre verdict, celui des électeurs le 5 novembre. Mais pourra-t-il les rencontrer ailleurs que dans les prétoires ou dans les médias, lui dont l’agenda judiciaire est chargé comme une mule ? L’autre question est de savoir si l’odeur de scandale qui entoure sa tentative de reconquête du pouvoir n’est pas devenue irrespirable pour l’Américain moyen.
À quoi va bien pouvoir ressembler le débat du 27 juin avec J Biden, à deux semaines du prononcé de la peine encourue par Trump et de la convention républicaine qui doit adouber le sulfureux vainqueur de la primaire ? Et s’il réussissait son impensable « come-back » au Bureau ovale, sur quel territoire inconnu entraînerait-il une démocratie dont il piétine les principes ?
Dans la foulée du verdict de Manhattan, l’actuel président a fait dire à son entourage que « personne n’est au-dessus des lois ». Ce commentaire est amplement suffisant.
Éditorial Sud-Ouest Christophe Lucet
- Mélenchon, le diable s’habille en Gaza
Dimanche 2 juin, le chef de file de LFI a jugé que « l’antisémitisme reste résiduel en France » dans une note de blog entièrement dédiée à « la déchéance de l’officialité médiatique » que caractérise, selon lui, l’interview de Benjamin Netanyahu sur TF1/LCI. Annoncée à 7,5 % à moins d’une semaine des élections européennes, la liste de Manon Aubry pense pouvoir créer la surprise grâce à la mobilisation de l’électorat populaire sur Gaza.
C’est le genre de soirées de « l’officialité française » dont Jean-Luc Mélenchon a horreur. Ce lundi soir, sous les dorures du théâtre Antoine, le Tout-Paris a répondu présent à l’invitation de La Règle du jeu, la revue littéraire fondée par Bernard Henri-Lévy. Politiques, intellectuels, journalistes et éditorialistes, comédiens et artistes se sont réunis pour dire leur écœurement face au retour de l’antisémitisme en France.