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Gaza, Liban, Ukraine… Ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron devant l’Assemblée générale de l’ONU
Le président français Emmanuel Macron a prononcé ce mercredi un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, rappelant le soutien de Paris à l’Ukraine, et affirmant sa volonté de faire cesser l’escalade au Moyen-Orient.
Le chef de l’État a regretté que la trêve olympique soit « restée lettre morte », estimant que « les dangers d’une diplomatie impuissante sont là, chaque jour devant nous ». « Chaque jour, l’humanité semble se fragmenter davantage, alors que les circonstances exigent de trouver des réponses connues », a-t-il encore déploré, martelant sa volonté de « bâtir un ordre international juste ».
Protection des civils, au Proche-Orient comme en Ukraine
Emmanuel Macron a appelé à « restaurer les termes de la confiance et du respect entre les peuples, en leur montrant une égale attention », assurant qu’« une vie égale une vie ». Selon lui, « la protection des civils doit rester notre boussole : ne laissons pas l’installer l’idée que les morts de l’Ukraine sont ceux du Nord, et que ceux de Gaza sont ceux du sud », a-t-il dit, faisant également référence aux conflits en Birmanie et au Soudan.
Après ces termes généraux, le locataire de l’Élysée a évoqué la guerre entre l’Ukraine et la Russie, assurant que « la France fera tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Ukraine tienne bon, se mette hors de danger et obtienne justice », a-t-il dit, ajoutant que Paris continuerait « de lui fournir des équipements indispensables à sa défense ».
Alors que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky doit présenter devant les Nations Unies son « plan de la victoire », Emmanuel Macron a souligné que la France « soutiendra la remarquable résistance du peuple ukrainien », dans l’objectif de « construire une paix solide pour l’Ukraine et l’Europe ».
« Il est impératif que les armes se taisent à Gaza »
Emmanuel Macron a ensuite orienté son discours vers le Proche-Orient. Après avoir rappelé la « ferme condamnation » de Paris sur les attaques du Hamas perpétrées le 7 octobre et appelé « solennellement » à la libération des otages, le chef de l’État a déclaré fermement que la guerre menée par Israël à Gaza n’avait « que trop duré ».
« Il est impératif que les armes se taisent à Gaza », a-t-il encore martelé, appelant à ce que « les humanitaires reviennent et que les civils soient enfin protégés ». « La France participera à toute initiative qui sauvera des vies », a-t-il encore ajouté.
Emmanuel Macron a rappelé qu’Israël avait « le droit légitime de protéger les siens », mais que les morts palestiniens « sont une source de haine, de ressentiment ». « Il faut que le cessez-le-feu vienne au plus vite. C’est une question de volonté politique », a-t-il encore dit. Le chef de l’État a, par là même, rappelé l’engagement de la France pour une solution à deux États, et le soutien de Paris à l’Autorité Palestinienne.
« Il ne doit pas y avoir de guerre au Liban »
Toujours à la tribune de l’ONU, le président Macron s’est également exprimé sur l’escalade en cours entre Israël et le Hezbollah libanais. Lundi, les frappes israéliennes avaient fait 558 morts, dont des femmes et enfants, et plus de 1 800 blessés, selon les autorités libanaises, le bilan le plus lourd en une journée depuis la fin de la guerre civile dans ce pays (1975-1990). « Il ne peut pas et il ne doit pas y avoir de guerre au Liban », a affirmé Macron, souhaitant « empêcher une explosion régionale ».
« Le Hezbollah prend depuis trop longtemps le risque insoutenable d’entraîner le peuple libanais dans la guerre », a regretté le président français. « Nous appelons Israël à cesser l’escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs sur Israël », a-t-il poursuivi, estimant que l’État hébreu ne pouvait pas « sans conséquence étendre ses opérations au Liban ». Emmanuel Macron a également annoncé que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se rendra en fin de semaine au pays du Cèdre.Le président français est également revenu sur les relations entre la France et l’Afrique, appelant à de « nouveaux partenariats ». Il a estimé que Paris avait « beaucoup fait pour le continent africain, notamment au Sahel », avant que les coups d’États dans la région conduisent à « tirer des conclusions légitimes ».
Le président français a également appelé à « limiter » le droit de veto au Conseil de sécurité en cas de « crime de masse », dans le cadre d’une réforme pour rendre l’organe clé des Nations unies plus efficace.
Alors que de plus en plus d’États demandent l’élargissement du Conseil, une réforme de sa composition seule « ne suffirait pas à lui rendre son efficacité et je souhaite donc que cette réforme permette aussi de changer les méthodes de travail, de limiter le droit de veto en cas de crime de masse, et de se concentrer sur les décisions opérationnelles que nécessite le maintien de la paix et de la sécurité internationale », a déclaré Emmanuel Macron.