2336-"C'est une victoire pour Emmanuel Macron 7 posts

Guy Verdier est à Marseille.Merci Françoise pour ce partage 

Françoise Berthou

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ANALYSE. Réforme des retraites : "C'est une victoire pour Emmanuel Macron"
 
Pour Roland Cayrol, politologue au CEVIPOF, le Président "doit parler aux Français par le moyen classique de la télévision pour faire le point sur la période dès la semaine prochaine".
 
Quelle analyse tirez-vous de ces décisions du Conseil constitutionnel ?
 
Elles ne me surprennent pas. La validation des principales mesures de la loi et la censure des cavaliers sociaux qui ne correspondent pas à l'objet premier de la loi était attendue. Le Conseil réfute juridiquement et politiquement les arguments des parlementaires qui l'avaient saisi. Il donne raison au gouvernement pour le cavalier législatif, la sincérité des débats au Parlement. Les 64 ans sont validés ainsi que l'accélération des dispositions Touraine. Le Président va très rapidement promulguer la loi.
 
Et sur le RIP ?
 
On savait que la demande semblait juridiquement inacceptable car on ne peut pas imposer au Parlement de ne pas prendre de mesure d'âge sur les retraites. D'ailleurs, une nouvelle demande a été déposée dès jeudi soir. La décision sera rendue le 3 mai. Elle est rédigée de façon à être plus acceptable mais le Conseil aura un problème d'opportunité à valider une loi et accepter un référendum trois semaines après qui viserait à la modifier.
 
C'est une victoire pour Emmanuel Macron ?
 
Évidemment, il a franchi l'étape ultime dans ce qu'il appelle le processus démocratique. La juridiction constitutionnelle juge en droit et en opportunité politique et a bien senti que sa responsabilité était importante.
 
Et une victoire pour Élisabeth Borne ?
 
C'est une victoire pour le pouvoir exécutif. Ils ont chacun leur partition, lui fixant le cap, inflexible sur les mesures d'âge, et elles essayent de faire passer la sauce auprès des organisations syndicales, notamment dans les discussions avant la présentation du texte.
 
Une victoire face au monde social ?
 
C'est une victoire politique, reste à savoir comment la société va répondre, comment les déceptions vont se traduire, s'il va y avoir une mise en caisse du Conseil constitutionnel dans son existence et son mode de désignation, s'il va y avoir à nouveau des protestations diverses. L'unité syndicale a tenu ce soir. Leur prochaine grande étape est le 1er mai. Ils veulent en faire un grand jour unitaire de protestation avec la retraite mais certainement aussi l'inflation, les salaires, les conditions sociales, le travail, la pénibilité. Et n'ira certainement pas voir le président de la République avant.
 
Élisabeth Borne a tout de suite dit qu'il n'y avait ni vainqueur, ni vaincu... L'heure est à l'apaisement ?
 
C'est ce que tout le monde va essayer de faire du côté du pouvoir. Il faut jouer deux choses : l'apaisement en ne donnant pas l'impression d'avoir gagné contre un mouvement social majoritaire dans l'opinion et essayer de mettre en branle quelque chose qui ressemble vraiment dans les mois qui viennent à une véritable conférence sociale. On est le seul pays d'Europe où il n'y a pas de négociation sociale nationale. Elle fonctionne bien dans l'entreprise et dans les branches. Il y a une nécessité de co-construction entre le politique et les forces syndicales.
 
En attendant, le 1er mai, Emmanuel Macron doit-il reprendre la parole ?
 
Oui, il doit parler aux Français par le moyen classique de la télévision pour faire le point sur la période dès la semaine prochaine. C'est indispensable.
 
Quelles conséquences politiques retirées de cette séquence des retraites ?
 
Comme a dit Élisabeth Borne, il faut une période de convalescence, de décence comme l'a dit Laurent Berger. Emmanuel Macron ne peut pas immédiatement faire comme s'il ne s'était rien passé. Il faut accuser le coup, rejouer le jeu du dialogue, renouer les fils, essayer de créer une entente avec les Républicains plus compréhensibles pour les deux côtés. Il faut laisser du temps au temps.
 
Le risque de l'immobilisme existe ?
 
Je ne crois pas. Les uns et les autres ont intérêt à montrer que le quinquennat n'est pas fini, il existe des tas de réformes dont la France a besoin. L'exécutif ne peut pas se mettre en veille.
 
Avec la Première ministre, Élisabeth Borne ?
 
Oui, il va la garder au moins quelques mois. Emmanuel Macron aura peut-être besoin d'un nouveau leader de la majorité pour mener le combat des élections Européennes.


15/04/2023
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