Cette année, à LFI, le Black Friday – pardon, le « Vendredi racisé » – a débarqué en avance. Une opération électoraliste en grande pompe a débuté ce week-end, avec une offre exceptionnelle de démagogie à saisir sur leur plateforme de vente, gracieusement hébergée par l'Assemblée nationale.
Description du package : toujours à la pointe de l'innovation progressiste, LFI a lancé une vente flash avec cashback assuré, proposant ni plus ni moins que l'abrogation du délit d'apologie du terrorisme. Une proposition de loi tout en subtilité, pensée pour alléger la souffrance insoutenable de la petite sirène de Gaza, Rima Hassan, contrainte d'essuyer sa tristesse dans un keffieh cousu par des enfants pakistanais.
Les réactions outrées n'ont pas tardé. Le Hamas aurait même dénoncé une concurrence déloyale. Pendant ce temps, sur le marché politique, la concurrence s'étrangle : « Difficile de faire plus ignoble », s'est exclamé Bruno Retailleau, d'ordinaire si mesuré.
Réaction immédiate du service après-vente : face à la levée de boucliers, Mathilde Panot, responsable du back-office, a dû intervenir pour réajuster l'offre et la contextualiser dans un cadre plus global. « Cela n'a rien à voir avec nos intérêts personnels, mais avec la défense de l'État de droit. […] Aujourd'hui, le délit d'apologie du terrorisme est dévoyé, et cela constitue une atteinte à la liberté d'expression. »
Ah, par la sainte fistule du roi Cabu, LFI serait-il soudainement devenu « Charlie » ? Ou, pire encore, des aficionados des trumpistes anti-woke ? Réjouissons-nous : après des années d'errance et d'appels à la fatwa, LFI semble faire son grand retour dans la team « liberté d'expression », mais par la porte de sortie.
D'un retard, l'autre !
Pour la première fois de son histoire, la SNCF a innové : elle a été en avance ! Cette année, la grève de Noël a démarré dès le 21 novembre. Un véritable « Black Friday » du débrayage, un « Thanksgiving » de la perturbation. Les quatre syndicats de cheminots ont en effet appelé à la mobilisation dès la semaine dernière. Je les cite : « Un prélude à un mouvement plus dur et plus long : la grève reconductible de décembre. »
Quelle délicate attention de Sud Rail, toujours soucieux de notre bien-être ! Avec un talent tout français, ils ont inventé un concept inédit : le préliminaire syndical. Une sorte de lubrifiant social. Mais là où on atteint des sommets, c'est dans l'art de baptiser cette trouvaille : une « grève d'échauffement ». Génie hexagonal en action ! « Les gars, je vous rappelle que dans un mois, on ne fait rien. Ce serait bien de s'entraîner dès maintenant, histoire d'éviter un claquage le jour J ! »
Hélas, cette belle initiative de vivre-ensemble a été mollement suivie. Même les militants les plus zélés semblent rechigner à multiplier les heures de grève. Peut-être craignent-ils des représailles d'un Éric Ciotti en embuscade avec son baluchon de lois répressives ? Heureusement, la météo a pris le relais. La neige, ces flocons syndiqués par excellence, s'est jointe à la contestation. La tempête « Caeteno », saboteuse de caténaires, s'est invitée dans le mouvement, provoquant arrêts brutaux du trafic et retards en cascade. Alors, Madame Nature serait-elle de gauche ?
La question a sans doute traversé l'esprit des 200 passagers du TGV Hendaye-Paris, restés bloqués neuf heures dans leur wagon avant d'arriver à Bordeaux après un charmant détour par Pau, et ce, sans pouvoir descendre. Une situation digne d'un sketch de Chevallier et Laspalès : « Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes. » Arrivés à Montparnasse le lendemain en fin de matinée, ils auront droit à un remboursement à hauteur de 150 %. De quoi faire rugir de jalousie les désespérés de la prime charbon.