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Bayrou-PS : recette pour un accord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Parti socialiste veut rentrer dans le rang, l'exécutif veut bouger, et le ministre de l'Economie tente de faire « monter la mayonnaise » avec une méthode en tous points opposée à celle de Macron 2017 : les partis et les syndicats érigés en interlocuteurs responsablesCécile Cornudet

Cécile Cornudet (Dessin de Kim Roselier)

Par Cécile Cornudet Les Echos

Publié le 9 janv. 2025 à 18:50Mis à jour le 9 janv. 2025 à 19:08

Depuis les cuisines du gouvernement Bayrou, l'odeur d'un accord avec le PS commence à s'échapper. Les ingrédients en tout cas sont sur la table. Le Parti socialiste semble sincère dans sa volonté de s'affranchir de LFI. C'est du moins l'analyse que fait Eric Lombard, le ministre de l'Economie. Un parti dit de gouvernement ne peut se permettre de censurer une seconde fois, car il sait l'importance pour le pays d'avoir un budget. Il doit être un agent de stabilité, et pas seulement parce qu'à court terme, son parti ne serait pas prêt pour une présidentielle anticipée. En politique, le premier des ingrédients est le moment. C'est le bon.

Le ministre n'a plus qu'à « préparer la piste d'atterrissage dont ont besoin les partis de gouvernement pour 2027 », selon son expression. C'est le deuxième ingrédient de la recette. L'exécutif est prêt à bouger, et nettement plus qu'il ne l'était il y a encore trois mois. Il veut un budget pour redonner confiance aux acteurs économiques, dit-il. Et il veut durer. Y compris, semble-t-il, le chef de l'Etat qui sait la fragilité de sa situation. Fin décembre, il aurait jugé François Bayrou trop restrictif dans ses ouvertures sur les retraites et aurait mandaté Eric Lombard pour négocier un accord de non-censure. Jusqu'à détricoter son propre bilan ? « Pas le choix », dit un poids lourd. Depuis, le duo Bayrou-Lombard travaille main dans la main.

Suspension n'est pas tabou

A charge pour le ministre de l'Economie de « faire monter la mayonnaise ». En d'autres termes de mettre en oeuvre sa méthode, qui diverge trait pour trait de celle du Macron 2017. Considération pour les partis, respect pour les syndicats et petits mots gentils. Faure est « loyal », Tondelier « très pro », avec Roussel « on a de sympathiques désaccords ». « Je fais confiance aux partenaires sociaux », répète Eric Lombard, avant de s'autodéfinir comme « le gauchiste de service ».

Il écoute, donne du temps, accepte de sceller les « retrouvailles » de la gauche non LFI le mercredi soir à Bercy. Le PS, les Verts, le PC qui ne claquent pas la porte au moment du buffet, voilà qui ne s'était pas vu depuis longtemps. Pour résoudre la situation ultradégradée des retraites, il serait prêt à faire confiance aux partenaires sociaux. Avec quelles directives ? La question n'est pas tranchée. Mais le mot « suspension » de la réforme de 2023 n'est plus tabou, dit Olivier Faure, sans que le ministre ne le démente.

 

Devant la tournure que prennent les choses, la droite et le bloc central commencent à s'inquiéter. Oui mais voilà, y a-t-il quelqu'un pour croire qu'ils censureraient un gouvernement auquel ils participent ? Non.

 

Cécile Cornudet Les Echos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



12/01/2025
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