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Automobile : l’Europe doit apprendre de ses erreurs

Mieux vaut tard que jamais. La Commission européenne a dévoilé mercredi son plan de soutien au secteur automobile « en danger de mort », selon Stéphane Séjourné, son vice-président.
Promis, l’UE va sortir de sa « naïveté ». Promis, contre la féroce concurrence étrangère, chinoise notamment, des mesures vont être prises pour sortir de l’ornière et stimuler la compétitivité d’une filière qui emploie quelque 13 millions de personnes. L’objectif est toujours la décarbonation mais « flexibilité » est le nouveau maître mot, dans le cadre d’un « processus inclusif et collaboratif » avec les « parties prenantes » (sic).
Un jargon lénifiant et techno au possible pour expliquer qu’après avoir mis tant de bâtons dans les roues d’une industrie pour lui imposer une transition énergétique à marche forcée, l’Europe revient à la raison. Et encore, avec un plan qui relève davantage du gros pansement.
Pas de mea culpa, en revanche. Aucun examen de conscience pour avoir quasi sabordé l’une des rares activités où l’Europe tenait la dragée haute au reste du monde. C’est pourtant bien à Bruxelles que l’on a décidé de tourner le dos – trop vite – aux moteurs thermiques, dont les progrès en termes de consommation et d’émissions étaient indéniables, au profit de l’électrique, où la Chine a plusieurs longueurs d’avance, tant du point de vue de la technologie que des composants.
On apprend toujours de ses erreurs. Encore faut-il accepter d’en tirer des leçons. En l’espèce, l’idéologie a prévalu sur la réalité d’un marché. Comme si la seule contrainte réglementaire allait convaincre des consommateurs réticents à franchir le pas. L’industrie obéit à des cycles longs que le monde politique ignore. Un « retex » s’impose sur les aberrations du Green deal à la sauce auto. Faute de quoi, les mêmes causes produiront, ailleurs, les mêmes effets néfastes.