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Au PS, jeunes lions contre éléphants

EDITORIAL - La génération montante au PS aspire au pouvoir, mais ce sont Cazeneuve et Hollande qui ont le plus travaillé.

François Hollande et Bernard Cazeneuve au lancement du mouvement La Convention en juin 2023
 

Il ne faut pas désespérer de la gauche. Enfin, pas totalement. Ni même du Parti socialiste, bien qu’il se soit acharné à n’être plus que le reflet répulsif d’une comète qui a pu briller autrefois. Mais l’esprit progressiste lui-même n’a pas disparu, ni les raisons de rallumer les étoiles. Parce que la nuit des populismes assombrit plus que jamais l’horizon et qu’il faudra bien retrouver un chemin d’espérance. En commençant par ne pas se laisser abuser par l’hystérie des médias « bollorisés » qui tentent de faire prendre des vessies pour des lanternes et la France pour ce qu’elle n’a jamais été : une terre de repli et d’égoïsme xénophobe. Sans cœur. Sans esprit de justice. Une nation abandonnée à la droite extrême reviendrait à se nier soi-même.

 

La France est à droite ! On a fini par croire l’assertion martelée ad nauseam. Comme si nous avions renoncé au triptyque fondateur dans une adresse à nous-même comme au monde : « Liberté, égalité, fraternité. » Voilà qui est toujours inscrit aux frontispices de nos mairies. « La république nous appelle » et, si elle fait débat, nous ne sommes pas près d’y renoncer. Un exemple : la sécurité ne s’est-elle pas imposée comme valeur de droite ? On finirait par s’y résoudre, tant la gauche a délaissé ses engagements pour le progrès social. Mais l’ordre n’est celui des puissants que si on laisse le désordre frapper les classes populaires. Ce qui est le cas. Or, dans des villes tenues par les écologistes, telle Bordeaux, les élus se souviennent enfin qu’il leur revient de lutter contre l’insécurité et non continuer à psalmodier que la police tue. On s’y résout à embaucher une force municipale policière. Il ne faut donc pas perdre espoir, même si en matière d’immigration le réveil est plus tardif, voire incertain, tant la radicalité Mélenchon a plombé toute évolution. La clé est là : les sociaux-démocrates parviendront-ils enfin à ne plus être soumis aux Insoumis ?

 

Ce sont les « éléphants » qui ont le plus travaillé

L’instrumentalisation de la cause palestinienne par Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la connivence antisémite a poussé aux distances verbales. Mais les actes ne sont pas posés. Les élus ont des convictions, mais ils ont aussi des intérêts électoraux, par exemple les municipales qui les conduisent à mettre des mouchoirs sur leurs indignations. D’où l’intérêt du congrès socialiste, en juin : si Olivier Faure, habile à la manœuvre mais sans colonne vertébrale, si cet homme de tant d’abandons conserve la tête du parti, celui-ci sera condamné à n’être qu’une particule en orbite autour du corps encore céleste de Mélenchon. Le potentat gardera son autorité funeste sur une gauche impuissante.

 

L’opposition est une rente de situation et d’estime, l’irresponsabilité un confort. On garde les mains propres quand on n’a pas de mains. Mais cette impuissance frustre la génération montante, celle des socialistes Carole Delga, Nicolas Mayer-Rossignol, Karim Bouamrane ou Philippe Brun. Elle exaspère même. La volonté de renouer avec les classes populaires et d’accéder au pouvoir fait son chemin. Sans passer pour autant pas la case des anciens que sont Bernard Cazeneuve et François Hollande, deux éléphants dans la pièce qu’on ne veut pas voir. Ce sont pourtant eux qui ont le plus travaillé. L’ex-Premier ministre vient ainsi de sortir un livre de réflexions mordantes titré Un chien parmi les loups (éd. de l’Observatoire). Les dents des jeunes lions du PS sont moins acérées.



09/05/2025
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