2920-Joe Biden, notre meilleur allié./Les leçons du débarquement (S-O) 5 posts

 

Joe Biden, notre meilleur allié

Le président américain a prononcé des mots très forts qui placent l’enjeu là où il se situe vraiment. En Ukraine, il n’est pas question de quelques territoires contestés dont le sort pourrait se régler entre diplomates. Il s’agit de la sécurité de l’Europe tout entière, donc de la nôtre, nous Français
 
 
Jean-Dominique Merchet 2024
 

Né en 1942, deux ans avant le D-Day, Joe Biden est assurément un vieil homme fatigué, comme en témoignent les images des cérémonies de Normandie. Ce président américain n’en reste pas moins le meilleur allié possible pour l’Europe, cette grande Europe qui s'étend désormais de l’Atlantique à la Crimée.

 

 

 

De ce côté-ci de l’Atlantique, une question nous taraude pourtant. Meilleur allié, Joe Biden l’est-il simplement à cause de son âge ? Par le fait d’appartenir à une ancienne génération, instinctivement tournée vers l’ancien monde et qui serait en train de quitter la scène, à l’image des derniers vétérans ? Meilleur allié, l’est-il au contraire en dépit de son âge, en porte-drapeau d’une Amérique décidée à ne pas jeter ses valeurs par-dessus les moulins ? Ciblant le nationalisme égoïste de Donald Trump, Joe Biden assure que « l’isolationnisme n'était pas la réponse il y a quatre-vingts ans. Et ce n’est pas toujours pas la réponse aujourd’hui. »

 

Ainsi, devant les tombes de 9 388 soldats américains morts en libérant notre continent du nazisme, il a parlé de l’Ukraine, « envahie par un tyran » et que « nous n’abandonnerons jamais ». « Si nous détournons le regard, l’Ukraine tombera sous le joug russe, puis l’Europe entière tombera aussi. » Des mots très forts qui placent l’enjeu là où il se situe vraiment. En Ukraine, il n’est pas question de quelques territoires contestés, dont le sort pourrait se régler entre diplomates. Il s’agit de la sécurité de l’Europe tout entière, donc de la nôtre, nous Français.

 

Emmanuel Macron le pense aussi et c’est pour cela qu’il affirme, parfois isolé parmi ses pairs, que « nous ne devons rien exclure » pour que la Russie ne gagne pas cette guerre. Entre le « et puis l’Europe tombera aussi » de l’Américain et le « notre Europe peut mourir » du Français, il y a plus qu’un air de famille : un souci commun du destin de nos démocraties.

 

 

  

 
Thierry de Cabarrus
 
@tcabarrus
 
Après deux questions extrèmement désagréables d'Anne-Sophie Lapix, Emmanuel Macron agacé. "Je suis ici pour parler du Débarquement du 6jkuin 1944. Votre interview dira si je suis au dessus en dessous de mon rôle de président."
 
 
Image

 

 

80 ans après, les leçons du Débarquement

 

 

 

Ils avaient 19 ou 20 ans. Ils ignoraient sans doute l’existence de la France
et de la Normandie avant ce mois de juin 1944. Ils n’en auront vu que les
plages, de loin, avant de mourir en un éclair, les poumons remplis d’eau
de mer ou dépecés par la mitraille allemande. D’autres, dont on ne sait
pas s’ils ont été plus ou moins chanceux, y ont laissé un ou plusieurs
membres, victimes des mines planquées sous le sable. D’autres encore
ont survécu à l’enfer, derniers relayeurs d’une mémoire où brillent les
étoiles d’un drapeau et d’un idéal.


Il y a, en France, des lieux qui coupent le souffle, qui imposent le silence
et le respect parce qu’on y palpe la peur et la douleur. L’incompréhension
aussi de tuer, ou d’être tué par lui, un homme de son âge et
envers lequel on n’éprouve aucune haine puisqu’on découvre
juste son existence. Ainsi le village martyr d’Oradour-

sur-Glane, rayé de la carte de Haute-Vienne avec ses
643 habitants que massacrèrent sans compassion des SS à tête de
mort, le 10 juin 1944. Quatre jours plus tôt, c’était le Débarquement.
Ainsi le cimetière américain de Colleville-sur-Mer
et ses 9 388 croix blanches, d’une saisissante uniformité, alignées dans
l’herbe verte du Calvados.


Quatre-vingts ans ont passé. Les décennies, les siècles et même les faux
livres d’histoire réécrits par les tyrans, rien ne diminuera « la grandeur
d’un peuple prêt à mourir sur un sol qui n’est pas le sien », comme l’a
justement déclaré Emmanuel Macron lors de la cérémonie de commémoration,
aux côtés de Joe Biden, du roi Charles III ou du président
ukrainien Zelensky, invité exceptionnel de cet hommage aux soldats
morts pour la liberté. Notre liberté.


Le chef de l’État français a l’habileté de glisser des messages subliminaux
au coeur de ses discours. On pourrait donc percevoir un rappel de
son idée, pas du tout consensuelle, d’envoyer des militaires français ou
européens combattre sur le sol ukrainien. Un sol où, depuis février
2022, périssent par milliers des jeunes Russes. Eux aussi doivent se
demander pourquoi on sacrifie leur insouciance. Elle ne l’est pas au
nom de la liberté. Elle l’est à la paranoïa d’un tsar solitaire qui voit des
nazis et des ennemis partout mais compte des fidèles sbires au Parlement
européen. L’actuel et le futur, issu des urnes ce dimanche.
Ils font profil bas et montrent patte blanche pendant la campagne. Une
fois les isoloirs clos, ils reprendront l’accent russe.


Éditorial Sud-Ouest Benoît Lasserre

 

 



07/06/2024
5 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 374 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion