2904-A Rafah comme ailleurs c'est le même shéma sordide 1 post

 
 
Ferghane Azihari 
 
 
À Rafah comme ailleurs, c'est le même schéma sordide. Tandis que dans les conflits classiques, les belligérants qui s'efforcent de sauvegarder un peu d'humanité dans cet océan de barbarie qu'est la guerre évacuent leur population des lignes de front (comme en Ukraine), un groupuscule attaque son voisin depuis une zone peuplée de femmes, de vieillards et d'enfants qui n'ont rien demandé à personne, et surtout pas de naître dans un enfer où leurs parents les destinent au martyr à la place des rêves insouciants qui occupent l'esprit de nos gamins. Les dirigeants de ce groupuscule attendent de cet État qu'il riposte, pendant qu'eux-mêmes se cachent dans les pays du Golfe, comme pour retarder l'accès à ce paradis qu'ils jugent enviable pour leurs enfants. Ces dirigeants font tout pour rendre cette riposte inévitable. Ils espèrent de tout coeur que cette riposte tuera le maximum d'enfants, de vieillards et de femmes, comme en témoigne leur empressement à minorer la part d'hommes et de combattants décédés (liberation.fr/checknews/mort) Ils proclament solennellement que le sang de leurs enfants nourrit « leur esprit révolutionnaire », pour citer le chef de ce groupuscule qui réagit de cette manière à la mort d'une partie de sa famille : « Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants  ». Tandis que chez nous, le souvenir des hommes tombés au combat nous inspirent un « plus jamais ça » auquel nous avons du mal à nous tenir, le Hamas réagit à la mort de ses enfants en remerciant un dieu si bon et miséricordieux qu'il préfèrerait assister à ce massacre plutôt que de voir des Juifs et des Arabes coexister en paix sur un pied d'égalité. « La femme a pour fonction d'être l'usine à hommes », lit-on dans la charte du Hamas. Visiblement, les Arabes n'ont pas besoin de l'extrême-droite israélienne pour être déshumanisés par ceux qui parlent de leurs enfants comme de vulgaires obus fabriqués en série. « Vous connaissez une guerre où les civils ne reçoivent pas de bombes », rétorquait froidement Mélenchon à une journaliste qui l'interrogeait sur les actions militaires russes contre Daesh il y a quelques années. Fort heureusement, nous réagissons aujourd'hui avec plus d'humanité en apprenant la mort de ces innocents longtemps assimilés à de simples « victimes collatérales ». Mais le Hamas, lui, se réjouit de la mort de ses gosses. Et faute de verser des larmes pour ces derniers, il se délecte de nos sanglots qui précèdent la mise en accusation du pays qu'il veut piéger. Et pourquoi se priverait-il d'utiliser cette stratégie morbide qui fonctionne à merveille ? Dans un monde normal, chaque enfant tué et chaque bâtiment détruit à Gaza renforcerait, dans le monde musulman et occidental, la volonté d'éradiquer le Hamas et son idéologie de la surface de la terre pour que cesse ce conflit, et que la nation juive normalise ses relations avec les Palestiniens, comme elle tentait de le faire avec d'autres pays arabes avant le 7 octobre. Au lieu de ça, le Hamas parie sur le fait que chaque enfant, chaque civil, chaque vieillard, chaque infirme qu'il choisit d'exposer et de tuer suscitera de la sympathie envers sa cause infâme. Et le plus révoltant est que tout ceci fonctionne à merveille. « Utilisons des enfants soldats ! Nous provoquerons la sympathie des Européens et autres mécréants qui s'empresseront illico de reconnaître notre État ». « Tirons des missiles vers des quartiers résidentiels depuis une école, afin que le procureur de la CPI accuse l'adversaire de massacrer délibérément nos gosses, tandis que celui-ci ne trouvera rien à redire sur nos propres pratiques ! ». Ceux qui soutiennent que nous sommes complices de ce massacre ont parfaitement raison. Chaque fois que nous réagissons conformément aux prévisions du Hamas, nous confortons sa stratégie. Le Hamas n'aurait aucun intérêt à utiliser des civils pour sa cause morbide si les instances et les opinions internationales le condamnaient, en lui signalant que de tels crimes de guerre ne paient ni politiquement, ni médiatiquement. Chaque fois que nous procédons à l'inversion accusatoire, nous confortons chez ces gens le sentiment qu'il est politiquement rentable de tirer des missiles à côté d'un berceau. Chaque fois que nos diplomates taisent ces pratiques, ils envoient indirectement des nourrissons à l'abattoir. Une citation attribuée à Golda Meir mais que d'aucuns jugent apocryphe soutient que «la paix viendra quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu'ils ne nous haïssent » Mais elle viendra aussi quand le monde aura plus d'affection pour les enfants palestiniens qu'il n'a d'aversion pour les Juifs.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


30/05/2024
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