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Après les JO, Emmanuel Macron appelle de nouveau les partis à « travailler ensemble »
Le chef de l'Etat a reçu ce lundi à l'Elysée les représentants des professionnels mobilisés pendant les Jeux pour les remercier. Il a renvoyé les forces politiques à l'exemple qu'ont donné tous ceux qui ont participé au succès de l'organisation des JO.
Par Stéphane DUPONT Les Echos
Emmanuel Macron aimerait faire durer le plaisir. Les JO de Paris sont officiellement clos depuis dimanche soir, mais le chef de l'Etat entend faire encore souffler cette semaine l'esprit de concorde et d'unité qui a prévalu dans le pays pendant la quinzaine olympique. Les Jeux ont montré « le vrai visage de la France », a assuré le chef de l'Etat ce lundi lors de la réception, dans les jardins de l'Elysée, de plusieurs centaines de professionnels mobilisés durant cet événement. « Un succès de sécurité, d'organisation, un succès sportif et populaire », s'est-il félicité.
« Nous qui avons vécu pendant plus de deux semaines dans un pays où on a eu le sentiment que l'air était plus léger […] On n'a pas envie que la vie reprenne ses droits », a reconnu Emmanuel Macron. Les tractations politiques pour la nomination d'un nouveau Premier ministre doivent pourtant reprendre maintenant que la « trêve » des Jeux est achevée. Sans certitude qu'elles débouchent rapidement.
L'exemple des Jeux
Le chef de l'Etat a renvoyé ce lundi les partis à l'exemple qu'ont donné tous ceux qui ont participé au succès de l'organisation des JO. « C'est la démonstration que la France, quand elle se rassemble, sait faire de grandes choses », a-t-il souligné dans un entretien à « L'Equipe ». « Il ne faut pas écouter les Cassandre. Tous ceux qui vous disent que les clivages sont plus importants… , a-t-il insisté, dans une allusion à la stratégie de La France insoumise et plus généralement au Nouveau Front populaire. Quand on a des objectifs communs, quand on travaille ensemble, rien n'est insurmontable ».
Depuis le second tour des élections législatives anticipées et l'absence de majorité claire à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron exhorte des forces politiques à former une large coalition pour gouverner le pays. Lors de ce scrutin, « le message qu'ont envoyé les Français est très cohérent avec les Jeux : travaillez ensemble. C'est ce qu'ils ont dit aux forces politiques », a-t-il jugé dans cet entretien.
La lettre de Castets
Emmanuel Macron semble prêt à laisser du temps aux partis pour qu'ils arrivent à ce large accord qu'il appelle de ses voeux. Ce qui repousserait d'autant la formation de la nouvelle équipe ministérielle. « Une coalition ne se fait pas en quelques jours », a admis ce lundi la porte-parole du gouvernement démissionnaire, Prisca Thevenot, sur Sud Radio, jugeant que les partis en question ont « besoin de ce temps […] pour être en capacité de faire fonctionner nos institutions ».
De fait, la situation paraît pour l'instant toujours aussi bloquée. Le Nouveau Front populaire revendique plus que jamais Matignon. Une hypothèse totalement écartée par Emmanuel avant les JO. Dans u n courrier aux députés et sénateurs des « groupes républicains », sa candidate au poste de Premier ministre, Lucie Castets, a listé ce lundi ses « cinq grandes priorités », au premier rang desquelles « le pouvoir d'achat et la justice sociale », avec notamment la hausse du SMIC et l'abrogation de la réforme des retraites.
L'impatience des Français
Emmanuel Macron espère que la séquence olympique, l'impatience des Français et les impératifs institutionnels pousseront les partis à sortir de ces postures et à trouver un terrain d'entente. Mais rien n'est moins sûr. Les nombreuses formations politiques préparent leur rentrée à la fin du mois.
Celle-ci se fera, comme tous les ans, en ordre dispersé à gauche à partir du 22 août avec les universités d'été des écologistes et des insoumis. Ce qui ne veut pas dire que le Nouveau Front populaire est sur le point d'éclater comme en rêverait l'Elysée. Même si tous les leaders politiques ont déjà dans le viseur la prochaine élection présidentielle et la succession d'Emmanuel Macron, et joueront à cette occasion leur propre partition.
Stéphane Dupont