Anatole de MONZIE, Seigneur de la politique,ancien Maire de Cahors

La route de Toulouse,à la sortie sud de Cahors,porte le nom d'Anatole de Monzie,un illustre personnage cadurcien et lotois,"Seigneur de la politique"(L.Planté)qui fut le véritable patron du département du Lot entre les deux guerres,ministre influent,écrivain,honoré mais repoussé dans les faubourgs du chef- lieu.C'est qu'Anatole fut,notamment à la fin de sa vie,un monument d'individualisme de complexité et d'ambiguïté....


Le centaure offert par l'Etat à la ville,grâce à de Monzie,Maire,en 1924.


Plus personne ne parle de lui,
n'évoque sa mémoire,ses réalisations,sa politique.La plupart de nos concitoyens ignorent qu'il fut un élu nomade, (Républicain socialiste,puis Union socialiste et républicaine,entre la sfio et les radicaux).Cet orateur talentueux,"ce touche à tout" remarquablement intelligent fut:

-Maire de Cahors(1919-1942);
-Conseiller général(Castelnau juillet 1904,juillet 1907,août1913, Saint-céré 1919,1925,1931,1937);
- Président du conseil général du Lot    (1919-1940);
- Député de Cahors( partielle au décès de Munin-Bourdin nov.1909,
avril 1914,battu en 1919) ;
-député de Figeac(dans une partielle, au décès de Bouat en octobre 1929, en mai1932 ,au second tour le 3 mai 1936,Jean Cassagnade le jardinier communiste de St Céré le talonnant à 29 voix au premier tour);
-sénateur(janvier 1920,janvier 1924 jusqu'à mars 1930  puisqu'il a été élu député de Figeac en octobre 1929);
-Ministre 17 fois!6 ans en tout, des finances brièvement,de l'instruction publique dont il fit celui de l'Education Nationale,ministre des travaux publics et spécialiste passionné des affaires étrangères.


Ministre de la Justice

Ministre de la Justice

Anatole de Monzie
Avocat,
Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice,
11 octobre - 28 octobre 1925


S'il est ainsi ,volontairement oublié,alors qu'il fut dans tout le pays,un personnage très en vue,tout puissant,élu dans tous les coins du Lot,à un moment ou à un autre c'est probablement en raison de ses positions munichoises à la veille de la guerre,de l'ambiguïté de son attitude pendant l'occupation qui lui valut la réprobation unanime à la  Libération,des résistants comme des collaborateurs entre 42 et 45.
Aujourd'hui,près de soixante ans après sa mort(en 1947),il me paraît possible d'évoquer ici Anatole de Monzie.
Les archives départementales,rue des Cadourques,renferment de nombreux documents.Ceux consacrés à de Monzie ne sont pas si nombreux,dispersés dans des familles ou d'autres bibliothèques.(cf. Guitard Louis,
Colloque Adelf 1999,Payrac,
manifestation chère à Edmond Jouve).

 Le jeune Thibaud Souperbie,petit fils de Gaston Souperbie dont j'évoque la mémoire dans un autre article de ce blog,lui a consacré un mémoire de Maîtrise, mémoire consultable aux  magnifiques archivesdépartementales a
utrefois résidence des secrétaires généraux de la préfecture.Roland Hureaux en fut un des derniers locataires( de 1982 à 1984).

Dans cette rue vécurent plusieurs maires du chef lieu:Lucien Bénac au 10, Louis Delport,(la belle maison dans le parc plus loin à droite),Maurice Faure presqu'en face....
En dépit des différences,on pourrait tenter d'établir quelques parallèles entre les carrières politiques de Maurice Faure sous la quatrième et la cinquième République,avec celle de son prédécesseur sous la troisième.Maurice Faure fut lui aussi" patron "du département:Maire de Prayssac et de Cahors,Conseiller général de Salviac puis de Montcuq,Président du conseil général, Député de Cahors,Sénateur du Lot,un peu moins nomade mais mobile, Ministre plusieurs fois,le dernier à l'Equipement(les travaux publics).Il appartenait au parti radical devenu sous la IV ème République ,un "parti charnière" comme l'était l'Union républicaine et Socialiste de Monzie.Comme lui ,il préférait les Affaires étrangères et européennes à toutes les autres,  
 comme lui il acceptait des portefeuilles techniques pour agir indirectement sur la politique extérieure de la France.Comme lui, il sentit le vent du boulet lors d'un premier tour .Maire de Cahors il s'installa à l'hôtel de ville dans son bureau,s'assit dans son fauteuil, devant sa table noire recouverte de cuir fauve,monta les mêmes marches rabotées par le temps.Son bureau fut le sien au conseil général occupé un temps par le Dr.ROUGIE (sfio) puis par Gaston Monnerville.
Nous arrêterons là ces parallèles subliminaux.Nous reviendrons en revanche sur la politique et les oeuvres de Monzie.


Anatole de Monzie


Notice biographique

Né à Bazas (Gironde) en 1876, Anatole de Monzie, avocat de formation, embrasse une carrière de haut-fonctionnaire dès le début du siècle.

Il devient chef de cabinet du ministre de l'Instruction publique puis de la Justice, dès 1902.
Elu député Républicain socialiste puis socialiste du Lot (1909-1919 et 1929-1940) et sénateur (1920-1929), il fut Ministre des Finances (1925-1926), des Travaux Publics (1925-1926 et 1938-1940), Ministre de l'Instruction publique en 1925, de l'Education nationale (1932-1934). Il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940.

Anatole de Monzie est Président de la commission des Affaires russes (1924-1927) et de la délégation française à la conférence franco-soviétique en septembre 1927.
Il décède à Paris en 1947.

Ce fonds, aimablement confié aux Archives d'histoire contemporaine par Mme Hélène Carrère d'Encausse, est exclusivement constitué de photocopies réalisées par un chercheur pour son propre compte, dans le cadre d'une recherche sur les relations franco-soviétiques. Celui-ci ne constitue qu'une partie des papiers d'Anatole de Monzie, Ministre à plusieurs reprises sous la Troisième République puis dans le gouvernement de Vichy.Archives sciences Po





     



28/02/2006
2 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion