967-Nouvelle Revue de presse 100 posts




Laurent Bouvet · Huffington post

Jérôme Cahuzac vient à peine de démissionner de son poste de ministre du budget et n'est même pas mis en examen qu'il est déjà condamné ! Mais pas par la justice de son pays. Non, il est condamné par un tribunal très spécial, celui de la "vraie" gauche. Celle du moins qui se prétend telle. Dans cette instance très particulière, il n'existe ni équité de la procédure ni droits de la défense, et les juges sont tous des procureurs. On se bouscule pour y siéger mais on y retrouve très souvent, trop, des journalistes, les mêmes. Ceux de la (vraie évidemment...) presse de gauche, celle qui, un jour, vend une ignominie pour de la littérature et le lendemain une chasse à l'homme pour de l'investigation.

Cette fois donc, c'est "l'affaire Cahuzac" qui occupe des salles de rédaction transformées en prétoires.

Entendons-nous bien : il ne s'agit dans les lignes qui suivent ni du fond de l'affaire (que nous ne connaissons pas) ni du travail d'enquête et d'investigation de la presse (indispensable à la bonne marche de la démocratie). Que Cahuzac soit coupable ou innocent des faits allégués à son encontre depuis des mois par Médiapart, peu importe ici. Ce sera à la justice de le dire, et s'ils sont avérés, l'ancien ministre devra en subir pleinement les conséquences judiciaires et politiques. On pourra alors se prononcer sur le fait de savoir s'il a eu raison ou non d'accepter d'être ministre ou encore de nier aussi fermement qu'il l'a fait ces allégations devant la représentation nationale il y a quelques semaines.

À ce stade de l'affaire, ce qui pose problème, c'est la confusion entre morale et politique, entre le métier de journaliste et celui de procureur. Ce qui pose problème c'est que face à l'impuissance à condamner par le débat et l'argument la politique d'un ministre, on en vienne à attaquer ses turpitudes fiscales éventuelles. Ce qui pose problème, c'est de faire la leçon à tout le monde alors que l'on tient dans la main droite un compte de résultat et dans la gauche un petit livre rouge.


Sous le couvert d'une enquête journalistique et du nécessaire dévoilement de la "vérité", Médiapart et son directeur Edwy Plenel, suivis par une partie de cette "gauche de la gauche" dont les attaques sont plus dures contre la majorité actuelle qu'elles ne l'étaient contre la précédente, ont en effet entretenu la confusion. Une confusion entre, d'une part, la critique de la politique menée par le gouvernement et qu'incarnait, avec talent par rapport à nombre de ses collègues, Jérôme Cahuzac, et d'autre part la personnalité du ministre jaugée à l'aune d'agissements supposément frauduleux et, pis, de son cursus professionnel. Car celui qui a été mis ainsi en cause publiquement n'était pas seulement le ministre de la gauche gouvernementale et de la rigueur, ancien soutien de DSK rallié à François Hollande, ce qui est déjà beaucoup. Il est aussi cet homme riche, chirurgien esthétique, propriétaire d'une clinique privée située dans les beaux quartiers, amateur de cigares et de montres de luxe, membre du Cercle Interallié, et, last but not least, qui ose déclarer à la télévision face à Jean-Luc Mélenchon qu'il n'a jamais cru à la lutte des classes !

Coupable donc, forcément coupable, avec circonstances aggravantes et peine de sûreté requise. Coupable de ne pas être de gauche, de la "vraie" du moins, et dès lors coupable de tout ce dont on peut l'accuser, du pire si possible. Comme si le compte en Suisse et la fraude fiscale étaient gravés dans le marbre de l'histoire de l'homme lui-même. Comme si le spectre du notaire de Bruay-en-Artois revenait régulièrement hanter une certaine gauche à laquelle le déterminisme de classe sert d'évangile.

Politiquement, les conséquences d'une telle confusion sont néanmoins plus problématiques que ne voudraient le faire croire les détenteurs des morceaux de la vraie croix qui ont manoeuvré dans cette affaire - et que la pratique de la chasse à l'impie suffit en général à rassasier dès lors qu'elle peut se perpétuer indéfiniment et en toute impunité.

C'est sous la figure usée mais pourtant, hélas, toujours vivace de l'idiot utile que viennent une fois de plus se ranger nos apprentis procureurs. De deux manières : une triviale et sans conséquences, l'autre infiniment plus grave.

De manière presque comique, du moins anecdotique, ils ont prêté un concours inespéré aux accusations colportées depuis des années par la petite bande d'ennemis que s'est forgé tout au long de sa carrière Cahuzac, en particulier chez lui à Villeneuve-sur-Lot, pour des raisons à la fois personnelles et politiques. De son ex-femme défendue par Isabelle Copé (la soeur du président de l'UMP) à l'ancien agent du fisc qui a juré la perte du ministre défendu par maître Gonnelle, lui-même ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot battu par Cahuzac, en passant par l'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière qui a été candidat contre lui à l'élection législative de 2007 pour l'UMP et qui a reconnu avoir détenu l'enregistrement révélé par Médiapart... on constate une forme d'entre-soi qui ne ressemble pourtant pas tellement à celui des rédactions parisiennes de la (vraie) presse de gauche.

Il y a hélas plus grave, et pire, comme toujours. Le bruit des bouchons de Champagne à Médiapart et ailleurs au soir de la démission de Cahuzac aura ainsi du mal à étouffer celui du rire éclatant et satisfait qui résonne au siège du Front national. Sans avoir à faire la moindre déclaration ni à dépenser le moindre euro, Marine Le Pen engrange un peu plus encore de provisions et de soutien pour les batailles à venir. Pendant que, tout particulièrement à gauche, on se focalise sur son populisme du "nous" contre le "eux", celui qui désigne les musulmans à la vindicte populaire, la présidente du FN tricote tranquillement son populisme du "bas" contre le "haut", du populo contre l'élite. Quoi de mieux quand cette élite s'entre-dévore ? Journalistes de gauche contre ministres de gauche, quelle aubaine ! Démontrant ainsi qu'ils sont assez stupides pour forger eux-mêmes les armes qui les abattront.

On nous objectera que ce jeu de massacre est, a minima, une coproduction entre politiques et journalistes ; que s'il est coupable, Cahuzac doit payer, et que Médiapart aura eu raison de faire campagne. Peut-être. En attendant, le mal est déjà fait. Et la facture, politique, des frais engagés par quelques-uns, trop pressés de rendre justice au nom d'un Bien qu'ils jugent supérieur et absolu, est élevée. Elle sera malheureusement payée par tout le monde.



         

chalut entrant au port de  capbreton   Xynthia sur l'estacade

 

 

 

 

Je signale ici quelques articles ou extraits d'articles qui méritent d'être lus parce qu'ils permettent la réflexion et la discussion.C'est ainsi par exemple que je publie ce matin 25 février, une interview de Madame Figaro (pour une fois) qui pose le problème de la place respective des hommes et des femmes dans la société post industrielle. Suit un extrait d'un papier de Libé sur la proposition de Peillon de réformer les vacances scolaires d'été.C'est pas gagné! Mais il a osé.MB

 

 

 

 

 

 

 

 

En exclusivité pour Madame Figaro, l'auteur de The End of Men (éd. Autrement) décrypte les nouveaux rapports entre les sexes dans la société américaine. Interview. Madame Figaro. – Vous décrivez l'émergence de véritables matriarcats dans certaines villes américaines. Qu'est-ce qui vous a frappée ?

 

Hanna Rosin. – La disparition des pères, absents du paysage, notamment dans les anciennes cités industrielles. On ne croise dans les rues que des femmes pressées dans des berlines remplies d'enfants. La récession délite les familles, le taux de divorce explose, la mère célibataire devient la norme. Le chômage surtout, qui touche un homme sur cinq, est le phénomène social le plus destructeur de notre temps. Plus durement frappé par la crise, parce que moins diplômé, l'homme a perdu sa place de père et de mari. Pourquoi s'embarrasser d'un homme, perçu comme une bouche de plus à nourrir, se disent les femmes ? Mon livre met en lumière ce phénomène inédit, qui touche le cœur de la société américaine : parce qu'elles ont su mieux s'adapter à la restructuration de l'économie, tournée vers les services, et parce qu'elles subviennent désormais aux besoins de la famille, les femmes de la middle class supplantent les hommes, au bureau comme à la maison.

Lire la suite dans Madame Figaro ou Madame Figaro.fr

                                                            

                                    ***

LIBERATION: Peillon

Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a préconisé dimanche une réduction des vacances d'été à six semaines réparties en deux zones mais n'ouvrira pas le débat avant 2015, lorsque sera achevée la réforme de la semaine de 4,5 jours.

«Nous devons être capables d'avoir un zonage l'été, deux zones, et nous devons être capables d'avoir six semaines, c'est suffisant», contre deux mois actuellement, a déclaré Peillon à BFMTV. «Quand vous voyez la difficulté sur les rythmes scolaires à passer à 4,5 jours, c'est un sujet dont on commencera peut-être à discuter en 2015», a précisé le ministre. Interrogé par l'AFP, Matignon a «confirmé, comme l'a indiqué Vincent Peillon, que cette piste n'était pas à l'ordre du jour actuellement et qu'elle sera peut-être évoquée après 2015».

 

«C'est très compliqué. Il faudra une très longue concertation (...) Il faudra changer les habitudes de beaucoup de gens, faire travailler plus les professeurs, donc il y aura des questions de moyens», a ajouté le ministre. «Ca va nous obliger à revoir les examens, et en particulier le fameux baccalauréat, qui occupe les locaux d'un certain nombre d'établissements très tôt dans le mois de juin», a-t-il dit.

 

Vincent Peillon a réaffirmé que son objectif était d'«aller progressivement» vers 37 à 38 semaines de cours durant l'année, contre 36 semaines, voire 35 avec les ponts à l'heure actuelle. Il rappelé que durant l'année il préconisait une alternance de sept semaines de cours et de deux semaines de vacances. Mais il faut, selon lui, «d'abord monter la première marche» de la réforme des rythmes scolaires hebdomadaires à l'école primaire, puis au collège et au lycée, avant de s'attaquer à l'année scolaire.

 

Peu après, sur TF1, l'ancien Premier ministre François Fillon (UMP) a fustigé «l'improvisation» du gouvernement sur «un sujet important» qui mérite une concertation.

 

La question de la durée des vacances scolaires et des zones, qui existent depuis 1964 pour les vacances d'hiver et de Pâques, est un véritable casse-tête, compte tenu des enjeux divergents pour les professionnels du tourisme, les professionnels de l'éducation et les parents d'élèves.

 

«Persévérance»

Quant à la semaine de quatre jours et demi, à l'heure actuelle, dans cent villes préfectures, 40 prévoient de l'adopter à la rentrée 2013 et 25 de la reporter en 2014, a précisé le ministre, qui a entrepris une tournée dans l'Hexagone pour défendre cette réforme. Les villes ont jusqu'à fin mars pour faire leur choix entre 2013 et 2014, mais plusieurs capitales régionales comme Lyon, Marseille, ou Nice ont annoncé qu'elles attendraient 2014. Paris hésite et Lille se prononcera le 18 mars. Grenoble, Dijon et Belfort ont choisi 2013.

 

Interrogé sur la contestation suscitée par cette réforme, Vincent Peillon a relevé que «la France n'était pas à feu et à sang», avec «quelques mouvements de grève (...) minoritaires» sauf à Paris et Lyon. «On n'est pas là pour servir des clientèles, on est là pour servir (...) la réussite des élèves, et les professeurs le comprennent», a-t-il poursuivi, même s'ils «ont des revendications légitimes à faire entendre».

 

extrait Libé/AFP lire la suite sur Libé.fr

 

 

Le Dr Jean Grenet Maire de Bayonne, ne se représentera pas après 19 ans de mandat.(Sud Ouest)



25/02/2013
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