Václav Havel était un homme juste, un écrivain, un dramaturge, un humaniste combattant l'oppression  (en 68 où le printemps de Prague fut écrasé par les chars) puis par une charte (1977).Havel  a eu trois vies. Il fut d'abord un écrivain, un résistant en prison, puis un écrivain au pouvoir. Et il réussit à l'exercer sans perdre son âme comme s'il était rompu aux terribles réalités de la politique.

En novembre 1989, sur la Place Venceslas, historique et grisâtre, les hommes et les femmes se rassemblaient, portant tous une bougie allumée pour appeler Václav Havel.Cette autorité intellectuelle, forte de son œuvre et de ses années de prison, symbole de la résistance accepta de prendre la tête de ceux qui voulaient rompre avec la sanglante dictature communiste. Dictature qui emprisonnait et tuait les dissidents et les résistants.

Vàclav prit alors, sans l'avoir voulu, la tête du mouvement,de cette révolution démocratique devant laquelle s'évanouit la dictature.Elu président de la République Tchéchoslovaque, il accéda au pouvoir en philosophe et sut l'exercer 14 ans, sans jamais trahir ses valeurs humanistes, au cœur du pays de Kafka qui connut tant de violences tout au long de son histoire.

Quittant la tête de l'Etat, cet homme malade  reprit alors ses habits d'écrivain.Il a marqué notre histoire,celle de l'Europe en crise qui se cherche encore.Il est l'exemple de dirigeants qui ne gouvernent pas pour eux mêmes ou pour un clan mais pour le peuple et dans l' intérêt de tous.

"L'amour et la vérité doivent triompher du mensonge et de la haine" écrivit cet ami du président François  Mitterrand.

                                                                             Marc Baldy