853-- TUNISIE: Révolution de Jasmin 6 posts

"Une information judiciaire a été ouverte contre l'ancien directeur général de la sécurité présidentielle (le général Ali Sériati) et un groupe de ses collaborateurs pour complot contre la sécurité intérieure de l'Etat, incitation à commettre des crimes et à s'armer et provocation au désordre", avait indiqué cette source à la télévision publique tunisienne. "Le juge d'instruction du tribunal de Tunis a lancé en conséquence des mandats d'arrêt contre lui et ses collaborateurs", avait-elle ajouté.

Instigateurs du chaos ?

Elle avait indiqué qu'il avait été établi que cet homme clé de l'ancien régime était derrière les milices qui sont responsables des désordres récents dans la capitale et d'autres villes du pays.
Plusieurs témoignages ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours à des membres de l'appareil sécuritaire, liés à Zine El Abidine Ben Ali, le président déchu, qui chercheraient à créer le chaos en semant la panique, pour favoriser son retour.
"Il ne faut pas négliger le pouvoir de nuisance de la sécurité présidentielle qui était dirigée par le général Ali Sériati, elle comptait des milliers de fidèles de Ben Ali", a indiqué, sous le couvert de l'anonymat, un connaisseur des arcanes de l'ancien pouvoir.
Le corps de la sécurité présidentielle avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population.

(Nouvelobs.com)

 Le combat contre l'insécurité est loin d'être gagné à Tunis et dans de nombreuses villes de province. Des milices de l'ancien régime seraient à l'origine de nombreuses scènes de violences un peu partout dans le pays. Les habitants organisent eux-mêmes leur défense.(Le Figaro)

commentaire de Tani (Le figaro.fr)"La marche vers la démocratie est très mal engagée car aucune opposition organisée n'est là pour ramasser le pouvoir. Seule l'armée semble capable de rétablir l'ordre et d'organiser des élections, mais à quel prix. La deuxième force capable d'amalgamer les mécontentements sont les islamistes, comme en Iran quand le chah a été renversé, en se servant de la faiblesse de l'opposition démocratique. Je suis inquiet pour la Tunisie et le Maghreb en général."

                           -OOO-

Tunisie:24 heures après le départ de Ben Ali

15 heures. Nicolas Sarkozy a appelé ce samedi dans un communiqué le gouvernement tunisien à organiser des « élections libres dans les meilleurs délais. »

Après un long silence et les déclarations ambiguës de Michèle Alliot-Marie, le

 

président a aussi annoncé que « la France a pris les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement, conformément à la législation ».

11h30. Le Conseil constitutionnel, qui a définitivement écarté le retour au pouvoir de Ben Ali, a nommé le président du Parlement tunisien Foued Mebazaa président de la Tunisie par intérim. Ce dernier doit organiser des élections législatives anticipées dans les deux mois.

Il remplace le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, d'abord chargé d'assurer l'intérim.


9 heures. Samedi matin, la Tunisie s'est réveillée dans le calme. Le couvre-feu a été levé en début de matinée mais personne n'ose sortir dans les rues, après les pillages qui ont émaillé la nuit.

Les tunisiens de France semblent satisfaits mais inquiets pour leurs familles et plein d'espoir pour l'avenir.(source Rue89 et bistro)

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Une voix

Il a suffi d'une humiliation. L'humiliation de trop. Une immolation. Une mort violente. Un geste fort. Un vent de révolte. Les gens dans la rue. La fureur. Les cris. Le bruit. La solidarité. Le courage. La lutte. Le sang. La volonté d'un peuple a parlé et c'est par cette volonté que la Tunisie est devenue un pays libre. Et pour la première fois de ma vie, je peux affirmer fièrement mon appartenance à une Nation.
La distance est frustrante. Le 14 Janvier 2011, journée historique, je l'ai vécue en décalé, trop loin de la Tunisie, sans télé, à l'affût de la moindre information, en guettant de loin le déroulement des événements. Jusqu'au moment où nous nous sommes réunis chez un ami.
Nous étions tous fébriles devant les déclarations du premier ministre. Pour la première fois je voyais l'histoire prendre son cours, secondes après secondes.

Et dans ce tourbillon de déclarations, d'informations, d'images de manifestants, de militaires, de policiers, de foule en délire au centre ville de Tunis, relayés par différentes chaînes de télévision, une voix m'a profondément émue. C'est celle de Salem Bouazizi le frère de Mouhammed Bouazizi sans qui rien de tout cela n'aurait été possible.
Interrogé par un journaliste d'Al Jazeera, il s'adresse à lui en arabe littéraire, lui demandant s'il est aujourd'hui fier de son frère et de ce que la Tunisie vit. Ne comprenant pas la question, le journaliste réitère. Toujours rien. Il ne parle pas arabe littéraire. Il lui répond en tunisien dialectal. Une déclaration spontanée, émouvante, vraie.

Il avoue ne pas s'y connaître en politique, mais que le temps pour une Tunisie libre est enfin venu. Plus de corruption, assez de pots de vin et de billets glissés sous les tables. Assez de chantage. Il évoque son frère pudiquement, sans s'étendre, sans en faire un héros de la nation et finit sa déclaration par un souhait : que la Tunisie soit enfin libre, digne et fière.

Cette révolution s'est faite par la volonté d'un peuple d'opprimés, de laissés pour compte, de gens qui n'ont rien. Et leur voix a été portée dans un élan de solidarité sans précédent qui fait qu'aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je ressens le sentiment d'appartenir à une Nation.
Retour à la réalité. La prise de pouvoir de Mouhammed Ghannouchi nous inquiète car il est membre du parti de Ben Ali, et la constitution n'est pas respectée. Un nouveau mouvement de contestation naît et aujourd'hui, c'est Foued Imbazaa qui est légitimement président.
L'heure est venue pour la réflexion.

Dans cette tornade d'événements, il faut être clairvoyant, garder la tête froide, accorder de l'importance à toutes les voix qui s'élèvent. Ecouter, analyser, réfléchir, critiquer, autant d'actions propres à toute démocratie, actions dont nos cerveaux endormis ont été trop longtemps privés. Le plus dur reste à venir.

E.

Une tunisienne blog TUNISIE LIBRE

 

TRIBUNE de François Hollande
publiée dans son blog et dans le NouvelObs du jeudi 23 décembre 2010

www.francoishollande.fr/

Jamais l'Europe n'a été aussi proche de son propre effacement. La crise a fini d'ébranler les piliers de l'édifice. Comment expliquer cette incroyable situation où une zone monétaire – la nôtre – est fragilisée, malgré des déficits bien moindre que ceux Etats-Unis et avec une parité qui reste surévaluée par rapport aux devises des pays excédentaires, comme le yuan chinois ? N'allons pas chercher dans les lois de l'économie, la cause se situe dans les rapports de force de la politique ! Les marchés, sont comme les êtres humains, ils sont sans pitié avec les faibles !


L'Europe, entendons les chefs d'Etat et de gouvernement concernés, a ces dix dernières années, commis trois erreurs majeures. La première a été d'élargir l'union sans avoir changé profondément ses institutions. La seconde a été d'écarter l'idée d'un noyau dur, d'un premier cercle, d'un pôle central – qu'importent les termes – qui aurait permis d'harmoniser la fiscalité, de coordonner les politiques, de porter des projets industriels, écologiques, éducatifs , d'aller plus vite et d'entraîner l'ensemble. Enfin, et c'est là, la faute la plus grave : avoir imaginé une monnaie unique avec une banque centrale indépendante – c'était la condition – sans autorité politique, sans convergence fiscale, sans surveillance effective des politiques budgétaires, sans gouvernance dans la stratégie de change, sans solidarité financière automatique. Bref, d'avoir laissé une monnaie sans défense face aux marchés.


Les crises sont des épreuves. Elles révèlent les défaillances. Elles éclairent aussi les destins possibles. L'Europe a pour le moment colmaté les brèches. Elle a improvisé avec la Grèce un soutien d'urgence en lien avec le FMI. Elle a instutionnalisé avec l'Irlande son intervention en créant un fond de stabilisation financière. Elle a imposé des plans d'austérité aux pays les plus menacés sans être sûr qu'ils suffisent ou qu'ils ne provoqueront pas faute de croissance, l'apparition d'un défaut de paiement de tel ou tel Etat. Pendant ce temps là, l'Euro reste à une parité bien plus haute que son cours d'introduction (1,30$ contre 1,17$). Ce sauve qui peut repose sur un pari : la confiance des marchés dans la solidarité européenne. Mais qui ne voit qu'elle n'est pas au rendez vous ? L'Allemagne n'entend pas aller au delà des 750 Milliards d'Euro prévus pour le fond. Et les pays d'Europe du nord regardent avec méfiance ceux du sud. Quant aux proclamations de vertu, notamment en France, elles sont dignes de Tartuffe : cachez ce déficit que je ne saurais voir !


Cette fuite en avant risque de provoquer l'effondrement. Non pas le collapsus mais la régression, le retour à l'Europe du début des années 80. Et avec une Allemagne bien plus forte.


L'élection présidentielle de 2012, ne décidera pas seulement de l'avenir de la France mais aussi la suite du cours de la construction européenne. Elle doit être l'occasion de promouvoir trois ruptures majeures. D'abord la définition d'une stratégie de redressement des finances publiques des pays de la zone euro. Plutôt que de fixer des objectifs irréalistes financièrement, insupportables socialement et intenables économiquement, il convient d'étaler dans le temps le retour à l'équilibre, y compris en envisageant de rééchelonner les échéances voire de restructurer les dettes souveraines des pays en difficulté, c'est à dire de faire contribuer le secteur bancaire à la remise en ordre.


Deuxième rupture nécessaire : l'autorisation donnée à l'Union Européenne – au moins dans sa version de zone euro – de pouvoir lever des emprunts. Elle est aujourd'hui la seule entité souveraine à s'interdire de le faire. Ces bons du Trésor permettront de mutualiser une partie des dettes souveraines des Etats membres, d'alléger les charges d'intérêts, d'imposer un rapport de force face aux marchés tout en veillant à l'assainissement budgétaire des Etats membres. En outre, une partie de ces emprunts serait affectée au financement de projets structurels européens en matière de recherche, d'enseignement supérieur, de coopérations industrielles ou d'infrastructures.


Enfin, dernière rupture : l'augmentation des ressources de l'Europe. L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni viennent de se mettre d'accord sur la pire décision possible pour l'avenir de l'Europe : le gel de son budget d'ici à 2020. C'est à dire l'Union réduite à une PAC révisée et à des fonds structurels limités, au mieux, au pays de l'Est. Une Europe minimale. Une Europe confondue avec ses gouvernements! C'est une toute orientation qu'il faut prendre : un impôt européen (taxe écologique ou fraction de TVA) pour préparer les dépenses d'avenir et porter des projets communs ? Certes dans le moment où les Etats font des économies et relèvent des prélèvements, ce choix n'est pas facile, mais a-t-on vu une union vivre avec un budget qui ne dépasse pas 1% de son PIB ? Son indigence est le reflet de son inexistence.


L'Europe a voulu se constituer par la monnaie. Il faut désormais aller jusqu'au bout de cet engagement et ériger la zone euro en union politique. Sinon c'est l'Euro, lui-même, qui entrainera l'Europe dans sa propre crise. C'est la seule voie possible pour vaincre les marchés et poursuivre l'aventure ensemble. Poser un nouvel acte ou vivre l'acte final.



CONGRES du  Syndicat de la Magistrature NOVEMBRE 2010


Motion 3

Etrangers, sujets de non-droit (s)


L'année 2010 restera marquée par la multiplication des symptômes d'un
véritable racisme d'Etat.
Promptement réinstallé dans le rôle du bouc émissaire au moment où les
sondages devenaient catastrophiques pour la majorité, l'étranger a été désigné
comme la cible d'une vindicte méthodiquement orchestrée par le pouvoir.
Cette activation de la xénophobie décomplexée s'est manifestée tout au long
du débat sur l'identité nationale.

Elle a culminé avec l'insupportable discours de Grenoble, associant
immigration et délinquance et inaugurant une chasse aux Roms que des
exécutants zélés ont immédiatement mise en oeuvre par une circulaire qui a
fait la honte de ce gouvernement en Europe et au-delà.

Elle irrigue l'ensemble du projet de loi relatif à l'immigration, à l'intégration et
à la nationalité, en cours d'examen au Parlement et dont un ensemble de
dispositions tendent, notamment, à empêcher le juge judiciaire d'exercer le
contrôle des mesures privatives de liberté, dont il a la charge en vertu de la
Constitution, qui accompagnent les mesures d'éloignement ou de refoulement
des étrangers.

Elle se manifeste encore dans l'ensemble des dispositions émaillant les
projets de lois de !nances et de !nancement de la sécurité sociale visant à
remettre en cause l'accès aux soins pour les étrangers en situation de
vulnérabilité sociale et sanitaire. Dans le même esprit, les pouvoirs publics
suppriment les subventions nécessaires pour l'hébergement des demandeurs
d'asile.

Elle inspire le recours, sans cesse accru pour mettre en oeuvre des objectifs
chiffrés de contrôle des flux migratoires aussi illusoires qu'opportunistes, à
des mesures coercitives relevant du traitement pénal et carcéral.




30/11/2010
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