813-Deux journalistes 3 posts 10
Deux grands journalistes séjournent dans le Lot ,dans leur maison de Pradines où ils viennent se ressourcer,retrouver des souvenirs et des amis.Annette et Jacques Bouzerand, pour nous, ne sont pas des parisiens mais des compatriotes.Fils de "Toto" le photographe,ami de Martin Malvy, ancien élève du Lycée Gambetta,Jacques n'a pas besoin de décodeur pour comprendre de qui vous parlez en prononçant quelques noms:la Bille,le Boeuf,la Fève,Pintrou,... et il connait mieux que quiconque les "secrets" du Boulevard Gambetta ou de L'éclectique.Journalistes,tous deux, ils ont écrit de beaux livres.Leur carrière étincelante ne leur a pas tourné la tête.Ils sont restés simples et naturels(malgré une superbe distinction dans sa collection,celle du mérite agricole),heureux de partager le pain et le vin avec des amis.C'est un bonheur de les rencontrer et d'évoquer avec eux quelques personnages qui font, ou qui ont fait, Cahors et notre région.Mais ils ont vu, plus loin,et la sagesse les ramène à ces rivages.
Annette Kahn est la fille de Robert Kahn, résistant, assassiné sur ordre de Klaus Barbie le 17 août 1944,le jour de la libération de Cahors. Elle fait ses études à Paris et, « plus jeune journaliste de France », débute à L'Aurore en 1959. Elle devient chroniqueuse judiciaire et assure les comptes-rendus de très nombreux procès. En 1979, elle rejoint , comme Chef du service Société , Le Quotidien de Paris, créé et dirigé par Philippe Tesson. En 1984, elle entre à l'hebdomadaire Le Point, dirigé par Claude Imbert, où elle est successivement chef des services "Société-Investigation", "France", puis "Ville-Environnement".
En 1994, Annette Kahn devient rédactrice en chef adjointe du quotidien InfoMatin qu'elle rejoint au moment de sa création avant d'accéder au secrétariat général de la rédaction de L'Événement du Jeudi.
Annette Kahn a publié des ouvrages biographiques et historiques sur la
L'édition américaine est préfacée par Élie Wiesel. Ce livre est repris en France en deux ouvrages par les éditions Payot. Robert et Jeanne, le premier, a été couronné par plusieurs prix littéraires (prix Henri Hertz de
Aux éditions Stock, elle a publié une biographie très vivante et très riche de l'artiste français Yves Klein (1928-1962).
Jacques Bouzerand après le lycée Gambetta à Cahors poursuit ses études supérieures à Paris, en hypokhâgne et en khâgne au lycée Henri-IV, et en littératures française et allemande à la Sorbonne. Il participe également, de 1962 à 1965, avec Jacques-Alain Miller, Daniel Defert, Jean-Paul Aron, Jean-Claude Milner, Jean Baudrillard, Luc Boltanski… comme "élève titulaire" au séminaire de sémiologie de Roland Barthes à l'École pratique des hautes études . En 1963, il suit, une année de cours dans le cycle de préfiguration du CELSA du professeur Pierre Guillebaud en Sorbonne. Licencié ès lettres modernes, docteur en sociologie, pendant ses trois années au Sénégal consacrées, au titre de
En 1967 il débute comme journaliste dans la presse écrite au quotidien L'Aurore. D'abord spécialisé dans les questions d'éducation et les problèmes de l'université, il est en
En 1972, il quitte L'Aurore pour entrer, dans l'équipe de création de l'hebdomadaire Le Point, dirigée par Claude Imbert. Il s'y occupe successivement de sujets de société et d'éducation dans le service dirigé par Jacques Duquesne ; puis à partir de 1975, de politique étrangère avec Michel Colomès. Ensuite, il traite de politique intérieure auprès d' André Chambraud, Michèle Cotta. De 1976 à 1988, il est responsable des pages du Point Confidentiel et rédacteur en chef-adjoint du Point. En 1985-86, il est parallèlement auditeur à l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN). À partir de 1988, il rejoint, toujours au Point, le secteur « Culture-Civilisation » (arts, livres, cinéma…) au titre de rédacteur en chef-adjoint avec Denis Jeambar, directeur de la rédaction, et Marie-Françoise Leclère.
En octobre 1992, il fonde, avec Georges-Marc Benamou, l'hebdomadaire Globe-Hebdo dont il est le rédacteur en chef. De mai 1993 à avril 1994, il est nommé conseiller technique au cabinet du ministre de
Jacques Bouzerand est membre honoraire de l'Association de journalistes parlementaires, de l'Association de la presse diplomatique française.
Critique d'art contemporain, Jacques Bouzerand a tout au long de sa carrière de journaliste suivi les questions de la création artistique. Il s'est toujours passionné pour l'art contemporain et sa première interview, en 1957, à 17 ans, a été celle d'Ossip Zadkine pour le journal du Lycée, L'éclectique. Il a écrit par la suite, de nombreux articles sur l'art et les artistes dans Le Point, Parcours, Femme, Le Figaro Patrimoine, La Lettre de l'Expansion, Capital.fr,le blog http://monoeilsurlart.blog4ever.com/… et des préfaces pour des expositions.
Parmi les artistes qu'il a interviewés ou auxquels il a consacré des textes figurent : Ossip Zadkine en 1957, Joan Mitchell, Pierre Soulages, César, ..., Didier Chamizo, Stéphane Pencréac'h, Rotraut, Georges Moquay, As Mbengue, Luc Rigal, André Nouyrit,…
Jacques Bouzerand est aussi l'auteur avec Thierry Spitzer, réalisateur, d'une série télévisée Place à l'Art contemporain !, six films de 52 minutes, diffusés en 2003-2004 sur France 5. Il a aussi écrit notamment un ouvrage sur l'artiste français Yves Klein (1928-1962), Yves Klein, Au-delà du bleu, aux éditions À propos / éditions Michalon (2006).
En marge de ses activités, Jacques Bouzerand a exposé ses peintures et dessins abstraits en 1959 et 1960 au Musée de Cahors, conjointement avec les cadurciens Bernard Bonneville, Bernard Pagès, Dominique Pujol, Dominique Blanc. En 1961, il est, ainsi que Pierre Laville, l'assistant du cinéaste Guy Gilles pour le film Mélancholia, produit par François Reichenbach.
- En 1960, Jacques Bouzerand a été l'interprète de la première représentation en France (1960) de La Dernière Bande de Samuel Beckett, mise en scène par Jean-Pierre Laruy au Théâtre de la Contrescarpe, rue Mouffetard, en présence de Suzanne Beckett, l'épouse de l'écrivain, de Jérôme Lindon, son éditeur des Éditions de Minuit et de Jean Martin, acteur de théâtre d'avant-garde.
- En 1974, c'est lui qui par un concours de circonstances a retrouvé (avec Martin Malvy alors en poste à Cahors), dans le Quercy, Paul Pavlovitch qui avait endossé à la demande de Romain Gary, le pseudonyme d'Émile Ajar. Ne connaissant pas la vérité de l'accord Gary/Pavlowitch, il a alors interviewé pour Le Point où il était journaliste, Paul Pavlowitch, sans révéler l'identité de ce dernier et a ainsi donné une crédibilité à la version Gary/Pavlovitch de l'Affaire, juste avant que le Goncourt (refusé ensuite par Ajar) soit attribué à La vie devant soi. . Le fin mot de l'histoire n'a été révélé qu'après la mort de Romain Gary en 1980.
Sources :wikipédia, et la vie...