464-Toulouse:Pierre Cohen audace,dialogue et proximité/ Président de Région ou Maire de Toulouse ?1 post
L'arithmétique politique n'est pas une science exacte, mais plus de 55 % des électeurs, soit une majorité de Toulousains, sont théoriquement prêts à se jeter dans ses bras et à le propulser aux commandes du Capitole. Un mois après avoir été désigné par les militants socialistes, Pierre Cohen, qui se verrait bien conduire une liste d'union PS-Verts-PC-PRG-MDC dès le premier tour des élections municipales en mars 2008 (1), considère que la gauche tient, cette fois, une chance historique de conquérir la Ville rose. Il y a, bien sûr, les signaux sans équivoque donnés ici par les électeurs qui ont accordé un très net avantage aux candidats de l'opposition lors des derniers scrutins présidentiel et législatif. Il y a aussi cette lassitude des Toulousains que Pierre Cohen a perçue, dans son camp évidemment, « mais aussi dans les rangs réputés conservateurs, à l'égard d'une droite usée qui a failli dans l'exercice prolongé du pouvoir ».
« toulouse, ville chère »
Il y a enfin, surtout, son projet municipal qu'il résume en trois mots, « dialogue, audace et proximité », dans sa prochaine lettre aux Toulousains. L'inventaire des promesses électorales viendra plus tard, quand seront achevées, et peut-être avantageusement conclues pour tous, les discussions entre le PS et ses partenaires. A cet instant de la campagne, Pierre Cohen pointe donc les défaillances de la droite, présente sa méthode et affiche ses intentions. Il s'indigne de la fracture qui s'est creusée entre le centre-ville et les quartiers, du terrain social voué à la friche, de l'échec municipal qui s'accommode, par laisser-fairisme, du dérapage des prix de l'immobilier, de l'eau ou du stationnement. « Toulouse est une ville chère », soupire le socialiste. En comité restreint, le candidat du PS a posé le diagnostic de la ville qu'il convoite et ébauché un programme.
Pierre Cohen fourmille déjà d'idées (lire ci-contre). L'alchimie de la démocratie participative qui bouillonnera bientôt sur son site internet ou dans son local de campagne transformera son projet individuel en projet collectif. « Ensemble, promet-il, nous mènerons Toulouse où elle devrait se trouver : dans le peloton de tête des villes européennes ».
(1) Il a confirmé la présence de Magyd Cherfi, Jean-Pierre Havrin et Hervé Sansonetto sur sa liste. Et proposé une place à Nicole Belloubet , Jean-Michel Fabre , Gérard Onesta et Cathy Lemorton. En cas d'accord, la liste définitive d'union pourrait être présentée à la mi-décembre.
Ses premières idées
Pierre Cohen envisage de déplacer, en accord avec l'Etat, l'actuelle cité administrative et d'utiliser le vaste bâtiment pour créer du logement étudiant, une maison des étudiants et abriter des associations de jeunes.
Sur les transports, il n'est pas «forcément pour la gratuité» mais veut explorer des pistes pour rendre le ticket métro-bus moins cher. Il se prononce ainsi pour la mise en place d'un «ticket civique» afin de réduire le coût du transport pour tous ceux qui utilisent métro et bus pour se rendre au travail. Il souhaite aussi réaliser des lignes «de type tramway» entre Toulouse et les communes de la périphérie. Et veut améliorer le lien entre le centre-ville et les quartiers où seraient développés des services publics.
Sur la plan culturel, «un événement fédérateur», qui pourrait être un festival des cultures urbaines, doit permettre de créer «du lien social». Le Printemps de septembre et du Marathon des mots, à ses yeux réservés à une élite, pourraient être remis en cause. Autre priorité : faire de l'agglomération une communauté urbaine, sur le modèle de Bordeaux.
Pierre Cohen est officiellement entré en campagne électorale hier. Photo DDM, Michel Labonne.
Publié le 15 novembre 2007 à 10h35 | Auteur : S.M. Ladepeche.fr
On ne lâche plus une région pour une ville
jeudi 27 septembre 2007 à 14:58,,Blog de Pascal Jalabert
Depuis un an que nous l'interrogions sur le sujet, nous avions perçu cette issue que ses amis socialistes ont tenté d'éviter jusqu'au bout. Enfin presque tous sinon le PS ne serait pas le PS. Pierre Izard, le président du conseil général de Haute-Garonne, par exemple, a d'emblée pointé l'âge avancé de Martin Malvy avant de piloter quelques contre-candidatures et de montrer quelques signes d'agacement à l'égard de son voisin.
Ce n'est pourtant pas l'âge (71 ans), ni des sondage masqués (Ils lui sont favorables quel que soit l'adversaire de droite), encore moins les bisbilles internes du PS qui ont découragé Martin Malvy.Il a tout simplement préféré la région à la ville de Toulouse. Les temps ont changé: le mandat de président de région est devenu dans la réalité autrement plus exaltant que celui de maire de grande ville pourtant plus prestigieux dans la culture politique française.
Les citoyens méconnaissent sans doute le quotidien de ces deux élus .
Suivons les sur le terrain dans l'exercice quotidien de leur mandat. Précisons d'abord que maire de Toulouse ou président de Midi-Pyrénées requiert un temps plein (week-end compris) malgré l'équipe d'élus, les staffs de conseillers, l'armada de fonctionnaires de tout rang qui constituent leur cabinet et leur administration.
Le maire de Toulouse et le président de région manipulent les mêmes budgets proches du milliard d'euros. La différence, c'est que le budget de la région est à plus de 70% orienté par de vrais choix politiques quand celui de la ville doit être consacré à 80% à des dépenses d'adminsitration ,entretien et de social incontournables .
Présider une région, c'est organiser des réunions entre décideurs et citoyens, promouvoir un territoire dans tout le pays et tout le continent. Maire de Toulouse, c'est une tournée permanente d'assemblées générales d'associations, de repas de clubs de troisième âge, de réunions dans les quartiers face à des citoyens qui évoquent de micro-problèmes de quotidien.Le maire doit répondre immédiatement, prendre en permanence de micro-décisions.
Le président de région participe voire déclenche toutes les grandes décisions, planifie sur plusieurs années des travaux routiers, ferroviaires, scolaires, noue des coopérations dans l'Europe entière voire au delà. C'est davantage un inspirateur qu'un gestionnaire, un VRP qu'une assistante sociale.
Exemple: Martin Malvy depuis 1998 a décidé de privilégier le transport ferroviaire triplant le nombre de dessertes et lançant un chantier sans équivalent de rénovation des voies. Rien ne l'obligeait à foncer sur ce terrain.
Il a décidé de financer les équipements des lycéens du technique alors que chez le voisin languedocien, la région dote tous les jeunes d'ordinateurs portable.
Quand le président de région se déplace, c'est pour débattre ou décider de grands projets aux côtés des élus du département ou des villes. Le maire va répondre aux inquiétudes sur des travaux qui se prolongent, le courrier qui n'arrive pas, le sens de circulation qui change
Le citoyen n'hésite pas à frapper à sa porte, le président d'association veut le voir en personne pour obtenir une subvention pour une fête locale, la tombola d'un club sportif. Le président de région n'est pas soumis à cette pression, ce qui lui permet de dégager du temps et de l'énergie pour des projets de plus grande ampleur sur tout le territoire.
Bien sûr, le mandat de maire d'une grande ville, compte tenu de l'importance des budgets, permet aussi de faire de vrais choix. Mais que reste-t-il après avoir financé les écoles, les crèches,l 'état civil, les travaux réglementaires de réseaux et de voirie,les prestations sociales, les centres de loisirs, les théâtres, les bibliothèques? A ces dépenses s'ajoutent la manne logiquement attribuée en subventions aux clubs, fondations, associations qui tissent des liens sociaux dans la ville.
Pour résumer, on dira que le maire est le gestionnaire des petits soucis du quotidien quand le président de région dessine les grandes ambitions d' un vaste territoire. Et ce malgré s'il ne dispose pas des moyens et de la latitude d'actions de ses voisins allemands et espagnols. Les deux mandats sont tout aussi nobles, tout aussi destinés à servir le citoyen. On peut comprendre ainsi que renoncer à présider une région n'est pas une décisions facile.
que nous remercions pour cet emprunt exceptionnel d'un article qui intéresse les internautes lotois.