431-Décidément les buses se prennent pour des aigles, 6 posts

Ranson

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Un vent de fronde balaye les tribunaux, qui acceptent mal la manière dont la ministre de la Justice, Rachida Dati, tente de renouveler les procureurs. En témoigne la résistance des juges de la cour d'appel d'Agen, qui protestent contre les pressions exercées sur le procureur général Bernard Blais, "invité" à accepter une mutation.

"Nous sommes inquiets et indignés", a déclaré le président de la cour d'appel, René Salomon, au cour d'une conférence de presse jeudi. Il a indiqué qu'il allait saisir le Conseil supérieur de la magistrature. Bernard Blais a reçu mercredi une demande écrite du ministère lui suggérant vivement de demander un poste d'avocat général à la Cour de Cassation, "dans l'intérêt du service".

La veille, la chancellerie l'avait prévenu oralement, raconte l'un de ses collègues à Agen. Une procédure normale pour la mutation des magistrats du parquet, dont la nomination intervient en conseil des ministres. Mais Bernard Blais, choqué, a décidé de décliner l'invitation qui lui a été faite alors qu'il est à quelques mois de la retraite.

A l'unanimité, les magistrats de la Cour d'appel d'Agen ont voté une motion pour protester contre ces pressions. "Rien ne laissait supposer quoi que ce soit, compte tenu du passé de Bernard Blais, de sa réputation irréprochable et de ses qualités humaines", raconte Christophe Straudo, magistrat du siège et secrétaire général de la Cour.

Signataire de la motion, Christophe Straudo en appelle à "l'indépendance et l'unité de la magistrature" et refuse de voir dans cette mutation "l'intérêt du service public", comme avancé par la chancellerie:

"Les magistrats du parquet sont certes soumis à la hiérarchie du fait de leur statut, mais, même s'ils sont chargés de mettre en oeuvre l'action publique en matière de poursuites, ils ont leur liberté de parole.

"On ne veut pas croire qu'il s'agit cette fois de les transformer en fonctionnaires et d'en faire de simples exécutants."

De son côté, le ministère de la Justice argue d'une volonté de féminiser et de rajeunir le parquet d'Agen. C'est par une magistrate que la chancellerie entendait remplacer Blais. Un argumentaire "habile" que réfutent les syndicats. Laurent Bedouet, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM) affirme que "d'autres procureurs" sont dans le même cas. Pour lui, cette féminisation n'est qu'un cache-sexe qui trahit en fait "une reprise en main totale des parquets":



La mutation brutale proposée à Bernard Blais marque-t-elle un tour de vis politique de la magistrature décidée en haut-lieu? Ou une nouvelle preuve du management anguleux de la ministère de la Justice? Depuis son arrivée place Vendôme, Rachida Dati a soulevé plusieurs vagues de contestation et suscité dans son entourage des démissions en série, à commencer par celle de son propre directeur de cabinet, Michel Dobkine.

Pour Laurent Bedouet, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats, proposer la Cour de Cassation à Bernard Blais trahit à la fois un contrôle politique accru et une gestion malheureuse par la Chancellerie. Il parle de "caporalisation":



Comme d'autres syndicats et les pétitionnaires d'Agen, l'USM fait le lien entre l'histoire de Bernard Blais et la récente convocation au ministère du vice-procureur de Nancy. Fin août, Philippe Nativel avait été vertement invité au ministère, la presse locale lui ayant prêté des propos critiques sur les peines planchers.

Une fois n'est pas coutume, l'USM et le Syndicat de la magistrature(SM) ont signé jeudi un communiqué commun pour dénoncer d'une même voix "une tentative d'intimidation".


lien pour accéder à bakchich:

www.bakchich.info


06/10/2007
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