4177 'Sébastien Lecornu démissionne, la France face à une crise politique
Sébastien Lecornu démissionne, la France face à une crise politique
Coup de théâtre au gouvernement ! Alors qu'il a annoncé son gouvernement dimanche soir, Sébastien Lecornu a décidé de remettre, ce lundi matin, sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée. Il est ainsi le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. Il fera une déclaration depuis Matignon à 10H45, a annoncé son entourage dans la foulée.
Nommé le 9 septembre, Sébastien Lecornu était sous le feu des critiques des opposants et de la droite après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement. Bruno Retailleau avait même menacé de quitter le gouvernement en raison du retour de Bruno Le Maire au sein de l'exécutif dont il n'aurait pas été informé.
« Nous ne pouvons pas participer à ce gouvernement », avait aussi estimé ce lundi le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, plaidant pour une sortie des ministres Les Républicains du gouvernement de Sébastien Lecornu formé dimanche soir, afin que « ce gâchis s'arrête ».
LR ne pouvait pas « offrir un dernier tour de piste » à la Macronie, a, de son côté réagit le vice-président des Républicains, François-Xavier Bellamy.
Menace de censure
La démission de Sébastien Lecornu plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis plusieurs décennies, et place Emmanuel Macron en première ligne, alors que fleurissent des appels à une nouvelle dissolution, voire à une démission du chef de l'État.
La France insoumise a, en effet, demandé « l'examen immédiat » à l'Assemblée nationale de sa motion de destitution du président Emmanuel Macron, a indiqué lundi matin Jean-Luc Mélenchon. « Après la démission de Sébastien Lecornu, nous demandons l'examen immédiat de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d'Emmanuel Macron », a écrit sur X le leader de LFI.Sponsorisé
Le pays a connu cinq Premiers ministres depuis la réélection d'Emmanuel Macron en mai 2022. La désignation de Sébastien Lecornu, ministre des Armées proche d'Emmanuel Macron, avait déjà suscité la réprobation de la gauche et du Rassemblement national, qui n'ont cessé de brandir la menace d'une censure rapide à moins d'une rupture claire dans la politique menée.
Plus tôt dans la matinée, le vice-président du RN Sébastien Chenu estimait d'ailleurs ne pas voir « aujourd'hui d'autre voie que celle de la censure » immédiate du gouvernement Lecornu qui devait prononcer son discours de politique générale mardi après-midi. De l'autre côté du spectre politique, le PS menaçait aussi de faire tomber le gouvernement si la réforme des retraites n'était pas abrogée.
De son côté, la droite dit ne pas craindre les conséquences d'une dissolution. « Nous n'avons rien à redouter pour nous-mêmes d'une dissolution », a affirmé sur France Inter François-Xavier Bellamy, excluant toute responsabilité de LR si Emmanuel Macron devait convoquer des législatives anticipées. Il a ainsi rappelé que son parti a connu plusieurs succès ces derniers mois lors de législatives partielles.