4169-LGV : on la veut !
LGV : on la veut !
C’est un message d’une absolue clarté adressé aux adversaires ayatollesques de l’aménagement du territoire, et au gouvernement prêt, dit-on, à trahir sa parole.
Aux premiers qui croient devoir faire notre bonheur contre notre gré, et au second qui n’exclut pas de faire des économies sur notre dos, les habitants du sud-ouest, mais surtout les Français dans leur immense majorité, expriment ensemble dans un sondage, leur soutien franc et massif à l’inscription de Toulouse sur la carte du réseau ferroviaire à grande vitesse.
Le TGV dans la Ville rose, on en parle depuis les années 2000. Élu au Capitole trois ans plus tôt, Philippe Douste-Blazy, dès 2004, annonçait son arrivée pour 2015. Or vingt ans après cette audacieuse promesse, Toulouse reste la dernière métropole régionale française à ne pas être desservie par la LGV.
Pire ! En plein débat sur le niveau record d’endettement de la France, ce projet ferroviaire pourtant considéré comme "irréversible" par Jean Castex en 2022 lorsqu’il était Premier ministre, pourrait être sacrifié sur l’autel des mauvaises économies décidées par un exécutif sans cap ni boussole. Peut-être pensent-ils là-haut à Paris que depuis le temps, nous avons oublié…
Comme pour l’A69, autre chantier de désenclavement sujet à controverse qui doit relier le sud du Tarn à Toulouse, un procès en inutilité, en anachronisme, en saccage environnemental et en débauche financière, vise les 222 km de ligne à grande vitesse à tirer entre les capitales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine. Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, n’est pas le dernier à s’opposer. Il a pourtant sous les yeux les effets positifs de l’arrivée de la LGV sur l’économie de sa ville, et devrait se souvenir qu’en son temps, le conseil régional de Midi-Pyrénées avait contribué à hauteur de 423 millions d’euros au financement du tronçon Tours-Bordeaux, en échange d’un effort réciproque pour la liaison Toulouse-Bordeaux.
Les raisons de la profonde et grave rupture de confiance entre les citoyens et les représentants politiques ne manquent pas, et parmi elles, le reproche fait aux seconds qu’une fois élus, ils oublient d’écouter les premiers.
Il faudrait évidemment bien davantage que l’inscription dans le marbre de la LGV Toulouse-Paris pour sortir de la crise dans laquelle la dissolution a précipité le pays, mais le consensus populaire qui se dégage en sa faveur devrait avoir, pour ceux qui nous gouvernent, valeur d’exemple et d’enseignement.
Qu’ils soient sympathisants LFI, PS, LR, écologistes ou macronistes, Français et habitants du sud-ouest consultés par sondage, sont favorables au projet à 85 %. Son impact sur les paysages, les cultures et les sols, et ses potentielles conséquences sur la faune et la flore, sont des sujets de préoccupation, mais pèsent visiblement moins que les bénéfices attendus.
C’est ce qui s’appelle le sens des priorités ou l’art du compromis, et dont devraient s’inspirer le troisième futur gouvernement depuis juin 2024 et ceux qui, déjà, travaillent à sa chute…