Une certaine idée de l’Etat… et de lui-même. Michel Barnier est déjà un "ex" en janvier 2025. Trois petits mois et puis s’en va. Le Savoyard a quitté Matignon sans gloire, victime expiatoire des opposants à Emmanuel Macron. Mais ne comptez pas sur lui pour étriller son successeur François Bayrou, à la peine quelques jours après sa nomination. "Je dois honorer ma fonction", glisse-t-il à une de ses anciennes ministres.
Ainsi va Michel Barnier, habité par un mélange d’orgueil et de bienséance un peu désuète. Lui qui souligne volontiers avoir passé une bonne partie de sa vie à discuter d’égal à égal avec les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ("Il a accédé à une reconnaissance de chef d’Etat", dira dans Le Monde le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes de l’époque, Clément Beaune) avait perçu sa nomination à Matignon comme un juste retour des choses. A la hauteur de son parcours et de son talent. "J’étais frustré d’avoir eu cette expérience pendant vingt ans – même Macron ne l’a pas – et je trouvais dommage que ça ne serve pas", confiait-il en mars au sujet de son éclosion tardive.
Ne plus être un "ex"
Sa chute précoce n’en a été que plus (dure)