4151-Budget 2026 : retraites, ISF… Sébastien Lecornu dévoile ses pistes
Budget 2026 : retraites, ISF… Sébastien Lecornu dévoile ses pistes, la gauche et les syndicats s’indignent
15 jours après sa nomination, le Premier ministre Sébastien Lecornu dévoile ses orientations pour le budget 2026 de l’État. La gauche et les syndicats sont mécontents. Le nouveau gouvernement sera annoncé d’ici le milieu de la semaine prochaine.
Sébastien Lecornu prend son temps. Nommé le 9 septembre, il multiplie les rendez-vous et annoncera enfin la composition de son gouvernement à partir du milieu de la semaine prochaine. "Avant le début des travaux parlementaires", promet-il. "Je suis au travail", assure Sébastien Lecornu dans une interview au Parisien et dénonce "des bavardages intempestifs" qu’il qualifie "d’inutiles". Il présente les premières pistes du budget 2026 de l’État.
La réforme des retraites maintenue
Sébastien Lecornu ne compte pas suspendre la réforme des retraites qui a allongé l’âge de départ à 64 ans. La suspension "ne règlerait aucun des problèmes". Il rappelle que la réforme d’Elisabeth Borne "portait des mesures utiles aux salariés (majoration de la retraite minimale de 100 € par mois, création d’une assurance vieillesse pour les aidants", surcote des pensions pour les mères de famille dès 63 ans)". Le Premier mnistre promet 6 milliards d’euros de plus pour les retraites.
Le train de vie de l’État
Il souhaite une diminution du train de vie de l’État de 6 milliards d’euros. Les ministères devront faire de gros efforts et il annonce qu’il faudra mettre en place "une réforme de long terme de l’État et de notre organisation territoriale via la décentralisation". il annonce un "projet de loi ambitieux de lutte contre les fraudes sociales et fiscales" qui sera présenté au Conseil des ministres en même temps que les projets de budget.
Des moyens pour la santé
Sébastien Lecornu annonce que les moyens consacrés à la santé augmenteront de 5 milliards d’euros. Pas de détail mais le thème de la santé avait été choisi pour son premier déplacement de Premier ministre avec l’annonce de la création d’un réseau France Santé dans toute la France.
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Pas de taxe Zucman
Il ne souhaite pas mette en place la taxe Zucman pour ne pas "taxer le patrimoine professionnel et plus particulièrement l’outil de travail" et car la France a "besoin de capitaux français pour défendre notre souveraineté économique" Mais Sébastien Lecornu assure qu’il "entend les Français qui demandent plus de justice fiscale". Et de promettre que "certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront".
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Pas de retour de l’ISF
La réponse est sans appel : "Le gouvernement ne l’envisage pas". L’impôt sur la fortune a été supprimé par Emmanuel Macron en 2017.
Le recours au 49.3
Le Premier ministre utilisera-t-il comme dans d’autres gouvernements d’Emmanuel Macron le recours à cet article de la Constitution qui permet de faire adopter un texte sans vote du Parlement ? "Je souhaite ne pas être contraint de le faire".
La composition du gouvernement
Le Premier ministre ne donne aucun nom dans l’interview. Y aura-t-il des membres du PS dans son équipe gouvernementale ? "Je ne veux pas de débauchage de personnalité issu d’une formation politique qui ne soutiendrait pas le gouvernement", assure-t-il, car "cela n’aurait aucun sens".
Ce qu’il attend de son gouvernement
Sébastien Lecornu confirme être "un Premier ministre faible", comme il l’avait confié lors d’une rencontre avec les syndicats et affirme qu’il sera "sous la tutelle" du Parlement". Comme c’est "le Parlement qui définira le budget de la Nation", il déclare que "les ministres devront savoir négocier et revenir au travail parlementaire d’autrefois, c’est-à-dire le dialogue et aller chercher des compromis en séance jusque tard dans la nuit".
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Syndicats et opposition réagissent
L’interview de Sébastien Lecornu passe mal auprès d’Olivier Faure. "Aucun effort n’a été réalisé", constate Olivier Faue qui brandit la menace d’une censure du gouvernement. "Le Premier ministre devait renverser la table, il prend ce soir le risque de plonger notre pays dans le chaos politique et institutionnel", indique le PS dans un communiqué.
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, apelle le reste de la gauche à voter la motion de censure qui sera déposée par ses députés dès le début de la session parlementaire qui s’ouvre le 1er octobre.
Pour la CFDT, "le compte n’y est pas", réagit le secrétaire général adjoint du syndicat, Yvan Ricordeau. "Il est dans la rupture et il ne rompt sur rien", a regretté François Hommeril (CFE-CGC), dénonçant "de la langue de bois". Cyril Chabanier (CFTC) est "resté sur (sa) faim". L’intersyndicale appelle à une nouvelle journée d’action dans la rue le jeudi 2 octobre 2025.
Le Medef, de son côté, se réjouit de "la priorité" à la réduction des dépenses publiques. "C’est aussi la priorité des acteurs économiques qui attendent par ailleurs des mesures pour relancer l’activité, l’investissement, les embauches", explique Patrick Martin.