4149- REVUE DE PRESSE des dégâts aux conséquences immenses
Condamnation de Sarkozy :des dégâts aux conséquences immenses

Cinq ans de prison, avec exécution immédiate : la condamnation de Nicolas Sarkozy par le Tribunal judiciaire de Paris ne laissera personne indifférent. Selon qu’ils sont pour ou contre l’ancien chef de l’Etat, les Français seront soit choqués, soit heureux. Peut-être même s’en trouvera-t-il pour satisfaire leur « haine » à son égard, selon les propres mots du condamné au sortir du palais de justice.
Mais, au-delà des passions que peut susciter cette affaire, difficile de ne pas s’interroger sur le raisonnement suivi par les juges pour infliger une peine d’une telle sévérité à l’ancien président de la République. Impossible de comprendre comment un prévenu peut être à la fois lavé de l’accusation infamante qui pesait sur lui, et cependant être jeté en prison pour avoir laissé des collaborateurs envisager un délit qui n’a pas été commis. En l’occurrence, être relaxé pour corruption et financement illégal de campagne par l’argent de Kadhafi, mais condamné pour association de malfaiteurs.
C’est le droit, c’est la loi nous diront tous les Torquemada : le délit n’a pas à être constitué pour que l’envisager en bande suffise à valoir condamnation. Fort bien, mais les juges ont une entière liberté d’appréciation. Mieux, l’individualisation des peines est un principe fondamental du droit français. On ne saurait mieux dire : la peine infligée à Nicolas Sarkozy a été particulièrement individualisée.
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Les dégâts provoqués par ce jugement seront immenses. Auprès de ceux qui nourriront leur fantasme du « tous pourris » et attiseront leur détestation des élites ; auprès de ceux qui, au contraire, se conforteront dans l’idée que les magistrats cherchaient depuis longtemps le scalp de Nicolas Sarkozy et que la menace du gouvernement des juges politisés est devenue réalité. Dans tous les cas, c’est un mauvais coup pour l’image de la France.