4145- BILLET D'UN LECTEUR DU BLOG.

BILLET D'UN LECTEUR DU BLOG.

 

Les gouvernements qui, en France, se succèdent ces temps-çi à marche  forcée,  sont toujours à la recherche d’un consensus avec la représentation nationale sur les moyens à mettre en œuvre  pour redresser les finances de la France et dégager les quelques dizaines de milliards d’euros nécessaires pour répondre aux nécessités de l’heure évaluées, jusqu’à peu, à 44 milliards d’euros.

 

Cette consternante et improductive fébrilité me remet en mémoire une décision récente de l’Exécutif, je veux parler de la suppression de la Taxe d’habitation sur la résidence principale depuis le 1er janvier 2023.

Voilà une taxe qui, bon an mal an, était perçue à hauteur de près de 15 milliards d’euros annuels par les communes et de 7 milliards d’euros annuels par les établissements publics de coopération intercommunale. Pas négligeable, on le voit.

Pourtant, un beau jour, alors que la plupart des  millions  d’assujettis à ladite taxe ne demandaient rien, la loi de finances pour 2020 nous informe que l’Etat a décidé de supprimer la taxe d’habitation sur les résidences principales à partir de 2023.

J’avoue qu’il ne m’est alors pas venu à l’esprit de protester. Trop heureux, je l’avoue, d’ »économiser » près de 1600 euros par an. Cadeau.

Cadeau que j’ai accepté la conscience tranquille persuadé que si nos dirigeants en avaient décidé ainsi, c’était après mures réflexions au terme desquelles ils avaient savamment estimé que l’état de notre économie et de nos finances autorisait une telle largesse et que cette décision était bonne pour la France et les Français dont le pouvoir d’achat ainsi soutenu allait infailliblement relancer la consommation, principal moteur de la croissance.

Naïf que j’étais de faire ainsi confiance à ces auto-proclamés  virtuoses de la finance !

Car il est vite apparu que la plupart de nos concitoyens n’ont pas dépensé ce pactole inattendu mais l’ont au contraire mis de côté pour les mauvais jours qui s’annonçaient.

Qui plus est, en prenant cette décision, les Pouvoirs publics se sont privés de plus de 20 milliards de recettes qui lui font désormais défaut et qu’ils cherchent à récupérer, en vain jusqu’à maintenant.

Quelques très rares voix, notamment celle de Jean-François Copé, se sont élevées à l’époque pour dénoncer cette décision.

On ne peut cependant pas manquer d’observer que, contrairement au maire de Meaux,  François BAYROU, notre récent et éphémère Premier Ministre, a soutenu sans réserve la suppression de la taxe d’habitation. Ainsi, le 22 octobre 2017 ( voir site Mouvement démocrate – Archives ), à la journaliste Laurence Ferrari qui, au micro de Europe 1, lui demandait si, à son avis, Emmanuel MACRON avait bien mesuré combien la suppression de la taxe d’habitation allait creuser la dette, François BAYROU répondait : « Il a un plan. Il a une stratégie. Et ce plan et cette stratégie, je les soutiens… ça coute, et bien on équilibrera. Ma conviction profonde est qu’un jour, il va falloir supprimer la totalité de la taxe d’habitation. »

Pour couter, on l’a vu, ça coûte ! A tel point que certains, s’ils le pouvaient, voudraient bien rétropédaler !!

Quant au martial « On équilibrera » lancé par M. Bayrou, il a consisté, en fait, en un

simple transfert de la charge fiscale d’une catégorie de contribuables à une autre, mais, comme Jean-François Copé nous en avait averti, sans réduction finale des

prélèvements obligatoires.

 

 

 

En outre, les mécanismes de compensation imaginés par Bercy sont, comme souvent, d’une grande complexité et provoquent  des effets difficilement maîtrisables, très déstabilisants pour les finances des collectivités locales et de l’Etat.

Résultats bien décevants qui poussent à douter de la compétence de nos dirigeants.

 

Mais, plus grave, les récentes déclarations de Sébastien Lecornu, notre actuel premier ministre, laissent entendre qu’il entend abandonner la présentation un peu trompeuse du budget  adoptée par ses prédécesseurs  qui calculaient l’effort budgétaire à effectuer en référence à un « scénario tendanciel opaque », ce qui avait pour conséquence d’accroître le nombre affiché de milliards à trouver.( Journal Le Monde daté 21 et 22 septembre 2025 : « Budget : Lecornu abandonne le mode de calcul de Bayrou » )

 

Sébastien Lecornu déclare vouloir renoncer à ces chiffres invérifiables, difficiles à saisir et un peu fallacieux. Changer de méthode.

Un peu plus de clarté s’impose, en effet.

Un peu plus de justice, aussi, serait apprécié et rendrait la pente moins forte comme l’aurait dit Jean-Pierre Raffarin,  l’un de ses lointains prédécesseurs…

 

                  BILLET D'UN LECTEUR DU BLOG. BORDADOUR                                  



25/09/2025
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