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La peur au ventre ne suffit pas

 

 


C6H14. Derrière cette obscure formule chimique, se cache une
bombe à retardement : l’hexane. Ce dérivé d’hydrocarbure,
utilisé par les producteurs agroalimentaires pour augmenter
les rendements de l’extraction de l’huile (colza, tournesol,
soja) n’est rien de moins qu’un « poison légal ». Ses méfaits sur la santé
sont documentés par les experts depuis plus d’un demi-siècle : même à
doses minimes, l’exposition peut entraîner troubles neurologiques et
dysfonctionnements de l’appareil reproducteur. En clair, il favoriserait
l’apparition de la maladie de Parkinson, d’Alzheimer, et pathologies
polynerveuses. Pourtant, ce solvant est passé sous les radars des autorités
sanitaires à la faveur d’un enchaînement de malentendus « providentiels
» et en l’absence d’étude épidémiologique.


Pendant ce temps, les résidus d’hexane ont envahi nos assiettes : huile,
lait pour bébé, plats préparés, desserts lactés, chocolat, charcuteries
industrielles, produits végétariens et végans, lait,
beurre ou viande, etc. Un empoisonnement
lent, mais certain, sur lequel les autorités sanitaires
européennes ont fini par se pencher,

après une multitude de mises en garde. Parmi les lanceurs
d’alerte, citons en France le député Modem Richard Ramos ou le journaliste
enquêteur Guillaume Coudray. D’ici au mois d’octobre, l’hexane
sera enfin intégré à la liste des « substances extrêmement préoccupantes
». C’est un pas, certes, mais il reste des étapes, encore, avant son
interdiction. Le scandale ne serait pas complet sans l’omerta organisée
autour de ce neurotoxique. Classé dans la catégorie des « auxiliaires
technologiques », l’hexane est dispensé d’affichage. Une invisibilité qui
ne manque pas d’interroger, après la cohorte interminable de scandales
alimentaires : la vache folle, les nitrites dans les charcuteries, les
résidus de pesticides, les PFAS, etc. Sans parler de l’eau…


Comment garder l’appétit ? En ce qui concerne l’hexane, une réponse
existe. Tellement simple qu’elle est déjà mise en application : l’extraction
mécanique des oléagineux, par pression à froid ou chaud, comme
exigée par la charte de l’agriculture bio. Meilleure pour la santé,
meilleure pour l’environnement, meilleure pour l’agriculteur (mieux
rémunérée). Alors ?


Primo, le soutien à l’agriculture bio, insuffisant d’après un rapport
récent de la Cour des comptes. Mais surtout, le consommateur français
fait la grimace. Le bio ne dépasse pas 6 % de son alimentation. Après le
premier frein (le prix), deuxième motif de bouder le label vert… Le
manque de confiance !

 

                                 Éditorial SUD OUEST Aude Ferbos



20/09/2025
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