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Lecornu face au sentiment d’injustice

 

 

 

 

 


Nommé à Matignon la veille des manifestations du 10 septembre,
Sébastien Lecornu va connaître, ce jeudi, son
deuxième mouvement social : celui initié par les forces
syndicales. Celles avec lesquelles il discute depuis les
premières heures de sa nomination. Avec cette nuance : ce nouveau
rendez-vous avec la rue a vu le jour en réaction au projet de budget de
François Bayrou et à cet effort inédit de 44 milliards d’euros d’économies.


Or, ce remède de cheval, à la sauce béarnaise, a été emporté avec la
chute du maire de Pau. Le défilé de jeudi va donc se tenir sans que l’on
connaisse encore les intentions du nouveau Premier ministre. Voudra-
t-il instaurer une taxe Zucman sur les contribuables les plus
riches, ceux dont le patrimoine est supérieur à 100 milliards d’euros ?
Quid des aides aux entreprises ? Sur l’immigration, quel
sort réservera-t-il à l’aide médicale d’État dans le collimateur
des Républicains et du Rassemblement national ? S’il a pris le
plus grand soin d’enterrer sans tarder la suppression des deux
jours fériés proposée par son prédécesseur,

pour tout le reste, l’heure n’est qu’aux interrogations.
Il n’empêche. Jeudi, c’est bien Sébastien Lecornu qui sera dans la
ligne de mire. Si le mouvement du 10 septembre, né sur les réseaux
sociaux, a été un échec en termes de mobilisation, les syndicats porteront
le même message : celui de ce sentiment d’injustice qui ne
cesse de prospérer. Alors que le successeur de François Bayrou poursuit
ses consultations pour faire adopter le prochain budget, il ne
pourra rester sourd à cette colère. Et ce d’autant moins que l’instabilité,
qu’elle s’installe dans la rue ou au gouvernement, finit toujours par
se payer, comme l’a montré la récente dégradation de la note française
par l’agence Fitch.


Alors qu’avec Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a nommé son
cinquième Premier ministre en trois ans, il est urgent de retrouver un
climat apaisé et, plus que tout, le chemin du dialogue. Dans une Assemblée
sans majorité, le réflexe des oukases et des lignes rouges doit
laisser place au compromis. Que le RN et La France insoumise aient
décidé de jouer la carte de la terre brûlée les regarde. Mais notre vie
politique, elle, ne peut se satisfaire d’avancer qu’au seul rythme des
tambours des extrêmes. Au-delà des manifestations de jeudi, les
partis de gouvernement, les partenaires sociaux et le Premier ministre
ont rendez-vous avec une qualité rare ces derniers temps :
la responsabilité.

 

                                  Éditorial SUD OUEST Jefferson Desport



17/09/2025
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