(Ir) responsables politiques
C’est donc cela le "Nouveau monde" promis par Emmanuel Macron en 2017…
Un monde déglingué dans lequel la France est devenue ingouvernable, où tout semble à l’arrêt, à l’exception de la dette publique qui file à la vitesse folle de 5 000 € à la seconde, et fait peser sur le pays le risque du déclassement. Un monde de pessimisme généralisé, où l’espoir quitte peu à peu chacun d’entre nous.
Et sauf miracle pour François Bayrou qui a lui même précipité sa chute, la situation va s’aggraver dès après sa probable démission ce lundi, sous les "hourras" des deux Français sur trois qui, paraît-il, soutiennent le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre, et des autres qui, huit jours plus tard, défileront à l’appel des principaux syndicats. C’est dire le peu d’intérêt que nous accordons à notre déclin collectif qui devrait se traduire ce vendredi par la dégradation de la note attribuée par l’agence américaine Fitch à la dette souveraine de la France.
Serions-nous inconscients, qu’il serait injuste de nous blâmer en premier. L’exemple vient d’en haut, et ce qu’il nous est donné de voir depuis juin 2024, est le désolant spectacle d’un personnel politique incapable de dépassement, et qui conduit la France dans le mur en klaxonnant.
Tout a été dit à propos du péché originel de la dissolution, qui n’a pourtant servi de leçon ni à François Bayrou, ni à Emmanuel Macron.
L’abracadabrantesque décision du Premier ministre de s’autodétruire avec son gouvernement, c’est son meilleur ennemi qui en parle le mieux. Dans un entretien au "Figaro", Nicolas Sarkozy s’interroge. "Quelle drôle d’idée que de demander la confiance aux formations politiques avant même de discuter avec elles. Le chemin raisonnable eut été d’essayer de trouver un compromis sur le budget, puis d’officialiser ce compromis par un vote de confiance. Là, nous avons la certitude d’un échec…", considère l’ancien chef de l’État.
Quelques jours plus tôt sur "France 5", François Hollande n’avait pas dit le contraire, mais surtout soulevé une autre question essentielle : "Je ne m’explique pas comment Emmanuel Macron a pu laisser François Bayrou prendre une telle initiative", a déclaré, incrédule, l’ex-président socialiste.
L’incompréhension, en effet, est totale, et dans la confusion générale du moment, l’on ne sait ce qu’il convient d’invoquer pour trouver du sens à ce qui semble en être parfaitement dépourvu…
La méthode baroque de Bayrou, le nébuleux feu vert donné par Macron, au risque de relancer le débat sur une nouvelle dissolution et sa destitution, l’attitude – même si on peut les comprendre – des oppositions sur le point de propulser la France dans un nouvel inconnu dont elles se préoccupent moins que la présidentielle de 2027 ; Rien ne va plus chez nos (ir) responsables politiques. Comme le pays, la faillite les guette.