"Ce professeur m’a fait aimer le Français" : Eric Neuhoff, devenu critique littéraire et de cinéma, va revivre ses années lycée avec l’émotion des retrouvailles

Eric Neuhoff cultive un goût avéré pour le cinéma, le talent de l’écriture et une foule de souvenirs.

  • Eric Neuhoff cultive un goût avéré pour le cinéma, le talent de l’écriture et une foule de souvenirs. Photo Denis Félix
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l'essentielLe journaliste écrivain et critique de cinéma Eric Neuhoff est, à l’instar des anciens élèves du collège et lycée Gambetta, à Cahors, impatient de vivre la journée de retrouvailles, ce dimanche, dans l’établissement de son adolescence. Ce rendez-vous est immuable depuis 1881, année de création de l’Amicale des anciens à l’esprit toujours potache. Au moins pour évoquer des souvenirs. Eric Neuhoff n’en manque pas.

Les petits mouchoirs servant à sécher quelques larmes, qui pourraient perler sur les joues d’anciens lycéens, seront peut-être de sortie, dimanche, à Cahors, dans l’enceinte de leur cher bahut de jadis : le collège et lycée Gambetta. Le journaliste écrivain Eric Neuhoff, célèbre voix du "Masque et la Plume", sur France Inter, y a passé une bonne partie de sa scolarité.

"J’étais scolarisé là-bas, de la classe de cinquième à la terminale. J’ai aujourd’hui 69 ans" confie ce journaliste, dont la plume a doucement glissé de ses cahiers d’écolier aux pages du Figaro, à Paris, où il est aujourd’hui critique littéraire et de cinéma. Dimanche, il présidera l’assemblée générale des anciens élèves du lycée Gambetta qui se tiendra, comme chaque année, dans cet établissement qu’Eric Neuhoff est impatient de revoir.

Un brillant parcours qu’il évoquera devant les anciens élèves

"L’assemblée générale aura lieu en salle des Actes, à 11 heures. Elle sera suivie par la prise de la photographie de groupe, puis de l’apéritif et du déjeuner pris dans la salle Fénelon. Nous sommes heureux d’accueillir Eric Neuhoff qui nous contera ses années au lycée, puis évoquera son brillant parcours en littérature au cours duquel il a obtenu de nombreux prix" indique Jean-Michel Rivière, président de l’Amicale des anciens élèves.

 

Le souvenir marquant de ses professeurs de Français et d’histoire-géographie

"Je me souviens du grand escalier de l’établissement, de ses cours, ses salles de classe et de certains professeurs" déclare Eric Neuhoff. L’ex-lycéen n’a pas oublié "Monsieur Vayleux, très sympa et jovial qui faisait des cours très vivants. Ce professeur m’a fait aimer le Français. J’étais moins bon en mathématiques et en chimie. J’ai aussi adoré les cours d’histoire et de géographie de Monsieur Baux."

Amoureux de cinéma dès son plus jeune âge, Eric Neuhoff allait trois fois par semaine dans les salles obscures à l’époque où l’ABC et le Quercy se partageaient la programmation cinématographique bien avant l’arrivée du Grand Palais, à Cahors.

Le plaisir d’apprendre et un grand respect devant un proviseur imposant

Les cours de Français qu’il aimait tant et surtout la capacité de son enseignant à transmettre le plaisir d’apprendre y sont sans doute pour beaucoup dans le cheminement et l’aboutissement professionnel de ce journaliste écrivain. Fin observateur et témoin d’une époque qui reste bien ancrée en lui, il n’a pas oublié non plus la silhouette de son proviseur. "Il était grand et portait un pardessus noir. Il en imposait ! Il me faisait penser à Charles de Gaulle. Je ne saurais pas vous dire s’il était sévère. Sa stature lui suffisait pour se faire respecter de tous" sourit encore Eric Neuhoff.

Pris en flagrant délit d’école buissonnière

Bon élève dans les matières qu’il affectionnait, il ne nie pas avoir été parfois puni ou sermonné, lorsqu’il était pris la main dans le pot de confiture, ou carrément en flagrant délit d’école buissonnière, depuis son domicile.

"J’habitais juste en face du lycée. Mais vraiment tout près. À tel point que, depuis ma chambre, je pouvais voir des salles de classe et la cour de récré. Un jour, alors que je séchais l’école, un professeur m’a aperçu dans ma chambre, depuis le lycée. Il m’a bien sûr demandé d’aller tout de suite en classe. Aujourd’hui ce sont de bons souvenirs" ajoute Eric Neuhoff.

Le parfum des souvenirs en attendant des retrouvailles exaltantes

On sent presque l’odeur de la craie dans le parfum des souvenirs qui reviennent à son esprit. Il garde en mémoire quelques visages, mais laisse entendre, avec une certaine excitation, que l’effet de surprise sera savoureux dimanche et les retrouvailles exaltantes.

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On ne va alors pas raconter la fin du film à cet amoureux de cinéma, pour ne pas tuer le suspens. D’ailleurs, ces retrouvailles, c’est un film sans fin qui ne peut que mériter la meilleure critique signée Eric Neuhoff. Dimanche, le journaliste ramènera d’autres souvenirs dans son cartable d’adulte où il a soigneusement rangé la fraîcheur et l’espièglerie de ses années lycée.